Election Présidentielle 60

Elections américaines : Prière de l’absent sur les chaînes TV tunisiennes

Les élections américaines ont été une occasion pour observer l’intérêt des chaînes TV tunisiennes pour l’actualité internationale. A l’épreuve d’un tel événement majeur, leur couverture et leur traitement se sont montrés faibles en raison de l’inexistence d’émissions spécialisées et de la rareté des programmes à vocation informative. La tendance générale pointe surtout vers un intérêt post-électoral.

Ennahdha – Nidaa : du mariage de raison au mariage de plaisir

L’issue du 34e conseil de la Choura avait quelque chose d’insolemment prévisible : le 10 janvier, en votant en interne favorablement à une participation au prochain gouvernement d’Habib Essid, Ennahdha confirme que depuis plusieurs mois, Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi jouent une partition à quatre mains, une partition savamment orchestrée, au mépris de tous les standards de compétitivité d’une démocratie saine.

Vers un scrutin de l’irrationnel ?

L’inquiétante concurrence mémorielle perpétuée par la campagne électorale de Béji Caïd Essebsi le 17 décembre dernier n’a pas l’air d’émouvoir grand monde. En rendant hommage aux seules victimes du terrorisme, l’homme établit une hiérarchisation typique des révisionnismes historiques. Des relectures qui sont le propre des pouvoirs autoritaires, qui considèrent que l’Histoire commence avec eux.

Refonte du paysage politique tunisien : l’idéologie reprend ses droits

Enième weekend de tractations politiciennes à Tunis : Ennahdha et le Front Populaire tiennent chacun leurs états généraux pour déterminer leurs positions respectives en matière de consignes de vote au second tour de la présidentielle. Il s’agit dans les deux cas de réunions où le diable est dans le détail, car pour l’essentiel, l’issue de ces consultations internes est quasiment connue d’avance : ni l’un ni l’autre partis ne soutiendra la candidature de Moncef Marzouki.

Le Front Populaire est-il toujours de gauche ?

Depuis les élections de la constituante, le Front Populaire a fait prévaloir la lutte idéologique entre le courant laïc et le courant islamiste, au détriment d’une lutte primordiale sur les réformes socio-économiques qui vise à atténuer la fracture régionale et sociale, à l’origine de la révolution. La remise en question du modèle de gouvernance hérité de l’ancien régime, qui freine notre développement, est passée au second plan.

Silence, on manifeste dans le sud

Tous les voyants sont au vert pour les contre-révolutions du monde arabe. Le 29 novembre restera un jour noir pour les familles du millier de morts de la révolution égyptienne, avec l’acquittement de l’ancien dictateur Hosni Moubarak, précédé par une tirade révisionniste du juge. En Tunisie, si la restauration se fait plus subtilement, elle n’en est pas moins sur des rails.

Regards croisés sur le processus électoral dans la circonscription de Bizerte.

Nous avons choisi de croiser les regards de deux personnalités de cette circonscription qui se sont investies dans le processus électoral de la région depuis le 23 octobre 2011. Pour la première personnalité, il s’agit de Sihem Zaouali, l’une des figures de la ville de Bizerte, militante de longue date au sein de la société civile de la région. Elle a suivi, en tant qu’observatrice avec ATIDE, les différentes élections depuis le 23 octobre 2011.

7 novembre 2014 : Ennahdha entre en politique

L’annonce a été repoussée à minuit, dans la nuit de vendredi à samedi, comme pour conjurer le sort. Mais l’Histoire retiendra que le 7 novembre 2014, pour la 30ème session de son Conseil de la Choura, Ennahdha fut impuissant à donner une consigne de vote explicite en vue de la présidentielle. Ce n’est pas tant un coup de théâtre que l’aboutissement prévisible d’une realpolitik ponctuée de reculades chroniques. Or, il en va cette fois du devenir de la révolution et d’une démocratie naissante qu’on hypothèque.

Reportage : A Sidi-Bouzid, l’abstention est la voix des Sans-voix !

A Bouzayéne, une semaine après les élections législatives, les habitants sont en deuil. En deuil de leur révolte, ils ne parlent que de déception. Ici, rien n’a changé, ni le taux élevé du chômage, ni la pénurie de l’eau, ni la confiscation de la dignité. Pour la population, la transition démocratique n’est pas passée par Sidi Bouzid. Des slogans « anti-pouvoir » et « anti-système», fraichement tagués sur les murs de la ville, libèrent la voix réprimée des Sans-voix. Reportage.

Les candidats à la présidentielle sur le divan de deux psy

Comme le suppose la règle en politique, il faut tuer le père pour faire son ascension. Selon le mythe freudien, le meurtre du père, chef de la horde primitive, est un acte nécessaire à la fondation d’un nouvel ordre social. Mais tout le monde ne s’identifie pas au même père et ne tue pas le même père. Le regard posé par deux psychanalystes, Hechmi Dhaoui et Skander Boukhari, sur la ruée vers cette position désirante du pouvoir est autrement révélatrice de ce qui travaille l’espace politique de l’après Bourguiba-Ben Ali.

La pérennité de la révolution, enjeu déclaré des présidentielles

Dimanche 2 novembre, le nouveau paysage politique se dessine à vitesse grand V. C’est à Monastir que Béji Caïd Essebsi a décidé de lancer sa campagne électorale, lors d’une grande messe presque superstitieuse, au milieu des tombes, face au mausolée de Bourguiba, comme pour mieux signifier qu’en réponse à la peur du présent, on invoque un passé paternaliste. Au même moment à Tunis, Avenue Bourguiba et dans une salle du Colisée chauffée à blanc, des Tunisiens dont on ne peut pas dire qu’ils sont « islamistes » scandent en chœur « A bas le parti du Destour, à bas le bourreau du peuple », « Fidèles, fidèles au sang des martyrs », « Non au retour non à la liberté pour la mafia destourienne » ou encore « Ni RCD, ni Nidaa ».

Parrainages aux présidentielles et “bruit des casseroles” : il faut savoir raison garder.

Pour cette première élection présidentielle organisée par l’ISIE, le process de la gestion des signatures des parrainages n’étant pas encore rodé, les dysfonctionnements allaient vite apparaître. Hormis les cas des tricheurs avérés -qui seront pris en charge par le juge pénal-, la duplication accidentelle des signatures par les candidats comme les erreurs de saisie de la part de l’ISIE étaient inévitables… certainement par manque de rigueur également. Tant est si bien que nous écrivions déjà sur Nawaat, dès le 16 septembre 2014, que “Si les marches du palais de Carthage sont définitivement trop escarpées pour certains, en revanche la multiplicité des candidatures va nous permettre d’aller voter dans l’humour et le bruit des casseroles” […]

Argent sale, terrorisme et clowneries de Moncef Marzouki

Aussitôt sa candidature enregistrée, M. Marzouki a entonné son refrain préféré contre l’argent, se présentant, comme il aime le faire en enfant du peuple zawali qu’il n’est plus pourtant depuis son entrée à Carthage. L’argent, surtout l’argent sale, a toujours été une arme dont a usé et abusé celui qui a démontré dans les faits n’être point le combattant des valeurs tel qu’il a voulu toujours se présenter, abusant son monde.

Marzouki VS Nabli, des présidentielles à enjeu éthique

En endossant le costume de candidat, c’est un Marzouki à la langue déliée, relativement libéré du politiquement correct, qui s’exprimait samedi devant le siège de l’ISIE. Une fois énoncé un premier axe de campagne, la souveraineté décisionnelle nationale, sa deuxième priorité consiste en une mise en garde contre la corruption et l’argent politique, « plus dangereux que le terrorisme pour une démocratie naissante ». Deux messages subliminaux adressés à celui qui pourrait être son adversaire au second tour : Mustapha Kamel Nabli.

Dis-moi qui sont tes têtes de listes, je te dirai qui tu es…

A cinq jours de la date fatidique légale de dépôt des listes électorales, la guerre des têtes de liste fait rage. Concrètement, peu de partis ont les moyens de présenter des listes sur l’ensemble du territoire. Al Massar fera liste commune avec l’UPT, tandis que le CPR mise sur de nouvelles recrues. Au gré des fuites et des noms quasi acquis pour figurer en bonne place, l’observateur de la vie politique a dès à présent un aperçu de quoi sera faite la campagne des uns et des autres.