Il devient nécessaire de réfléchir aux conditions de réussite d’un soulèvement que beaucoup de monde œuvre corps et âme à faire échouer.
Kasserine : Cacophonie au sommet de l’Etat
Il y a un peu plus d’une année, Béji Caïd Essebsi, alors en campagne électorale pour la présidentielle, promettait monts et merveilles à la région de Kasserine en termes d’emploi et de restauration de la dignité. Ne constatant qu’une restauration de la corruption, Kasserine et ses 23% de chômeurs se soulève, faisant tâche d’huile sur l’ensemble du pays. La cacophonie que donnent à voir les intervenants gouvernementaux est symptomatique de la faillite de la coalition au pouvoir.
TrackTour #3 : Hommage aux villes révoltées
TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.
Ridha Yahyaoui : Un stylo m’a tuER
Samedi 16 janvier, devant le siège du gouvernorat, alors que ses camarades fêtent leur embauche, Ridha Yahyaoui est sous le choc. Son nom a été barré de la liste sans explication. Il escalade un poteau électrique et menace de se suicider. Il est électrocuté sur le champ. Le soir même, Ridha décède à l’hôpital de Kasserine.
Reportage à Kasserine : « Personne ne saura calmer la colère de la faim »
« La révolution des jeunes est confisquée par les vieux ! » peut-on lire sur une feuille portée par un jeune homme silencieux au milieu des centaines de diplômes brandis par les chômeurs de Kasserine. Nous sommes le mercredi 20 janvier 2016, six jours après la mort de Ridha Yahyaoui, « martyr du chômage ».
Médias-Kasserine : Le sécuritarisme éditorial de la Watania 1
Dans son édition du mardi 19 janvier 2016, le journal télévisé de la Watania 1 a succombé à l’obsession sécuritaire. Il a anonymisé les indignés et dressé un faux bilan sur les blessés. Les pouvoirs législatif et exécutif se sont exprimés alors que les principaux acteurs, les diplômés chômeurs, ont été marginalisés.
Gloire à janvier, l’éternel irrévérencieux !
Tâchons surtout de ne pas oublier ce grand Janvier, toujours résolu à ne pas courber l’échine devant les Ben Ali, les Trabelsi, les Sebsi et les Ghannouchi tous azimuts, sempiternellement insoumis, éternellement irrévérencieux ! Alors c’est peut-être ce glorieux mois hivernal qui mérite des lettres de noblesse, et pourquoi pas un prix Nobel de la paix tant qu’on y est.
Cette persistante culture de l’impunité
Une volonté politique défaillante fait obstacle à l’établissement de la vérité. Des lobbies sécuritaires infestent les médias, attaquant des magistrats indépendants, intimidant l’opinion en instrumentalisant grossièrement le chantage terroriste ; ils vouent aux gémonies les défenseurs des droits humains réclamant la fin de l’impunité pour les agents de l’Etat coupables d’abus.
Kasserine : après le deuil, l’embrasement
Mardi 19 janvier, 14 manifestants ont été blessés et transférés à l’hôpital régional de Kasserine, suite à des affrontements violents avec la police. Le ministère de l’Intérieur a décrété, ce soir, un couvre-feu de 18h jusqu’à 5h du matin sur la ville.
Art Is An Arm, contre la carte professionnelle
« Art is an Arm » est un groupe de musiciens autodidactes. Leurs instruments sur le dos, les jeunes artistes sillonnent les rues de Tunis et se produisent dans les stations de transports en commun pour défendre l’art de la rue.
Ce dont le soufisme n’est pas le nom
Si l’on veut préserver l’authenticité et la popularité du soufisme, et ainsi en faire un véritable bouclier spiritual protégeant la Tunisie de ses tentations et frustrations totalitaires, il nous semble donc nécessaire de l’arracher des mains de la classe bourgeoise dominante afin de la rendre au peuple
Kasserine : appels d’offre douteux et mauvaise gestion municipale
Cinq ans après la révolution, les temps restent durs pour les foyers de l’insurrection. À Kasserine, aux promesses de développement non tenues, s’ajoute l’opacité de la gestion des deniers publics. Nawaat a enquêté sur deux marchés publics, entachés d’irrégularités, lancés par la délégation spéciale de la municipalité de Kasserine.
Le Hara-kiri de Mohamed Talbi
En critiquant la foi du feu Habib Bourguiba, Pr. Talbi a fini par succomber à la tentation du Hara-kiri
La fraude des universitaires tunisiens… encore !
Quand est ce que nos universités et leurs responsables vont-ils oser ouvrir le dossier de la fraude universitaire en Tunisie et commencer à nettoyer devant leurs maisons; ou plus exactement à l’intérieur de leurs institutions ?
Alerte rouge : Vers la création d’un super ministère arabe de l’information
L’événement sur lequel je souhaite attirer l’attention est la tenue d’une réunion (très peu médiatisée, comme quoi pour vivre heureux, vivons caché!) à Tunis le 15 janvier courant pour avaliser le projet de création d’un rapporteur chargé de la liberté d’information dans le monde arabe, rattaché à la Ligue des États arabes et qui serait annoncée, à Rabat le 3 mai prochain, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de l’information. Ce projet me paraît dangereux à plus d’un titre.
5ème commémoration officielle de la révolution : quand la présidence fait le procès de la gauche
Après la mise au ban des familles des blessés et des martyrs de la révolution en 2015, cette année c’est la gauche qui a été copieusement ostracisée par le discours d’un président de la République politiquement en difficulté
Ici, la vie n’est pas une priorité !
Et quand il ne restera que les aboiements des chiens errants, les silhouettes qui vacillent et les verres qui trinquent à coups d’eau de vie, vous pourrez enfin rejoindre vos pieux, capter les bribes de ce son qui raisonne au fond de nos tripes et vous dire : oui, la vie n’est pas une priorité.
14 janvier 2011 : la nuit des longues matraques
Le 14 janvier 2011, le soulèvement populaire gagne l’Avenue Habib Bourguiba. Bravant la peur, les manifestants étaient au seuil du pouvoir de Ben Ali : le ministère de l’Intérieur. Vers 14h30, un camion arrive, longe le ministère de l’Intérieur et s’arrête au niveau de l’horloge du centre-ville. La rumeur court qu’il s’agit du cortège funèbre de Anis Ferhani, tombé sous les balles de la police, la veille, au quartier de Lafayette. Une vague d’émotion saisit les manifestants, rassemblés depuis le matin, qui reprennent les slogans les plus hostiles au régime. Une salve de gaz lacrymogène s’abat sur la foule. Les gens courent dans tous les sens. C’est la panique. Retour sur une longue nuit de répression