libertés individuelles 19

Tunisie. Le viol de l’intimité comme arme politique

Une campagne de lynchage public a été enclenchée contre 3 femmes magistrates révoquées par Kais Saied pour des affaires de mœurs. Le nom de l’une d’entre elles et les résultats d’un examen génital qu’elle avait subi ont fait le tour des réseaux sociaux. « L’onde de choc est telle que les magistrats sont devenus eux-mêmes conscients de la gravité de ces tests qu’ils ordonnaient. Ça se retourne contre eux. Personne n’échappe à cette ignominie», déplore Bochra Bel Haj Hmida.

Sexisme en Tunisie : Il y en a marre !

Depuis 2011, plusieurs femmes sont publiquement victimes du conservatisme patriarcal et des préjugés sociaux. Et voici qu’une magistrate est aujourd’hui clouée au pilori. Or il n’est pas question de renoncer à des libertés individuelles, toujours menacées, ni de regretter la dictature policière de Ben Ali. Mais comment défendre la société tunisienne contre le bon vouloir de ses dirigeants ?

Mariage en Tunisie : une institution qui s’écroule ?

Le nombre de divorces est en hausse continue, tout comme celui des célibataires des deux sexes. Concernant les couples mariés, des experts relèvent les ravages d’une éducation sexuelle faite d’images pornographiques. Quand les relations multiples sont facilitées par les réseaux sociaux, quelle place reste-t-il pour le lien privilégié du mariage ? Cette institution, considérée par la Constitution tunisienne comme « cellule de base de la société » dont la pierre angulaire est le partage résiste-t-elle aux velléités individualistes ?

Kais Saied : contre « le système », pour le patriarcat !

Certains le décrivent comme « islamiste », « salafiste », « ultraconservateur », le soupçonne d’affinités avec le parti salafiste Hizb Ettahrir ou le désignent comme « conservateur, comme le sont beaucoup de Tunisiens, jeunes et moins jeunes ». Malgré lui, Kais Saied attise le clivage progressistes/modernistes dans le pays. Lui, qui voyait dans cette dualité identitaire « un faux débat », est appelé à clarifier ses positions concernant les droits et les libertés individuelles.

Article 230 : Loi inique contre amours particulières

La fête de l’amour a un goût amer pour beaucoup de nos concitoyens. Le droit à l’amour est pourtant indivisible tout comme les droits humains convenus. Or, il y a des amours particulières qui sont vécues dans la plupart des cas dans la discrétion. Des amours qui n’ont rien de honteux mais qui se vivent, pourtant, en cachette pour la majorité des Tunisiens concernés, tous sexes confondus. Et pour cause, il s’agit d’amours frappées d’interdit pénal !

Remarques critiques sur le rapport de la COLIBE

Le rapport de la Commission des Libertés Individuelles et de l’Egalité (COLIBE) a suscité de vives réactions, notamment de la part de ses détracteurs. Ces derniers étaient surtout des religieux qui se sont arrogés le droit de critiquer le rapport, souvent sans le lire ! Cet article est une contribution citoyenne au débat, sachant que nous ne sommes pas juriste pour pouvoir discuter nombreux détails qui sont en dehors de notre domaine de compétence. Notre souci majeur étant une volonté délibérée d’élargir la sphère des libertés individuelles, le plus souvent bafouées, notamment par ceux censés les respecter ou les faire respecter.

Psycaricatures de -Z- : Noureddine Khadmi

L’ancien ministre des affaires religieuses du gouvernement de la troïka (2012-2014) Noureddine Khadmi mène aujourd’hui campagne contre le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité. Après avoir galvanisé la contestation des radicaux en 2011 en tant qu’imam de la mosquée Al-Fath, il revient à la charge pour diaboliser les membres de cette commission très controversée par les islamistes. Il a fait son come-back sur la scène politique sous une autre casquette, celle de président de la Coordination nationale pour défendre le Coran, la Constitution et le développement équitable (sic).

Interview avec Bochra Belhaj Hmida, présidente de la COLIBE

Des centaines d’islamistes et conservateurs de tous bords ont manifesté samedi 11 août à la Place du Bardo contre les recommandations du rapport de la Commission pour les Libertés Individuelles et l’Egalité (COLIBE) publié le 8 juin dernier. Ses soutiens appellent à une grande manifestation lundi 13 août à 18h devant le théâtre municipal à l’Avenue Bourguiba. Dans ce contexte tendu qui marque le retour au clivage identitaire et au conflit sur le modèle sociétale en Tunisie, Nawaat a rencontré Bochra Belhaj Hmida. Interview.

Reportage à Tunis : Avant le coucher du soleil, le café amer de ramadan !

Harcèlement policier et judiciaire des non-jeûneurs, stigmatisation sociale et restriction des cafés et restaurants ouverts. Tout au long du mois de ramadan, la société tunisienne est scindée en deux : une majorité visible attachée à un conservatisme prépondérant et une frange marginale confinée dans les cafés sombres du centre-ville de Tunis et des quartiers d’affaire de la capitale. Nawaat s’est immiscé dans le quotidien des non-jeûneurs habitués d’un café du quartier de Lafayette. Reportage.

Psycaricatures de -Z- : Rached Ghannouchi

Il a beau à clamer haut et fort qu’Ennahdha est un parti « musulman démocrate » et non pas islamiste. Il a beau à répéter qu’Ennahdha a séparé la prédication de l’action politique. Avec la publication du rapport de la Commission des Libertés Individuelles et de la Liberté (COLIBE), Rached Ghannouchi et Ennahdha se retrouvent face à un moment politique crucial et révélateur de la véritable identité du parti qui défendait en 2012 l’adoption de la charia comme principale source des lois constitutionnelles. Notre psycaricaturiste –Z- l’a ausculté. Et le diagnostic n’est pas rassurant.

Lutte pour les droits LGBT: une dynamique enrayée par les conflits stratégiques

Le très controversé président de l’association Shams a reçu le 17 mai dernier à Paris un prix pour sa part dans la lutte pour les droits LGBT+ en Tunisie. Lui et son association sont au cœur d’un conflit les opposant à la coalition tunisienne pour les droits des personnes LGBTQI+ composée de Chouf, Mawjoudin et de Damj. Des dissentions profondes au sein de la lutte pour les droits des personnes homosexuelles et transgenres qui prennent racine dans des conflits d’ordre stratégique et éthique.

Jeûne de Ramadan et libertés individuelles : Interview avec Wahid Ferchichi

Le Collectif Civil pour les Libertés Individuelles, regroupant 37 associations, a adressé le 15 mai une lettre ouverte aux autorités tunisiennes, en réaction aux poursuites engagées contre les non-jeûneurs durant Ramadan et aux déclarations autoritaires du ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem. Cette coalition associative y demande aux autorités « de s’abstenir des violations commises contre les libertés individuelles ». Afin d’en savoir plus, Nawaat a rencontré Wahid Ferchichi, professeur de droit public et président de l’Association Tunisienne de Défense des Libertés Individuelles (ADLI) signataire de ce texte. Interview.

Non-jeûneurs condamnés : Un problème d’arbitraire de l’Etat ou de liberté individuelle ?

Qu’on proteste contre l’arbitraire policier et judiciaire est une chose, qu’on le fasse au nom de la liberté de manger en public pendant le ramadan, embrouille la question politique posée au lieu de la clarifier. Cela masque et obscurcit les enjeux réels que soulèvent ce type de condamnations tout autant que le recours qui peut être fait pour les justifier à l’article de la constitution qui octroie à l’Etat, cette machine bureaucratique et policière, le rôle de protecteur de la religion qu’il ne mérite assurément pas.

Non-jeûneurs durant Ramadan, entre pressions sociales et contradictions légales

Lancée en réaction à certaines arrestations et poursuites engagées contre des non-jeûneurs, la campagne citoyenne Mouch Bessif [Pas contre notre gré] œuvre à plaider le respect de la nouvelle constitution, relativement progressiste dans son Article 6, et à contrer le recours aux anciennes lois liberticides dont la Circulaire Mzali de 1981 et l’Article 226 bis du Code pénal. Cependant, la pression sociale tend à favoriser le statu quo. Nawaat est parti à la rencontre de la coordinatrice de la campagne ainsi qu’un juriste, un sociologue et un restaurateur. Reportage.

Pour la liberté de la vie en couple en Tunisie

Si l’Etat n’est pas dans l’obligation de contrôler la vie privée des citoyens, encore moins de surveiller leurs organes génitaux, il est toutefois de son devoir d’œuvrer afin de permettre aux citoyens des deux sexes de vivre une vie affective et sexuelle normale, harmonieuse et épanouie dont ils seront les seuls responsables.

Identifiant Unique du Citoyen : la fuite en avant

Avec un coût total estimé à 5.2 millions de dinars, Tunisie Digitale 2020 a pour ambition de développer l’économie via l’innovation numérique. Lundi 16 janvier, Riadh Mouakher (Afek), ministre des Collectivités locales et de l’environnement et Anouar Maarouf ( Nahdha) ministre des Technologies de la communication et de l’économie numérique ont signé un protocole d’accord sur l’Identifiant unique des citoyens -et des entreprises- (IUC). Explications d’une fuite en avant.

La loi, la police et la liberté de disposer de son corps

Dimanche 28 juillet, Louay Ghazouani, 19 ans, trouve la mort tragiquement au Menzah 7. Alors qu’il était chez sa copine, la voisine les enferme à clé et appelle la police pour les dénoncer. Pris de panique, il essaye de sortir par la fenêtre pour aider sa copine à prendre la fuite. En passant par le balcon de son appartement situé au 4ème étage, il tombe et meurt sur le coup. Un drame qui a secoué Tunis depuis lundi.