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Éviction du ministre de la Justice : la tentation autoritaire

Via un communiqué au style télégraphique, la présidence du gouvernement annonçait le 20 octobre dernier avoir tout bonnement démis le ministre de la Justice Mohamed Salah Ben Aissa de ses fonctions. Une décision spectaculaire que ce dernier a expliquée par des divergences autour du projet de loi controversé du Conseil supérieur de la magistrature. C’est en réalité une accumulation de tensions qui semble avoir eu raison du ministre. Mi politique mi technocrate, le gouvernement Essid est rattrapé par son hétérogénéité.

Plateau de Ghazi Zaghbani : l’art de terroriser le téléspectateur

Sélectionnée aux Journées Théâtrales de Carthage, Plateau a été jouée vendredi 23 octobre, au 4ème Art à Tunis. La pièce est mise en scène par Ghazi Zaghbeni et produite par le Théâtre National. Elle traite d’un sujet brûlant qu’est la manipulation médiatique au profit des pouvoirs politiques et économiques. Adaptation de la pièce « Nekrassov » de Jean Paul Sartre dans laquelle il critique la diabolisation du socialisme par la presse française, « Plateau » dresse un tableau complexe mais juste des médias tunisiens aux ordres des plus forts.

Réhabiliter les semences paysannes : un acte de résistance

Nous constatons que les variétés végétales inscrites au catalogue officiel, en 2014, sont pour la grande majorité hybrides et proviennent de géants de l’agroalimentaire, tels que Monsanto (27% du marché mondial), Synganta (9%), le groupe Limagrain (5%), ou encore l’entreprise japonaise Sakata (1,5%) . Selon l’Association pour le Développement Durable (Médenine), l’usage de ces semences ne cesse d’augmenter : Il était de 35% en 1975, de 58% en 1994 et de 75% en 2004.

Abrogation de l’article 230 : Les deux discours de la machine pénale

L’outrage aux bonnes mœurs et à la pudeur est un bel objet anthropologique. Ce chapitre qui réglemente la sexualité dans le Code pénal n’a quasiment pas évolué depuis 1913. Livré à l’appréciation des policiers, des juges et des politiques, il continue à mobiliser deux discours incompatibles, mais complices : le discours du droit positif et le discours de la chariâa. Le débat forcé sur l’article 230 en est un exemple édifiant qui catalyse les ambiguïtés de la sécularisation tunisienne.

Au théâtre, les masques de la télévision tombent

Le théâtre tunisien est de plus en plus critique envers la télé. Deux pièces présentées aux Journées Théâtrales de Carthage (JTC) font tomber les masques télévisuels : « Monstranum’s » d’Ezzeddine Gannoun et « Plateau » de Ghazi Zaghbani. Focus sur une série de clashs entre le quatrième art et la voix de son maître.

Software Freedom Day : La Tunisie fête les logiciels libres

Pour les initiés, c’est une date à marquer d’une pierre blanche. Le 18 octobre 2015, la ville de Sousse accueillait, la journée mondiale des logiciels libres, plus connue sous le nom de SFD (Software Freedom Day), une journée célébrée dans le monde entier. Organisé pour la troisième année consécutive, l’édition tunisienne de l’événement a eu lieu grâce au partenariat de l’Institut supérieur des études technologiques de Sousse et l’Association pour la Culture numérique Libre – CLibre.

Klay BBJ, artiste enragé

Conduits à 8h30, le matin du 21 octobre devant le juge d’instruction de Bab Bnet, Klay BBJ et ses deux compagnons de détention sont accueillis par une centaine de personnes venues s’indigner et soutenir les détenus. Peu après dix heure du matin, les trois jeunes hommes sont acquittés.

Retour de Manich Msamah contre le projet du Président

Samedi 17 octobre, le mouvement Manich Msamah a organisé un rassemblement à l’avenue Habib Bouguiba entre 13h et 16h. Après le silence d’un mois, cet évènement renoue avec la rue et s’adresse aux tunisiens pour les avertir sur les dangers du projet de loi sur la réconciliation économique et financière. Des centaines de citoyens ont signé la pétition de Manich Msamah qui appelle au retrait du projet de loi.

Klay BBJ, en ligne de mire

Alors qu’il devait se rendre à Hammamet pour y donner un concert, Ahmed Ben Ahmed Aka Klay BBJ, devant son domicile à Bab Menara, se fait interpeller par la police, la nuit du 17 octobre 2015. En compagnie de Sniper, lui aussi rappeur, ainsi qu’un autre jeune homme. Ils sont transférés au centre de détention de Bouchoucha. Klay BBJ n’a cessé de dénoncer les violences policières contre les jeunes des quartiers. Dans ce reportage tourné en janvier 2015, par deux documentaristes, Marisa Holmes, américaine et Bruno Giuliani, italien, le rappeur parle à sa manière de son rapport au quotidien avec « El 7akem ».

De quoi Nidaa Tounes est-il le nom ?

« Et toi ? Seras-tu à Tunis ou à Djerba ? »… C’est la question à la mode depuis la mi-octobre, dans les rangs de ce qu’il est convenu d’appeler « les bases militantes » de Nidaa Tounes, référence aux deux réunions préparatoires du congrès constitutif du parti : respectivement celle du bureau exécutif, sous contrôle du secrétaire général Mohsen Marzouk, et celle, rivale, du vice-président Hafedh Caïd Essebsi. Pourquoi tant de remue-ménage ? Sans cesse reporté, le premier congrès du parti précocement majoritaire aiguise les appétits de ceux qui voudraient en déterminer l’issue à l’avance. Le chef du clan qui en sortira vainqueur deviendra, pense-t-il, le nouvel homme fort du pays.

“Tuez Sankara, des milliers de Sankara naîtront !”

Ainsi il s’est avéré que ce jour là, le capitaine Thomas Sankara a été assassiné froidement avec ses gardes et ses conseillers par un groupe de soldats para-commando. En tout, une quinzaine de personnes sont abattues. Ils seront tous enterrés à la hâte, la même nuit, au cimetière de Dagnoen, un quartier de l’est de Ouagadougou. Un coup d’État orchestré par celui qui était considéré comme son frère, son compagnon de route, Blaise Compoaré.

Le prix Nobel de la paix ouvre la voie à un outsider du monde arabe

Contre toute attente, le prix Nobel de la paix est allé, cette année, au « Dialogue national » tunisien. Un Quartet qui réunit le syndicat des travailleurs (UGTT), le syndicat des patrons (UTICA), la ligue des droits de l’homme(LTDH) et l’ordre des avocats (ONA). Consensuel pour les uns, par défaut pour les autres, le vote du jury d’Oslo ouvre, en tout cas, la voie à un outsider du monde arabe.

Corruption : Valse avec la SPROLS

Peu après le 14 janvier, les habitants de quatre cités de la Société de Promotion des Logements Sociaux (la Marsa, Al Manar, Al Romena et Menzah 8) décident d’arrêter de payer leurs loyers. En mai 2013, la SPROLS adresse des verdicts d’expulsion sélectifs. La suite est venue en mars 2014, quand Ahmed Ammar Youmbai, ministre des Affaires Sociales, promet un règlement définitif et global de la situation des quatre cités avant le 31 mai. Il précise que la priorité de cession de ces logements sera donnée aux locataires actuels de ces habitations, et à des prix raisonnables, sans autres détails.

Prix Nobel de la paix 2015: un hommage aux forces vives tunisiennes

Plusieurs de nos concitoyens n’ont pas accueilli avec beaucoup d’enthousiasme le Prix Nobel de la Paix décerné au Quartet du Dialogue national. Entre critiques et dénigrement, les commentaires acerbes et acides ne se sont pas faits attendre. Il y a même ceux qui auraient préféré que le Quatuor tunisien refuse cette distinction comme c’était le cas avec le vietnamien Lê Đức Thọ en 1973.