« Ali Chwerreb » sur Attessia: Questionnement social & responsabilité artistique

En élaborant un produit culturel —film, pièce de théâtre, feuilleton, livre, etc.—, l’artiste tend un miroir à la société. Il lui soumet une ou plusieurs de ses constructions : un phénomène répandu, une situation singulière, un parcours marquant, une accoutumance… Il l’interroge. Il ouvre le débat. Le feuilleton « Ali Chwerreb », on le voit depuis le début du Ramadan sur la chaîne d’Attessia, questionne le spectateur tunisien, le provoque, l’émeut, le heurte… l’incite à prendre la parole, à critiquer, à approuver… à s’exprimer. Le débat est donc bien ouvert. Et de ce point de vue, le feuilleton est réussi.

Les nouvelles communes : une occasion historique pour l’innovation citoyenne

Le 6 mai 2018, il s’est passé en Tunisie quelque chose d’important, et qu’il ne faut pas attendre le 13 juin date d’annonce des résultats définitifs des élections municipales, et les passations du pouvoir qui vont commencer dans les 350 communes, il faut continuer à en parler, la chose commune, commune comme mairie, est à construire, et il ne faut la noyer dans des enjeux partisans.

Lutte pour les droits LGBT: une dynamique enrayée par les conflits stratégiques

Le très controversé président de l’association Shams a reçu le 17 mai dernier à Paris un prix pour sa part dans la lutte pour les droits LGBT+ en Tunisie. Lui et son association sont au cœur d’un conflit les opposant à la coalition tunisienne pour les droits des personnes LGBTQI+ composée de Chouf, Mawjoudin et de Damj. Des dissentions profondes au sein de la lutte pour les droits des personnes homosexuelles et transgenres qui prennent racine dans des conflits d’ordre stratégique et éthique.

Jeûne de Ramadan et libertés individuelles : Interview avec Wahid Ferchichi

Le Collectif Civil pour les Libertés Individuelles, regroupant 37 associations, a adressé le 15 mai une lettre ouverte aux autorités tunisiennes, en réaction aux poursuites engagées contre les non-jeûneurs durant Ramadan et aux déclarations autoritaires du ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem. Cette coalition associative y demande aux autorités « de s’abstenir des violations commises contre les libertés individuelles ». Afin d’en savoir plus, Nawaat a rencontré Wahid Ferchichi, professeur de droit public et président de l’Association Tunisienne de Défense des Libertés Individuelles (ADLI) signataire de ce texte. Interview.

Interview avec Anouar Brahem: « Devenir musicien… c’est vivre la liberté absolue !»

Après une tournée dans les plus prestigieuses salles européennes en avril avec son nouvel album « Blue Maqams », Anouar Brahem est de retour à son atelier à Tunis où Nawaat l’a récemment rencontré. Un entretien riche avec un compositeur et maître d’oud tunisien ayant su imposé une nouvelle vision de la musique arabe à travers une approche subtile mêlant sa virtuosité à l’univers jazz débridé et au caractère innovant de la musique contemporaine. Dans cette interview, Anouar Brahem nous a permis une immersion inédite dans son monde créatif et ses spécificités.

Hip hop: Yasiin Bey et Debo enflamment Tunis Block Party

La 3ème édition de Tunis Block Party a été marquée par la présence de Yasiin Bey. Icône de la scène hip hop mondiale, cet artiste américain, précédemment connu sous le nom de Mos Def, s’est produit, le 10 mai, au Carpe Diem à la Marsa face à un public assoiffé de groove new-yorkais et de rimes engagées. Sa performance a été précédée par celle de Dj Youstaaz, Massi, Pazaman, Tiga Black’na et Vipa du collectif hip hop tunisien Debo. De quoi les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes en présentant leur nouvelle mixtape « Debo fou9 E’tawla ».

Cannes 2018 : «L’Oiseau Bleu» de R. Omrani & S. Sivakumaran, sans substance

« L’Oiseau Bleu » du Tunisien Rafik Omrani et de la Sri-lankaise Suba Sivakumaran n’est au meilleur des cas que le prétexte d’un décor propice à la fiction sociale, le temps d’une soirée arrosée. Raté, malheureusement, malgré sa bonne volonté. Produit dans le cadre de la Tunisia Factory 2018 et projeté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, il est actuellement en salles en Tunisie.

Cannes 2018: «Best Day Ever» d’A. Daoud & A. Amini, un court qui en dit long

S’il ouvre ses quatre points de vue à la relativité généralisée, « Best Day Ever » de la Tunisienne Anissa Daoud et de l’Afghan Aboozar Amini fait que les quiproquos cognent fort dans une cellule familiale, avec une mise en scène qui vient donner un joli coup de pied dans la fourmilière. On ne peut que s’en réjouir. C’est l’une des propositions les plus maîtrisées de Tunisia Factory 2018. Projeté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, il est actuellement en salles.

Reportage dans un maquis subsaharien à Tunis: Clandestinité et chaleur humaine!

Si certains Tunisiens mangent dans des établissements clandestins durant ramadan, beaucoup de subsahariens résidents à Tunis le font tout au long de l’année. Par rapport au nombre de personnes originaires d’Afrique subsaharienne résidant à Tunis, le nombre de restaurants subsahariens dans la ville est très bas. Cette absence de la nourriture ouest-africaine dans l’espace public, dans une ville qui depuis des décennies accueille d’importantes communautés subsahariennes interroge. Nos rencontres nous ont menées à un maquis, soit une maison qui se transforme tous les soirs en restaurant informel.

Cannes 2018: « Omertà » de Mariam Ferjani & Mehdi Hamnane, mal négocié

Bien que porté par un bel élan, « Omertà » de la Tunisienne Mariam Ferjani et du Franco-algérien Mehdi Hamnane est à l’image de la jeunesse qu’il met en scène : en détresse. Sa mise en scène, collant à ses personnages, n’en est pas moins mal négociée. En pilotage automatique, le film a le souffle court. Produit dans le cadre de la Tunisia Factory 2018 et projeté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, il est actuellement en salles.

Cannes 2018 : « Leila’s Blues » d’Ismaël & Fateme Ahmadi, vibrante épure

Dans « Leila’s Blues », du cinéaste tunisien Ismaël et de la réalisatrice iranienne Fateme Ahmadi, le drame se taille dans un triangle familial, aimanté par l’autisme d’un fils, la quasi-absence d’un mari, et le silence d’une mère qui décide d’avorter. Tenant bon la barre, ce court-métrage à la narration classique est plus enclin à ouvrir des portes qu’à les fermer. Produit dans le cadre de Tunisia Factory 2018 et projeté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, il est actuellement en salles en Tunisie.

Est-il vrai que des pays occidentaux ont menacé la Tunisie de lourdes sanctions en cas d’adoption d’une loi contre la normalisation avec lsraël ?

Depuis les élections législatives de 2014, deux propositions de lois au sujet de la normalisation avec Israël ont été présentées, l’une en 2015, l’autre en 2018. Ces deux propositions de lois émanent des députés du Front Populaire, coalition réunissant des partis de gauche et des partis nationalistes-arabes. Aucune d’elles n’a dépassé le stade de la discussion en commission parlementaire.