Nidaa Tounes 208

Ennahdha – Nidaa : du mariage de raison au mariage de plaisir

L’issue du 34e conseil de la Choura avait quelque chose d’insolemment prévisible : le 10 janvier, en votant en interne favorablement à une participation au prochain gouvernement d’Habib Essid, Ennahdha confirme que depuis plusieurs mois, Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi jouent une partition à quatre mains, une partition savamment orchestrée, au mépris de tous les standards de compétitivité d’une démocratie saine.

La Tunisie a-t-elle raté son entrée dans le pluralisme politique ?

L’article 89 du chapitre consacré au pouvoir exécutif dans la nouvelle Constitution stipule que « Dans un délai d’une semaine après la proclamation des résultats définitifs des élections, le Président de la République charge le candidat du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, de former le gouvernement dans un délai d’un mois pouvant être prorogé une seule fois ».

Essebsi, peut-il incarner le mal et la nécessité ?

La première détermination de la fonction présidentielle, n’est pas un simple jeu d’alliance entre les partis politiques ou un accord au sommet, ni un échange d’intérêts économiques cartellisés, ni un compromis entre des hommes d’affaires et des politiciens sur le dos du peuple, mais une fonction sacrée, et un engagement inconditionnel entre un homme et le peuple.

En Tunisie anges et démons trouveront des alliés innombrables

La question à mille dinars est : est-il important de gouverner ensemble ou par alternance ? Personne ne pense que Bajbouj est pire que Ghannouchi. Quant à Hamma, ce capote-chef, qui n’est pas doué pour la politique, il s’est rapproché des Karoui&karoui, il a l’habitude des montagnes russes. Bien sûr, il ne pouvait pas être élu, mais l’important était de sortir la tête haute, c’est à dire de barrer la route à Marzouki; Chacun est content pour l’autre camp, qui est en fait aussi le sien, celui des réalistes.

Affaires Ayari / IVD : premiers symptômes d’un parti virtuellement hégémonique

Lorsqu’ont eu lieu en 2013 les assassinats de Belaïd et Brahmi, beaucoup avaient pointé du doigt « la responsabilité politique » de l’ex troïka, celle d’avoir « instauré un climat de violence verbale » propice à de tels actes. Aujourd’hui le débat fait rage s’agissant de la responsabilité morale et politique dans les deux évènements majeurs que sont l’arrestation de Yassine Ayari et l’obstruction de la Garde présidentielle face à l’Instance Vérité & Dignité. En incombe-t-elle à un pouvoir sortant aux abois, ou au nouveau pouvoir déjà virtuellement aux affaires depuis un certain temps ?

À la Marsa, la fin du marathon des urnes…

Voter par conviction ou voter pour sanctionner un des deux candidats. Ce fut la question que nous avons posée à quelques électeurs pour ce second tour des élections présidentielles. Alors que certains expriment leur confiance à leur candidat, d’autres ont voté aujourd’hui pour, simplement, accomplir un devoir citoyen ou pour éviter le « pire ». «Entre la peste et le choléra, j’ai choisi celui qui nous fera le moins mal», nous a répondu une dame à l’Ariana, tout juste en quittant le bureau de vote.

Vers un scrutin de l’irrationnel ?

L’inquiétante concurrence mémorielle perpétuée par la campagne électorale de Béji Caïd Essebsi le 17 décembre dernier n’a pas l’air d’émouvoir grand monde. En rendant hommage aux seules victimes du terrorisme, l’homme établit une hiérarchisation typique des révisionnismes historiques. Des relectures qui sont le propre des pouvoirs autoritaires, qui considèrent que l’Histoire commence avec eux.

Pour la dignité et la paix, votez Marzouki


En insultant, sur les ondes de Shems FM, les martyrs de la révolution et en assimilant nos chers concitoyens de Sidi-Bouzid à des affamés, dont la seule revendication est le pain, le lait et l’huile ! BCE se transforme en danger public, incitateur à la haine et à la guerre civile.
Or la dénonciation de l’action de ce BCE suffirait-elle pour le disqualifier ?
 En répondant à la même question concernant Nicolas Sarkozy, Emmanuel Todd avait écrit (dans “Après la démocratie”): “C’est en partie grâce à ses défauts qu’il a été élu”!

Aux obnubilés d’Essebsi

L’histoire est pleine d’anecdotes, et la réalité est parfois plus imaginative que la fiction. Beji Caid Essebsi, aka BCE, est sorti tout droit de l’ombre le lendemain du 14 janvier et s’est retrouvé aux premières loges d’une scène politique effervescente. La Sebsi mania que le personnage a déclenché est un phénomène intéressant

BusinessNews ou PropagandeNews ?

Sur son journal « Businessnews », qui aurait dû être plus justement appelé « PropagandeNews », lui et son équipe, à force de nous chanter les louanges de Béji Caid Essebsi (BCE) et de Nidaa à longueur de journée, par moment, on ne peut s’empêcher de se demander si l’on n’est pas sur la page officielle de la compagne électorale de BCE ! D’ailleurs, durant les trois dernières années, il n’y a jamais eu aucun article qui dit du bien de la Troïka. Absolument aucun !

Le piège du deuxième tour de la présidentielle

Dans le domaine des compétitions sportives et notamment en football, on dit qu’ « un match n’est jamais gagné tant que la partie n’est pas terminée ». En politique aussi et sans confusion de genres, on pourrait dire qu’une telle règle est tout-à-fait applicable. Les résultats des dernières élections présidentielles en Tunisie en sont une parfaite illustration.

Qui est le Jean-Marie Le Pen du paysage politique tunisien ?

C’est sans contradicteur, face à une chaise vide et un journaliste complaisant, que Béji Caïd Essebsi est apparu samedi soir sur al Hiwar Ettounsi. Il a expliqué notamment que s’il refuse un débat de l’entre-deux tours de la présidentielle, c’est qu’il considère que la situation tunisienne est comparable à la France de 2002, lorsque Jacques Chirac avait refusé un débat à Jean-Marie Le Pen avant le second tour…

Tout ce qui brille : L’exception-démocratique tunisienne ?

Revenons à cette couverture médiatique « superficielle », et plus précisément à notre chère Tunisie. Les élections présidentielles et législatives sont saluées, unanimement, comme la seule success-story des révolutions arabes. Or, les transitions démocratiques sont complexes et ce « constat » est une énième simplification grossière des évènements qui se déroulent dans les pays de l’ « Orient ».

Trois questions au candidat Béji Caïd Essebsi

C’est un florilège que je soumets à votre attention en espérant de vous, contrairement à votre rival pour la présidentielle, une réponse de nature à servir ces valeurs et dans le même temps l’attente des Tunisiens dont notamment les plus jeunes qui ne se sentent pas concernées par une politique snobant leurs revendications.

Refonte du paysage politique tunisien : l’idéologie reprend ses droits

Enième weekend de tractations politiciennes à Tunis : Ennahdha et le Front Populaire tiennent chacun leurs états généraux pour déterminer leurs positions respectives en matière de consignes de vote au second tour de la présidentielle. Il s’agit dans les deux cas de réunions où le diable est dans le détail, car pour l’essentiel, l’issue de ces consultations internes est quasiment connue d’avance : ni l’un ni l’autre partis ne soutiendra la candidature de Moncef Marzouki.

Qui vote pour Nidaa ?

Il y a essentiellement trois groupes qui votent pour Nidaa et pour Béji Caid Essebsi : les ex-RCD, ceux qui souffrent d’une phobie maladive de l’islam politique et enfin la bourgeoisie nostalgique de « la belle vie » sous ZABA.

Le Front Populaire est-il toujours de gauche ?

Depuis les élections de la constituante, le Front Populaire a fait prévaloir la lutte idéologique entre le courant laïc et le courant islamiste, au détriment d’une lutte primordiale sur les réformes socio-économiques qui vise à atténuer la fracture régionale et sociale, à l’origine de la révolution. La remise en question du modèle de gouvernance hérité de l’ancien régime, qui freine notre développement, est passée au second plan.