À peine j’ouvre les yeux : un film contre l’amnésie et la nostalgie

Sorti en salles à la veille du 5ème anniversaire de la fuite du général Ben Ali, le premier long métrage de Leyla Bouzid, À peine j’ouvre les yeux, vient d’achever une honorable carrière nationale de dix semaines, avant de continuer son chemin dans le monde, du Liban au Canada, en passant par les festivals de San Francisco et de Tribeca (New York). Les jeunes protagonistes du film sont emblématiques de toute une génération qui poursuit son chemin. Leurs esprits ont commencé à se libérer, il leur reste à libérer leurs corps et ceux de leurs parents. Vaste chantier, qui engage toute la société et pas telle ou telle classe sociale seulement, n’en déplaise aux porte-paroles du peuple.

Qui présidera l’Instance nationale pour la prévention de la torture ?

L’Assemblée des représentants du peuple a clôturé, tard dans la matinée de ce mercredi 30 mars, l’élection des membres de l’Instance nationale de la prévention de la torture. Contre toute attente, Radhia Nasraoui et Imen Triki n’ont pas été élues par les députés. Selon une source de l’ARP, Radhia Nasraoui a récolté seulement 35 voix sur 165 votants. En tête de liste des membres représentants de la société civile, Messaoud Romdhani et Lotfi Ezzedine membres de la LTDH ont été élus à l’unanimité.

L’Histoire au risque de Bourguiba

Les thuriféraires de Bourguiba, l’ont expulsé de l’Histoire pour le déposer au paradis de la métahistoire. Il est ainsi devenu une icône et à l’occasion un instrument de mobilisation de l’opinion publique. Au pire, on s’attend à ce que Bourguiba soit érigé en énorme statue dans la plus grande avenue du pays et qui pourrait coûter à l’État 650 mille dinars.

Le niqab ou la quête de reconnaissance, de visibilité

Voilà qu’un groupe parlementaire, peut-être en quête de visibilité, a récemment proposé un texte de loi portant sur l’interdiction du port du niqab dans les lieux publics. Ce texte de loi, selon les dires du chef de ce courant politique, s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de lutte contre le terrorisme…L’effet escompté et voulu, celui de faire parler d’un groupe politique naissant, a probablement été atteint, peu importe l’opportunité ou la valeur politique et éthique de leur proposition ou de l’issue du débat parlementaire à son propos.

Instance des droits de l’homme : la société civile exprime ses réserves

Organisé par le ministère des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et des droits de l’homme, le séminaire, a permis aux différentes organisations de la société civile d’exposer leurs recommandations concernant le projet de loi avant de le présenter au conseil des ministres et au vote de l’Assemblée des représentants du peuple vers juillet 2016.

TrackTour #11 : Quand la scène émergente succombe à la loi du marché

TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.
*Les titres sont classés dans un ordre décroissant selon leurs dates de parution

Où sont les moutons ?

Les plus avertis savent que, le chômage de masse est irréversible. Aucun contre-exemple ne le contredit. Ignorance ? Entêtement ? Ou, procédé délibéré visant à éluder l’abcès : la concentration de richesses (d’origine douteuse, le plus souvent) entre les mains d’une minorité au détriment de la communauté ?

Nessma, complice d’un hold-up sur la marque «destourienne»

Même s’il ne dirige plus officiellement Nessma, Nabil Karoui continue son instrumentalisation politique de la chaîne. En marge de la Fête de l’Indépendance, les spots d’une campagne de collecte de documents et de témoignages sur « la famille destourienne » gagnent en visibilité sur Nessma. Quand un publicitaire qui entame une carrière politique cherche à écrire l’histoire, il y a anguille sous roche.

Qui finance le terrorisme ? Une question à un million de dollars dans les poches …de Daech

Les médias aujourd’hui doivent poser les bonnes questions et rendre des comptes aux victimes du terrorisme et à leurs familles, de Damas à Bruxelles passant par Tunis et Paris et leur expliquer pourquoi Daech est l’organisation criminelle la plus riche du monde ? Qu’est ce qui a été fait depuis plus de deux ans pour empêcher que Daech puisse s’enrichir ? Pourquoi les ennemis de Daech achètent-ils son pétrole ?

Lancement de l’observatoire tunisien de l’eau : alertez sur les coupures d’eau !

Lors d’une conférence de presse, tenue au siège du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, Nomad08 Redeyef, a procédé à la démonstration de sa nouvelle plate-forme watchwater.tn. La base de données du site sera alimentée, principalement par les citoyens mais aussi par des alerteurs formés par Nomaad08 Redeyef et par des administrateurs membres de l’observatoire.

L’insoutenable légèreté de Hedi

Dimanche 13 mars a eu lieu l’avant-première du film « Hedi – نحبك هادي » à la salle Le Colisée, à Tunis. Une occasion, de mettre des visages réels sur ceux virtuels des personnes qui ont fait valser la toile au mois de février, en apprenant qu’un film tunisien était nominé à la 66ème édition de la Berlinale , Festival International du Film de Berlin.

Pourquoi on devrait toutes aimer Hédi

Comment ne pas aimer ce garçon qui, tout en remettant en cause la fausseté du mariage arrangé, pose de vraies questions à sa fiancée imposée ? A celle qu’il aime, il trouve le moyen de lui déclarer indirectement son amour en parlant du 14 janvier « pendant quelque temps, on a eu l’impression que tout le monde s’aimait ».

Patriotes et patriotes ou noss

Comme tous les ans, nous célébrons ce 20 mars, le départ de l’Administration coloniale en oubliant, dans la bonne tradition bourguibienne et ugététiste, qu’elle s’est soldée par la liquidation d’une grande partie du mouvement national. Et puis…. et puis, va-t-on, une fois de plus, se laisser aller à chanter la victoire du 20 mars en occultant tous ces Tunisiens qui peinent à vivre, qu’on pourrait appeler les vaincus de l’Indépendance bourguibienne et qui semblent condamnés à être les vaincus de cette révolution inachevée qui a commencé le 17 décembre 2010 ?

Interview de Choukri Hmed : Exception tunisienne, attentes citoyennes

Parmi les 1001 bilans faits de la Tunisie postrévolutionnaire, le travail du sociologue Choukri Hmed, « Au-delà de l’exception tunisienne », s’avère plutôt…exceptionnel. La démarche de l’auteur ne consiste pas à « établir un bilan provisoire des années de transition, ni de minimiser l’importance des réalisations politiques incontestables, mais de souligner qu’au-delà de l’exceptionnalité tunisienne subsistent des réalités sociales, politiques et économiques qui représentent autant de failles et de risques de ce processus révolutionnaire singulier ».

Sadok Chaâbane: le come-back d’un Novembriste notoire

En marge des célébrations du 60ème anniversaire de l’indépendance, Mohsen Marzouk et Cie ont choisi la date du 20 mars pour lancer officiellement leur nouvelle formation politique « Harakat Machroû Tounes » (Mouvement du Projet de la Tunisie). Parmi les personnages politiques qui ont rallié la nouvelle formation figure Sadok Chaâbane. Drôle de retour pour un Novembriste notoire et ex-poids lourd de l’époque mauve qui veut se refaire une virginité politique sur le dos de Bourguiba.