Depuis la révolution tunisienne, il est peu de réalité aussi essentielle et aussi sujette à disputes que la liberté. Les discours qui la nient ne manquent pas et les oppressions qui la bafouent sont légion.

Depuis la révolution tunisienne, il est peu de réalité aussi essentielle et aussi sujette à disputes que la liberté. Les discours qui la nient ne manquent pas et les oppressions qui la bafouent sont légion.
Un bref retour sur le contexte. En avril 2013, la Banque centrale d’Egypte ne disposait plus que de 13,5 milliards USD de réserves en devises, Or compris. Tout juste l’équivalent de deux mois d’importations, un seuil critique pour le premier importateur mondial de céréales.
En ces temps troubles et de confusion, non seulement des sentiments et des valeurs, mais aussi et surtout d’excès en tous genres, versant dans la haine, l’exclusion, la violence et le meurtre, le slogan bien connu de la contre-culture américaine des années hippies est plus que jamais d’actualité : Faites l’amour, pas la guerre !
Les trois Femen ont été libérées dans la nuit du 26 au 27 juin 2013 suite à un procès en appel. Elles ont regagné l’Europe le jeudi 27 au matin. Elles ont exprimé publiquement leurs « regrets » et disent ne pas avoir « mesuré la portée de leur action en Tunisie »… puis leur « dé-regret », lors d’une conférence de presse organisée à Paris.
Décidemment les révolutions arabes n’en finissent pas de nous révéler qu’elles recèlent des ressorts nouveaux et parfois inattendus. Les récents évènements en Egypte en sont une nouvelle démonstration.
Dans notre « Inter-nation » arabe, la révolution entamée durant l’hiver 2010-2011 continue de se développer sous le double effet, d’une crise sociale multiforme dû au fait que l’effondrement de l’ancien système de domination ne s’est qu’en parti réalisé ; cela a permis de laisser un jeu ouvert à toutes les prévarications, les arnaques
Le « Hizb al Tahrir » représente l’expression politique la plus radicale du courant conservateur. Né, après la chute de l’Empire ottoman, il porte au paroxysme le traumatisme subséquent à la disparition des anciens modes de gouvernement et d’organisation économique et sociale.
L’imaginaire nous structure bien plus et mieux que nos structures politiques et sociales. Il est même la structure anthropologique par excellence du devenir social ou sociétal de l’homme, étendant la notion du lien social à toutes ses implications – surtout psychosociologiques – de l’être ensemble en société.
Nous sommes les témoins et les acteurs d’une époque charnière caractérisée par l’éclipse des repères et par l’éfritement des échelles de valeurs. C’est ce vide insupportable régi par le chaos que viennent investir avec la violence d’un ouragan les obsessions mortifères de tous ces hallucinés de la pureté originelle.
Les trois activistes européennes de Femen pensaient qu’en montrant leurs seins vont être considérées, en cas de poursuite, comme militantes, ce qui est le cas partout dans les pays démocrates. Elles auront peut-être accès à une prison de santé tunisienne avec thalasso et une connexion wifi. Hélas, elles en avaient tort. En effet, elles n’ont fait que découvrir la face cachée de l’iceberg de la réalité de l’incarcération en Tunisie, toujours d’actualités.
On n’est pas encore habitué à parler de la mémoire collective du fait révolutionnaire, même par métaphore. Il semble qu’une telle faculté ne puisse exister et durer que dans la mesure où elle est liée à un corps ou à un cerveau individuel.
Un coup d’Etat, un putsch, une usurpation, une trahison. Voilà ce qu’il en est. Point d’euphémisme et ne cherchons pas à dissimuler ce qui vient de se passer en Egypte avec des mollesses verbales. Des militaires qui déposent un président élu par un suffrage universel, le mettent en prison et avec lui tous les leaders de son parti
J’ai déjà proposé aux gouvernants actuels, sans trop d’espoir d’être entendu, quelques mesures de nature à créer autour du gouvernement une adhésion populaire large. Mais nos élites, obnubilées par la pratique de la politique à l’antique, les jugent par trop utopiques quand elles ne sont que le reflet fidèle de la réalité du terrain.
La deuxième phase en cours de la révolution égyptienne – il ne fait plus de doute désormais qu’il s’agit bel et bien d’une révolution qui vise le changement du système et la transformation de la société – a suscité diverses réactions qui peu ou prou s’appuie sur la trilogie : légitimité, légalité, démocratie.
À l’occasion de la visite en Tunisie du président français, annoncée puis reportée, j’ai pu recueillir auprès de notre peuple, depuis quelque temps, son sentiment sur cette visite et le message qu’il souhaitait transmettre lors de sa visite à l’ami de France.
C’est bel et bien la fin de l’islam politique. A l’instar des soulèvements de 2011, les dictatures islamistes qui se sont substituées aux dictatures militaires vont tomber comme un jeu de carte. C’est l’Egypte, « mère du monde », qui a lancé le coup d’envoi.
Quand j’ai lu sur le site de Oumma.com que l’AIPAC, American-Israeli Public Affairs Committee, était à Tunis pour une visite officielle et des rencontres avec les principaux partis politiques tunisiens, mon sang n’a fait qu’un tour.
Dans ses différents écrits, que ce soit livres ou articles, Rached Ghannouchi adjure, comme solution ultimative contre tous les maux de la civilisation moderne, une démocratie islamique dont les lois auraient pour seule et unique source légitime la charia. La laïcité ou le sécularisme, moins catégorique dans la séparation du religieux et du politique, sont rejetés avec insistance et rendus responsables pour toutes les injustices infligées aux musulmans depuis la conquête de l’Orient par l’Occident.