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Louanges internationales du « consensus tunisien » : quelles conséquences pour l’opposition ?

Après l’inattendu prix Nobel de la paix, deux autres importantes distinctions internationales ont été délivrées coup sur coup cette semaine pour saluer ce qu’il est convenu d’appeler le modèle tunisien. Le 27 octobre, Béji Caid Essebsi et Rached Ghannouchi ont été faits lauréats du prix de l’International Crisis Group (ICG) des « pionniers en matière de construction de la paix ». Sayida Ounissi élue Ennahdha, Wafa Makhlouf élue Nidaa Tounes, relativement méconnues, et Yassine Brahim seront quant à eux décorés par L’Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI), annonce l’Institut américain le 28 octobre. Que récompense-t-on au juste, et quelle sera l’incidence de ces ornements, prestigieux mais probablement hâtifs, sur l’action de l’opposition ?

Retour de Manich Msamah contre le projet du Président

Samedi 17 octobre, le mouvement Manich Msamah a organisé un rassemblement à l’avenue Habib Bouguiba entre 13h et 16h. Après le silence d’un mois, cet évènement renoue avec la rue et s’adresse aux tunisiens pour les avertir sur les dangers du projet de loi sur la réconciliation économique et financière. Des centaines de citoyens ont signé la pétition de Manich Msamah qui appelle au retrait du projet de loi.

“Eux et lui” : hommage en vidéo à une société civile aux protestations parmi les plus civilisées du monde.

Avec le prix Nobel de la paix attribué au Quartet, c’est l’ensemble de la société civile tunisienne, souvent auteur d’actes parmi les plus civilisés de la planète, y compris face à la violence, que nous voyons ainsi honorée. Et nous ne pouvions rendre un meilleur hommage à une telle société civile, autrement qu’en rapportant sur ce qui nous semble relever d’une protestation pacifique, d’un civisme exceptionnel. […]

«Réconciliation économique» : Imposture et confusion des rôles sur la Watania 1

La valse des experts venus à la rescousse du controversé projet de loi sur la «réconciliation économiques» se poursuit. Diffusé en direct vendredi 18 septembre à 21h sur la Watania 1, le talk-show Wa lakom sadid al-nadhar [A vous de juger] s’est intéressé à la question. Deux invités y ont été présentés sous faux pavillon. L’équilibre apparent de l’émission s’est rapidement écroulé.

Je ne pardonne pas!

«#Menich_Msama7 » (Je ne pardonne pas) est un slogan comme un autre, né d’un mouvement citoyen qui s’inscrit au sein d’un long processus révolutionnaire. Pourquoi révolutionnaire ? Parce que désormais les citoyens ont un réel droit de regard sur les institutions de l’Etat (présidence de la république, présidence du gouvernement, Assemblée des représentants du peuple ). Ils ne lâcheront pas ce droit durement acquis.

#Manich_Msamah : Les mouvements de protestation entre le 8 et le 21 septembre

La première semaine de la campagne #Manich_Msamah a été marquée par la violence policière, prétextée par l’état d’urgence. Les rassemblements ont été violemment dispersés ou avortés par l’arrestation des organisateurs, comme à Sfax, au Kef, à Sidi Bouzid, à Sousse, à Tunis… surtout avec la propagation de la vague protestataire dans plusieurs villes et la détermination des organisateurs à maintenir la manifestation nationale du 12 septembre à Tunis.

Manich Msamah : De l’art à Mass’Art

Street Poetry et Zwewla ont organisé, vendredi 18 septembre, à 18h, une rencontre artistique à l’espace culturel Mass’Art dans le cadre de la campagne Manich Msamah. Se sont reproduits sur scène, les groupes Khatt , Fn’Art , Rap Mass’Art , Marwen Meddeb, Taieb Bouallag et de jeunes slameurs de Street Poetry. Devant l’espace, les tagueurs de Zwewla qui ont eu maille à partir avec la justice, annoncent la couleur avec un graffiti illustrant le slogan du mouvement Manich Msamah. Premier événement artistique sera suivi par d’autres événements culturels dans les régions, selon les organisateurs.

Sur Zitouna Tv, la propagande de « la montagne et la souris »

L’émission « Zitouna Al-Yawm » s’est intéressée, dans son numéro du samedi 12 septembre, aux marches de protestation contre le projet de loi de la « réconciliation économique ». Le talk-show a réuni trois invités n’ayant rien à voir avec ce mouvement contestataire. Quant à l’animateur, il s’est investi à le décrédibiliser en multipliant les interventions subjectives et partisanes.

#Manich_Msameh – #مانيش_مسامح – ou le grand désastre de la justice tunisienne !

Que les auteurs du projet de la loi sur la réconciliation eussent eu consacré autant d’effort et autant d’énergie pour secourir cette grande sinistrée, qu’est la Justice tunisienne, nous n’en serions sûrement pas là aujourd’hui ! C’est ce que, déjà, depuis quatre ans, nous écrivons et rappelons sans relâche sur Nawaat. On ne rend pas la justice à coup de lois immunisant les infractions pénales au profit d’une catégorie de la population, mais en donnant les moyens à ladite justice pour faire son travail, quel que soit le “statut” social ou économique du justiciable. Il faut être littéralement aveugle et sourd pour ne pas […]

#Manich_Msamah : Les mouvements de protestation entre le 27 août et le 8 septembre

Le 27 août 2015, des jeunes indépendants et des activistes de la société civile lancent la campagne #Manich_Msamah (Je ne pardonne pas). Dès son démarrage, elle a pu se décentraliser en formant des coordinations régionales dans les différents gouvernorats. La vague de protestation a atteint plus de 15 villes, en deux semaines. A travers cette carte et la présente synthèse, Nawaat propose un tour d’horizon de la campagne #Manich_Msamah dans les différentes régions ainsi que le relevé des infractions commises par les forces de l’ordre.

Au JT de la Wataniya 1, blackout sur «Manich msema7»

Dans son édition du 1er septembre, le JT du 20h de la Wataniya 1 a, sciemment, omis la manifestation “Manich msema7” et sa répression brutale par la police. La rédaction de la première chaîne du service public a préféré donner la parole à la présidence de la République sur le projet de loi controversé de réconciliation économique et fiancière. Quant à la contestation populaire, elle sera fondue dans le politiquement correct.