Dans la première partie, nous avons présenté les revendications des différents mouvements sociaux liés à l’environnement. Dans cette seconde partie, nous présentons les leçons à tirer des différents mouvements présentés dans la première partie. Nous n’avons présenté que les mouvements sur lesquels nous disposons d’informations ou les avons suivis lorsqu’ils ont eu lieu. Ceux non évoqués sont ceux pour lesquels des données nous manquent. Les lecteurs peuvent, dans leurs commentaires, nous éclairer sur des thématiques que nous n’avons pas évoquées ou des mouvements que nous avons omis.
Mouvements sociaux et environnement : Quels horizons en Tunisie ? (Partie I)
A la lumière de l’expérience vécue depuis 2011 en particulier, nous tentons de dresser un bilan des mouvements sociaux liés à l’environnement en Tunisie. L’exercice est périlleux, car la multitude des mouvements et, souvent, l’absence de couverture médiatique ne permettent parfois pas de les signaler pour pouvoir traiter de leurs revendications et de la suite donnée à ces mouvements. Conscients des limites d’une telle approche, nous tentons de faire une analyse des centres d’intérêts de ces mouvements et nous nous arrêtons sur leurs caractéristiques. Nous présenterons à la fin des pistes de réflexion à la lumière des leçons tirées des expériences analysées.
Meknassi : La mine de phosphate, entre tergiversations gouvernementales et tractations locales
Le 20 juin, le ministère de l’Énergie et des mines et la Compagnie de Phosphate de Gafsa repoussent pour la 5ème fois, la date du démarrage officiel de l’exploitation de la mine de phosphate de Jabbes située à Meknassi, prévu le 23 avril, au 1er septembre 2017. Depuis 2011, ce projet proposé par les jeunes de la région durant le sit-in de la Kasbah est ralenti par des lenteurs administratives et une absence, selon les habitants de Meknassi, d’une forte volonté politique.
Reportage à Gabès : Immersion au cœur de la lutte citoyenne contre la pollution
Une marche vers la zone industrielle de Gabès a eu lieu vendredi 30 juin 2017, échéance retenue pour l’arrêt du déversement de phosphogypse dans la mer. Le même jour, la décision du gouvernement est tombée : les usines polluantes du Groupe Chimique Tunisien seront délocalisées d’ici 8 ans et demi. Sur place, qu’en pensent les acteurs des mouvements sociaux ?
Meknassi: calm before the storm?
Thursday, June 15, 2017, protesters demanding employment during the Haremna (We’ve grown old) sit-in in Meknassi, governorate of Sidi Bouzid, blocked the road to trucks carrying phosphate from Gafsa. The trucks had been mobilized to replace two trains that have been held up for the past two months in Meknassi. Sit-inners aim to put pressure on the government which has yet to follow through on its agreements with the town’s unemployed. Following confrontations between police and protesters over acts of civil disobedience in January 2017, Meknassi today lives a precarious peace as citizens continue to protest.
Mdhila: Phosphate industry drinks while the town thirsts for water
For over a month, the water supply in several delegations of Tunisia’s Mine Basin has been disrupted by intermittent cuts. The situation has suscitated protests in the towns of Borj El Akarema and Segui in Mdhila, where life has become insufferable for residents. While some accuse SONEDE for not assuming its responsibilities in the maintenance and management of water pipes, ostensibly weathered and rusty, others point a finger at the phosphate industry which exhausts water reserves and pollutes the rest. Nawaat left for Mdhila to meet with residents and farmers to learn more about the water issue.
Sit-in « Haremna » à Meknassi : 18 mois de lutte sociale
Depuis 7 ans, Meknassi n’a pas connu de répit. Les gouvernements successifs n’ont pas répondu aux revendications de ses habitants qui ne cessent pas d’exprimer, de différentes manières, leur ras-le-bol de la marginalisation et du chômage. Si la courbe des mouvements sociaux a connu des piques en janvier et redescend en été, celle des négociations avec les autorités est en chute libre. Retour sur le parcours du sit-in « Haremna » [On a vieilli] qui se poursuit depuis un an et six mois sans aucun résultat concret.
Meknassi : le calme avant la tempête ? [Vidéo]
Jeudi 15 juin 2017, des chômeurs du sit-in Haremna [Nous avons vieilli] à Meknassi ont barré la route aux camions de phosphate venant de Gafsa mobilisés en remplacement de deux trains bloqués au niveau de la même ville depuis deux mois. Une manière de faire pression sur le gouvernement qui n’a toujours pas mis en application ses accords avec les chômeurs de Meknassi. Cette délégation de Sidi Bouzid vit aujourd’hui un calme précaire après avoir connu en janvier 2017 des affrontements entre police et protestataires sur fond de désobéissance civile. Reportage.
La Tunisie sous la menace des importations non nécessaires
Ces dernières années, le solde de la balance commerciale de la Tunisie n’a cessé de s’aggraver. Les derniers chiffres publiés par l’INS, lundi 12 juin, viennent confirmer cette tendance. Sur les cinq premiers mois de l’année, le déficit commercial s’est creusé de 26,1% par rapport à 2016 et de 38,3% par rapport à 2015, pour atteindre 6,5 milliards de dinars.
Pénurie d’eau à Mdhila : Le phosphate hydraté, les citoyens assoiffés [Vidéo]
Depuis plus d’un mois, la distribution de l’eau a connu plusieurs coupures intempestives dans certaines délégations du Bassin Minier. Ces perturbations se sont accentuées surtout à Mdhila, aux communes de Borj El Akarema et El Segui. De quoi susciter la contestation des habitants dont la vie est devenue un véritable calvaire. Si certains accusent la SONEDE de ne pas prendre ses responsabilités de maintenance et d’optimisation de la gestion des canaux d’eau, manifestement usés par le temps et gangrenés par la rouille, d’autres affirment que l’industrie du phosphate épuise les réserves d’eau et pollue ce qui en reste. Nawaat est parti à la rencontre d’habitants et d’agriculteurs pour en savoir plus sur cette persistante pénurie d’eau.
Edito #1 : De Bizerte à Mdhilla, peuple infantilisé et hogra banalisée
Par son austérité communicationnelle, ses actions improvisées, ses politiques arbitraires, son manque de transparence et ses transes répressives, la démarche du pouvoir verse de plus en plus dans le paternalisme. De sujets sous la dictature à citoyens depuis la révolution, voilà que le peuple se retrouve infantilisé par ses dirigeants et ses propres élus. Dignité, dites-vous ? Leur monologue vous contredit.
El Kamour: Resistance in the south radicalizes despite intimidation
Set between an oil field and the main road connecting oil wells to the rest of the country, the El Kamour sit-in, firmly constested by the government and the media, has persisted for more than three weeks. In the days following Beji Caid Essebsi’s speech, the will of the sit-inners remains unchanged. And since the government appears determined to fulfill a dialogue of the deaf, the resistance continues to radicalize. Report.