Dialogue national 34

Le prix Nobel de la paix ouvre la voie à un outsider du monde arabe

Contre toute attente, le prix Nobel de la paix est allé, cette année, au « Dialogue national » tunisien. Un Quartet qui réunit le syndicat des travailleurs (UGTT), le syndicat des patrons (UTICA), la ligue des droits de l’homme(LTDH) et l’ordre des avocats (ONA). Consensuel pour les uns, par défaut pour les autres, le vote du jury d’Oslo ouvre, en tout cas, la voie à un outsider du monde arabe.

De la résistance au dialogue, le changement de tactique de l’UGTT de l’après Troïka

Cette accalmie dénote d’un changement d’attitude et de cap dans sa politique interne. Du remue-ménage suscité, sous le gouvernement de la Troïka, au rôle de « béni oui oui », sous le gouvernement de technocrates, se dégage une forme de « silence » aux airs d’allégeance implicite au pouvoir. Même si les protestations sociales restent vivaces dans certains secteurs, leur proportion a fortement diminuée, marquant une sorte de lâcher prise de l’UGTT vis-à-vis d’une feuille de route dont elle était partie prenante. La centrale pouvait-elle aller à l’encontre de ce qu’elle a elle-même approuvé ?!

Pour sauver son honneur et la démocratie, l’Assemblée nationale constituante doit se faire hara-kiri

Mercredi 30 avril est une journée de drame pour la Tunisie. Si la raison ne prend pas de suite le dessus, notre pays risque d’en connaître d’autres. À l’extérieur de l’Assemblée du peuple, une Tunisienne s’immole par le feu faute d’avoir été entendue dans ses justes réclamations criées en vain depuis des jours. Elle symbolise la Tunisie qu’on ignore et sa démocratie qu’on bafoue.

Sortir du formalisme juridique

C’est bien connu, au demeurant, le juriste est souvent mis à contribution pour conformer une réalité préexistence à la règle de droit et non l’inverse. Pareillement, dans notre pays ainsi que dans les États non encore de droit, son rôle est de conformer la réalité politique qui fait loi au droit pour que celui-ci soit enfin une politique.

Gouvernement Jomaa : mauvaise tactique et fausse stratégie. Diagnostic et solutions

M. Jomaa ne semble pas réaliser encore assez que le monde a changé et que notre peuple ne peut plus être gouverné comme avant. La troïka l’a expérimenté à ses dépens et surtout ceux du peuple; il en fut de même, avant elle, avec les gouvernements qui ont suivi la révolution. Celle-ci, rappelons-le, fut un coup du peuple, un coup de maître où le peuple a pris la parole, qu’il ne laissera plus à d’autres tant qu’ils n’auront pas changé leur manière de gouverner.

Tunisie : Du dialogue national à une dialogie nationale

Bonne nouvelle, le dialogue national a repris et se poursuivra! Il en est toutefois une moins bonne, c’est qu’il continuera, tel qu’il se fait, à n’être pas en résonance avec le peuple et ses aspirations, mais la traduction des ambitions élitistes des partis. Et encore, celles des plus grands d’entre eux, les plus voraces en termes de pouvoir !

La Polit-Revue : Mehdi Jomâa quitte ou double

C’est une partie d’échecs de haut vol qui s’est jouée dans la nuit de samedi à dimanche, l’une de ces soirées où le pouvoir vacille, cette fois sous l’effet de jeux politiciens aussi subtils que pernicieux. Faute d’accord obtenu dans les délais impartis par la loi, Mehdi Jomâa est contraint d’annoncer l’échec de la formation d’un nouveau gouvernement.

Un nouveau modèle politique de gouvernance ? Un gouvernement Jomâa-like pour 5 ans ? 10 ans ? Toujours ?

Après deux assassinats politiques sauvages, des attaques ignobles contre nos soldats et une contre-révolution militaire en Égypte, je constate une certaine accélération de l’Histoire ; en effet, loin de moi l’idée, ou même le rêve, de voir aussi rapidement notre classe politique suivre le chemin du «consensus», terme qui dénote clairement l’esprit de ce modèle tunisien de gouvernance.

Humeurs : ciao 2013 ! Bonne année 2014 !?

Ciao 2013 avec son cortège de violence. Bonne année 2014 !? C’est en tout cas ce que chacun espère. Pour lui et ses proches bien sûr, pour son pays, pour le monde. Ciao 2013 c’est aussi une façon de dire vivement la fin de la période de transition que connaît la Tunisie depuis bientôt trois ans. Depuis le déclenchement de la révolution du 17-14 (17 décembre 2010 – 14 janvier 2011).

“Houkoumitna”! ou la “gadgetisation” de la politique en Tunisie

Belle initiative que cette page Facebook qui frise les 10 000 “likes” en quelques jours. “Houkoumitna“, tel est son intitulé. “Notre Gouvernement”. 
Futur gouvernement s’entend. 
 Un vrai bain de jouvence avec des bouilles de jeunes femmes et hommes bardés de diplômes qui font acte de candidature spontanée pour prendre place dans la future formation gouvernementale. 



La Polit-Revue : Les travaux d’Hercule de Mehdi Jomaa

Les fuites et spéculations vont bon train au sujet de la composition du futur gouvernement Mehdi Jomâa, le 6ème après la révolution. Ce dernier semble avoir tiré les leçons de l’impopularité de l’équipe ministérielle dont il est lui-même issu. Encore meurtrie par la tournure du dialogue national, l’opposition hésite, selon ses composantes, entre jouer le jeu et faire obstruction.

L’histoire vous a déjà jugé!

Notre fringuant jeune premier ministre, qui fut la surprise de la partie, prolongation du match “Dialogue National”, non seulement a été propulsé par la patronne des patrons, mais cerise sur le gâteau, il fut appuyé par un marathon diplomatique qui a vu l’ensemble des chancelleries faire le forcing pour appuyer leur jeune poulain

La Quartette, le gouvernement civil et le meilleur économiste de Tunisie

2014 sera l’année de la faillite de l’Etat. Le monstre sera à genoux et ce sera une chance unique pour le réformer profondément et radicalement. Ses hyper-pouvoirs devront lui être supprimés. Le miracle citoyen est notre seul chance et la Quartette devrait sérieusement envisager de quitter le Titanic pour se préparer à la relève lorsque les politiciens et leur Etat seront dans l’iceberg. Qu’ils réussissent leur dialogue ou qu’ils ne le réussissent pas.