Elles sont issues de tous bords : militantes associatives, journalistes, femmes politiques. Elles subissent les foudres d’un régime qui tend à brider les voix discordantes. Comme les hommes, elles font les frais de leur activisme.

Elles sont issues de tous bords : militantes associatives, journalistes, femmes politiques. Elles subissent les foudres d’un régime qui tend à brider les voix discordantes. Comme les hommes, elles font les frais de leur activisme.
Des insinuations sexuelles, des attouchements furtifs, des propos inappropriés, c’est le lot de certaines étudiantes sur les bancs des universités tunisiennes. Le harcèlement sexuel à l’université est un phénomène banalisé, mais qui demeure “quasiment tabou”.
Sept ans après l’adoption de la loi organique sur l’élimination des violences à l’égard des femmes, la réalité n’a pas vraiment évolué. De trop nombreuses femmes sont victimes d’agressions verbales et physiques, de harcèlement sexuel, de violences économique et politique. Les associations tirent la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation.
Les chiffres sur les violences contre les femmes explosent. Dans les faits, en moyenne une femme est assassinée chaque mois par son époux. Les migrantes sont également exposées à toutes sortes de violences (sexuelles, économiques…) en Tunisie.
Les chiffres sur les violences contre les femmes explosent. Dans les faits, en moyenne une femme est assassinée chaque mois par son époux. Les migrantes sont également exposées à toutes sortes de violences (sexuelles, économiques…) en Tunisie. Quelles sont les conséquences de ces violences ? Quelles sont les formes de résistance visant à endiguer la propagation de la haine ? Cette résistance parviendra-t-elle à établir une société plus égalitaire et libre pour les femmes ?
60% des utilisatrices d’internet sont victimes de violence basée sur le genre, révèle l’étude du Fonds des Nations unies pour la population (UNPA), réalisée en partenariat avec le ministère de la Santé. Nawaat a interviewé Nada Zeineb Ben Jemaa, chargée du volet société civile du programme « Violences basées sur le genre » à l’UNFA pour plus d’éclaircissements concernant les résultats de leur étude.
Les Tunisiens se marient de moins en moins et divorcent de plus en plus. Lors d’une seule journée en juin dernier, 280 affaires de divorces ont été examinées par un tribunal, révèle une avocate spécialisée. L’institution du mariage vacille, secouée par de nombreux facteurs.
Les violences envers les femmes ont franchi un seuil inquiétant. En moyenne, une femme est assassinée chaque mois par son époux. Il existe pourtant une loi, en l’occurrence la loi 58 de 2017, qui est censée endiguer ces violences. Encore faudrait-il avoir la volonté politique et les ressources pour l’appliquer.
Chaque mois, plus d’une femme en moyenne, est assassinée par son partenaire en Tunisie. Lors du premier trimestre de l’année 2023, 9 féminicides ont été recensés. A chaque fois, ces meurtres engendrent une mobilisation aussi bien de la part des féministes que de l’Etat. Des victimes vite oubliées en attendant d’autres.
Le nombre de femmes victimes de violences a plus que doublé en 2022. Dans 74% des cas, l’époux est l’auteur des violences. Certaines victimes finissent par quitter leur foyer avec leurs enfants. Avec pour seul refuge : les centres d’hébergement des femmes violentées. La gestion de ces centres est complexe, et nécessite un budget conséquent et une vision politique. Deux conditions qui ne sont pas toujours au rendez-vous.
Elles s’appellent Baya Zardi, Hanène Elleuch, Najla Ettounssia, Rania Toumi… Leurs points communs : une certaine représentation de la beauté et une langue assez pendue pour alimenter le buzz. Elles se démènent corps et âmes pour y arriver, quitte à se dresser contre leurs semblables.
Depuis 2011, plusieurs femmes sont publiquement victimes du conservatisme patriarcal et des préjugés sociaux. Et voici qu’une magistrate est aujourd’hui clouée au pilori. Or il n’est pas question de renoncer à des libertés individuelles, toujours menacées, ni de regretter la dictature policière de Ben Ali. Mais comment défendre la société tunisienne contre le bon vouloir de ses dirigeants ?
Les femmes représentent 3,2% de la population carcérale en Tunisie. Parmi elles, Asma. Elle raconte à Nawaat l’ignominie des conditions carcérales pour femmes. En effet, le parcours des détenues est souvent jonché de violences, aussi bien socio-économiques que psychologiques. Une étude de Beity et ASF lève le voile.
L’adoption de la loi n° 58 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, en 2017, a remarquablement permis de rompre le tabou concernant les violences domestiques en Tunisie. Même si la violence conjugale a fait couler beaucoup d’encre, on peut la considérer comme l’arbre qui cache la forêt : les violences familiales et leurs diverses implications pour les femmes à l’âge adulte demeurent une sorte de secret de famille. Il est temps de mettre en lumière cette facette de la violence à l’égard des femmes.
Le féminisme d’Etat affiché comme faire valoir démocratique avait pour corollaire un sexisme anti-femme pratiqué à une large échelle dans la vie publique et distillé régulièrement dans les journaux contrôlés par les officines du ministère de l’Intérieur. A l’intérieur de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), certains membres masculins avaient du mal à accepter une femme à leur tête. Le délit d’indépendance est celui qu’on pardonne le moins. J’en ai fait l’expérience.
Ghofrane lutte contre la violence et pour les droits des femmes, Aymen encourage l’économie sociale et solidaire, tandis que Slim a retapé un ancien théâtre qui attire les passionnés de la culture. Yathreb a rencontré ces trois jeunes activistes du Kef et a échangé avec eux sur leur motivation, l’impact de leurs actions et la façon dont ils imaginent le Kef de demain.
Déclenchée en octobre 2019, l’affaire mettant en cause le député gelé, Zouhair Makhlouf n’a toujours pas été tranchée par la justice. Et le procès n’en finit pas de traîner en longueur sur fond de manœuvres politico-judiciaires.
Le meurtre de Refka Cherni, tuée par son mari, a suscité une vive émotion dans la société tunisienne. Son assassinat et le calvaire de tant d’autres rappellent une fois de plus que la violence conjugale est endémique, et qu’elle tue parfois. Nawaat a rencontré Sondes, victime de violence perpétrée par son époux. Son parcours et le témoignage des acteurs concernés démontrent qu’une loi inappliquée et une mentalité tolérant la violence ne peuvent enrayer ce fléau.