La Tunisie connaît une fuite massive de ses jeunes médecins. Les conditions de travail précaires et l’absence de réforme alimentent une colère profonde au sein de la profession. Face à cette crise, l’État semble s’enliser dans l’inaction.

La Tunisie connaît une fuite massive de ses jeunes médecins. Les conditions de travail précaires et l’absence de réforme alimentent une colère profonde au sein de la profession. Face à cette crise, l’État semble s’enliser dans l’inaction.
En médecine, on trouve deux grandes familles : jeunes médecins et seniors. La différence, l’orpheline, entre les deux est le nombre d’années après le résidanat. Cette stratification, bien que des fois banalisée, est d’une importance capitale au point qu’elle conditionne le vécu et l’avenir des jeunes médecins.
Les réseaux sociaux ont récemment relayé une supposée découverte thérapeutique réalisée par des scientifiques tunisiens qui serait efficace contre le Covid-19. Qu’en est-il en réalité ?
Le nombre de Tunisiens contaminés par le Covid-19 ne cesse de grimper. Les établissements hospitaliers sont en première ligne, sans disposer de moyens suffisants pour y faire face. Selon le CNOM, trois médecins sont décédés, dix sont hospitalisés et des centaines de membres du personnel médical et paramédical ont été contaminés. Comment le personnel médical et paramédical gère-t-il la situation ?
La chaleur est étouffante. Une jeune mère épuisée tient dans ses bras son bébé, au carrefour, à l’entrée de Sidi Hassine, dans l’attente d’un hypothétique moyen de transport. Objectif : emmener son fils malade au centre de santé. Le salut viendra d’un taxi clandestin. Dans le silence, par crainte d’une patrouille policière.
Non seulement la tragédie des 15(?) bébés de la Rabta était prévisible, mais de nombreux intervenants dans le champ de la santé publique tiraient la sonnette d’alarme depuis quelque temps déjà, notamment en ce qui concerne les infections nosocomiales. Mais le laisser-aller ne faisait que s’aggraver. Et lorsque le drame nosocomial survient, il en devient un révélateur médiatiquement spectaculaire des défaillances accumulées. L’électrochoc induit, relayé par les médias, a installé la panique parmi ceux qui, à défaut de réformer, ne s’occupaient plus que de l’intendance du laisser-aller. La panique du gouvernement Chahed, aggravée par un contexte préélectoral, fut éminemment perceptible au travers d’une gestion de la crise calamiteuse.
Plusieurs corps calcinés, des dizaines de blessés, une ministre de la Santé embarrassée et un chef du gouvernement perplexe ont fait revenir l’hôpital régional de Kasserine sur le devant de la scène médiatique. Aussitôt les cendres et la poussière de l’accident tragique de Khmouda, survenu le 31 aout, sont retombés, les médias dominants et des réseaux sociaux se sont tournés vers d’autres buzz. La grogne des Kasserinois, elle, couve encore dans les couloirs de l’hôpital mais aussi dans la rue. Radioscopie d’un hôpital malade.
La panne géante du 31 août a failli coûter la vie à plusieurs patients. L’association des jeunes médecins a fait un rapport sur la coupure d’électricité sur une grande partie des hôpitaux en Tunisie. Bien qu’aucun décès n’ait été enregistré dans les blocs opératoires, les médecins ont dû terminer les interventions chirurgicales, sans lumières adéquates.
L’hôpital Farhat Hached a été privé d’électricité pendant la garde du 28 mai 2014. La cause de la panne serait toujours inconnue bien que ce n’est pas la première fois que cela arrive. Cette coupure aurait touché seulement le service d’obstétrique, le bloc opératoire plus précisément. Contrairement aux informations relayées sur les réseaux sociaux, la coupure s’est produite l’après midi, aux alentours de 15h.
J’aimerais essayer de corriger quelques âneries qui circulent en ce moment sur la satanée loi des 3 ans obligatoires pour les médecins spécialistes dans les déserts médicaux.
Entre le secret médical et la hantise des médecins de parler de leur profession les erreurs, fautes et complications médicales restent un sujet tabou. Mais depuis quelques temps en Tunisie l’Association Tunisienne d’Aide Aux Victimes d’Erreurs Médicales vient en aide aux patients.
Sauver un nouveau né dans un hôpital tunisien n’est pas facile. Dactour Dextro nous raconte cette fois-ci une anecdote d’un enfant né après 13 ans de stérilité. Le père crie « Mon fils doit être au « Réal ! » – Non il ne s’agit de l’équipe de foot de Madrid. Le père fait référence au service de réanimation.
Cette chronique est la première d’une longue série on l’espère, où vous allez pouvoir partager le quotidien d’un interne en […]