Il appartient à la littérature de désobéir aux règles. Taoufik Ben Brik a déjà pratiqué cette désobéissance, dans Kawasaki et Kalb ben Kalb, comme un acte de résistance. Le geste de New York banlieue de Tunis reste iconoclaste. Il affranchit le récit des contraintes de la narration classique, en zappant entre le réel et la fiction, l’autobiographie et le roman.
Think tanks : les antichambres de la politique
Laboratoire d’idées, cercles d’influences, centres de recherches, ou encore plateformes d’intérêts personnels, les think tanks tunisiens connaissent un développement étonnant ces dernières années. Enquête sur ces corps intermédiaires de plus en plus visibles sur la scène médiatico-politique.
Attaques de Mnihla et de Tataouine : Couverture TV en convalescence
La course aveugle aux scoops se retrouve sans coureurs. Les animateurs, qui confondaient leur rôle avec celui des seigneurs de guerre, ont fini par donner un coup de frein aux manquements professionnels. Les prétendus « experts stratégiques », aux références hollywoodiennes et aux grilles de lecture identitaires, sont plus ou moins gardés à l’écart. Les politiques aux discours populistes et galvaniseurs aussi. Autant de signes d’un rétablissement malgré une convalescence lente et difficile.
Ouvriers des chantiers : la précarité institutionnalisée
Alors que le gouvernement s’apprête à soumettre un nouveau plan de développement quinquennal à l’ARP, l’UGTT monte au créneau contre les formes d’emploi précaires. Premiers concernés, les ouvriers de chantiers (hadhayer) ont appelé à une mobilisation nationale le 16 mai prochain.
Les enfants mendiants envahissent les rues de Kasserine
Dans une ville où la classe moyenne est presque absente, voir des enfants mendier dans les quartiers pauvres, donne un aspect absurde à tout le paysage. Et pourtant, croiser des enfants fouillant dans les poubelles, dormant devant une mosquée ou transportant de lourdes charges dans les souks constitue le quotidien des Kasserinois.
L’Économat de Redeyef : puissance poétique, utopie politique
Dans un économat datant du début du XXème siècle, des artistes tunisiens, français et irakiens ont, pendant quinze jours, expérimenté, travaillé et créé avec des habitants de Redeyef. Plongée dans une expérience artistique, poétique, humaine qui confirme que la culture est un outil de développement et une piste à explorer pour sortir du désastre.
La démocratie policière en marche
On nous annonce aujourd’hui l’installation de caméras de surveillance dans 300 points de contrôle électronique dans le Grand Tunis et dans les gouvernorats « sensibles » de Kasserine, du Kef, de Jendouba et de Sidi Bouzid, prélude à leur généralisation sur l’ensemble du territoire national. « Vous voulez la démocratie ? », nous dit le policier, « OK, vous l’aurez ! ». Et il part d’un grand éclat de rire…
6ème édition du forum jeunesse à Gafsa : Malaise dans la coopération décentralisée entre la France et la Tunisie
Des bus affrétés par l’Institut français se dirigent vers Gafsa pour rallier la 6ème édition du Forum jeunesse, qui, chaque année, célèbre la coopération décentralisée entre la France et la Tunisie. Derrière « l’appui » à la société civile se dessine la dissémination d’une doctrine. Cette doctrine prétend que le recours aux start-ups est une solution au chômage de masse et à la marginalisation … A l’ombre des « success stories », combien d’exclus ?
L’Abécédaire « soft » de la révolution. Notes sur l’ouvrage de Hédia Baraket et Olfa Belhassine
Que peuvent bien avoir en commun des expressions comme « Complot », « Houmani », « Sit-in», « Dérapage sécuritaire » ? Existe-t-il un point commun entre une rengaine qu’on aime se chanter, un slogan qui sentirait le souffre et un mot d’ordre qui circule plus vite que la rumeur ? Quel rapport peut-il y avoir entre des expressions telles que « Résidu de la francophonie » et « Feuille blanche », ou des signifiants aussi intrigants que « Prestige et autorité de l’État », « Âne national », et « Sniper » ?
TrackTour #13 : Spring Festival, haut-parleur de l’innovation musicale arabe
TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.
Gisement de phosphate Tozeur – Nafta : de la poussière à l’horizon…
Sous les sables de Tozeur gît le phosphate ; des millions de tonnes, 500 millions à en croire la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) qui fouille depuis des années le sol du Djerid. Est-ce une aubaine ou un investissement qui peut encore attendre ?
Zitouna Tv, un paria qui cherche à régler ses comptes
Pour célébrer son quatrième anniversaire depuis son lancement le 01er mai 2012, Zitouna Tv a profité de l’occasion pour régler ses comptes, à travers son émission « La Voix Libre ». Surenchères identitaires et interventions unanimes à l’appui, la chaîne a revendiqué son statut de « véritable chaîne de la famille » par opposition à Nessma qui en a fait son slogan. Elle s’est également attaquée à El Hiwar Ettounsi en se basant sur la même rhétorique et fustigé la HAICA qui ne lui a toujours pas accordé de licence. Pire, cette émission de “libre antenne” était enregistrée.
A qui profite la crise du lait ?
Depuis 2015, les stocks de lait affichent une surcharge inédite qui ont poussé, tardivement, les autorités à réagir. Une réaction qui se limite à la gestion ponctuelle de la crise en faveur des industriels privés. Selon Omar Behi, secrétaire général de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche, les éleveurs de bovins ont perdu près de 41 millions de dinars l’année dernière. Histoire d’une richesse nationale gaspillée par la mauvaise gestion et l’absence de vision stratégique.
Etudiants qui postulent pour un visa Schengen, vous êtes arnaqués par les ambassades.
Avant de postuler pour un visa, il vous est impératif de lire les textes officiels pour éviter de vous faire arnaquer par les ambassades. Il a fallu qu’on me refuse le visa Schengen pour la première fois par l’ambassade de Belgique pour que je lise les textes officiels. J’ai découvert nombre d’informations très utiles que beaucoup de gens ignorent.
Témoignage : Agressions policières contre les journalistes sous le règne de l’impunité
Ce témoignage n’est ni personnel, ni l’expression d’un cas isolé. Il est emblématique des agressions et des bavures que subissent les journalistes au quotidien. Certains portent plaintes, d’autres préfèrent le silence à cause de l’intimidation. Aujourd’hui, 3 mai 2016, le harcèlement et les agressions contre des journalistes continuent dans une impunité totale. En dépit de plusieurs plaintes et d’innombrables communiqués de dénonciation, aucune mesure judiciaire n’a été menée à terme, aucun agresseur n’a comparu devant la justice pour rendre compte de ses agissements. Jusqu’à quand ?
Fête du travail ?… Kasserine fête le chômage devant le ministère de l’Emploi
La soixantaine de diplômés chômeurs de Kasserine en sit-in depuis fin janvier devant le ministère de l’Emploi à Tunis ont organisé une fête des chômeurs, la veille du 1er mai. Pendant 24 heures, leur lutte s’est exprimée sous forme artistique : poésie, théâtre et musique. Reportage.
Bref aperçu sur le rampeur, dit communément lèche-bottes
Extrêmement répandu sous le règne de Ben Ali, le rampeur a semblé en voie d’extinction aux premiers temps de la révolution. Cependant, dès que celle-ci a manifesté des signes d’essoufflement, on a pu le voir se multiplier à une vitesse extrême. Plus étonnant encore, faisant fi de toute fierté, certains des plus vaillants opposants au régime de Ben Ali ne se déplacent désormais qu’à plat ventre lorsqu’ils se trouvent en présence des nouveaux dignitaires de l’Etat.
« Bandaison noire » d’Aymen Daboussi : La joyeuse éthique du X
Commis par un psychologue de Razi auquel l’auteur prête son nom, Bandaison noire mérite d’être lu moins comme la biographie d’une révolution confisquée, que comme sa théologie négative – celle qu’aura réinventée, dans les backrooms de la révolution, un saint rieur, nourri jusqu’à la moelle de musique rock, de poésie jâhilite et de films gonzo. Ce n’est pas un roman, mais sa démolition réglée. Ce n’est pas de la littérature, mais sa conversion absolue. Ce n’est pas de l’art, mais sa relève irréversible.