Enquête: L’Union Mondiale des Savants Musulmans, du prosélytisme au service d’Ennahdha

La section tunisienne de l’Union Internationale des Savants Musulmans (UISM) a été créée en 2012. Loin des feux de la rampe, elle a organisé de nombreuses activités dans des espaces étatiques comme le Palais des Congrès et soutenu l’association islamiste Femmes Tunisiennes. Parmi ses très rares activités visibles, des cycles de formation des prédicateurs transformés en cycles d’habilitation charaïque. Cette investigation s’emploie à rendre compte des activités de l’UISM. A cette fin, notre journaliste s’est inscrite à la 5ème session de formation pour l’année 2017-2018 au cours de laquelle, elle a mené une enquête fondée sur la méthode de l’observation participante.

En Tunisie, la classe politique est en plein désarroi

L’état d’instabilité et de décomposition totale de l’ensemble de la classe politique tunisienne, (à part le parti islamiste Ennahdha), complique un peu plus le très difficile processus de transition démocratique en cours. Les bouleversements récents et continus au sein des partis et des blocs parlementaires annoncent une transformation imminente et imprévisible de la scène politique nationale. Ce qui pourrait devenir une donnée importante et déterminante dans toute entreprise de changement à venir. On le sait, dans un état de délabrement total, tout devient possible.

Révolte de Gafsa & Justice transitionnelle: La portée symbolique ne suffit pas

Le mercredi 26 septembre a été un jour particulièrement important au tribunal de première instance de Gafsa. L’émotion était à son comble quand les militants et les meneurs de la révolte du bassin minier de Gafsa, en 2008, sont entrés dans la salle d’audience où ils avaient été roués de coups, jugés de façon inique et condamnés, il y a presque 10 ans jour pour jour. Mais cette fois, ils sont entrés par la porte principale, en tant que victimes attendant de voir condamnés les auteurs de ces actes, et non en tant que prévenus accusés de comploter contre l’État. Leur seul crime en 2008 ? Avoir osé manifester pacifiquement contre ce qu’ils considéraient comme des pratiques déloyales en matière d’embauche, du népotisme et un manque de transparence de la part de la Compagnie des phosphates de Gafsa, une entreprise détenue par l’État et le principal (voire le seul) employeur de la région.

De Bourguiba à Ben Ali : Que faire du corps d’un souverain déchu ?

Encombrant. Entre 1987 et 2000, Bourguiba était devenu un boulet pour le régime de Ben Ali. Le nouveau président n’a jamais su s’accommoder de la présence de ce vieillard malade: cloîtré dans de vieux palais, déplacé secrètement, maltraité en silence, dérobé au regard public puis exposé en grande pompe comme une relique. Bourguiba savait qu’il voulait vivre à Carthage et mourir à Monastir mais il a oublié de paver le chemin qui le mènerait du palais au mausolée. Une erreur de calcul qui lui a coûté 13 années de purgatoire.

Emprunt auprès de la diaspora tunisienne: les conditions sont-elles réunies ?

Des appels au patriotisme et au civisme des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE), se font de plus en plus pressants. Le dernier appel en date, qui n’est pas passé inaperçue, est celui du communiqué de Marouan Abassi, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), lors de la première édition du Middle East Mediterranean (MME) Forum qui s’est déroulé les 25 et 26 août, en Suisse à Lugano. Le gouverneur a en effet annoncé que la BCT envisage le lancement d’un emprunt en devises auprès de la communauté tunisienne à l’étranger. Un comité de réflexion est constitué à cet effet. Il va étudier les conditions de cet emprunt et proposer les meilleures voies pour développer des produits d’épargne orientés vers cette communauté.

“Kerkennapolis”, reportage sur un dilemme insulaire

En septembre 2016, un accord signé entre le gouvernement, les diplômés chômeurs et les organisations syndicales a mis fin à une crise sociale qui a pris une tournure sécuritaire soldée par l’éviction des policiers de Kerkennah de mi-avril à mi-septembre 2016. Deux ans plus tard, deux ministres signataires de cet accord sont revenus, exactement le 7 septembre 2018, pour parler du développement de l’archipel. Quel développement à l’heure où la pêche, principale activité des habitants, et le tourisme « écologique » prêché par l’Etat sont contraints à subir les dommages de l’industrie pétrolière ? Cette vidéo est le fruit de 48 heures passées à Kerkennah à s’entretenir avec un pêcheur, deux ministres, un représentant des diplômés-chômeurs et un hôtelier. Reportage.

Interview avec Kamel Jendoubi: La guerre au Yémen, les droits de l’homme et l’ONU

Présenté aujourd’hui au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, le rapport sur le Yémen du groupe d’experts indépendants mandaté par le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies en décembre 2017 a suscité de vives réactions depuis sa publication le 28 août dernier. Nawaat a rencontré le président du groupe d’experts, Kamel Jendoubi, ex-ministre tunisien, ancien président de l’ISIE et militants historique pour les droits de l’homme. Interview.

Béji Caïd Essebsi, un président hors-jeu

Rassembleur, c’est la qualité qui a redonné vie au corps politique de Béji Caïd Essebsi depuis sa réapparition en 2011 jusqu’à son accession à la présidence de la République fin 2014. A force de confondre le sens du consensus et l’énergie fédératrice, le chef de l’Etat s’est retrouvé à la marge du jeu politique, obsédé par le pouvoir magique de l’article 99 de la constitution, lui permettant de convoquer le gouvernement à un vote de confiance au parlement. Un péché trop mignon qu’il n’a pas pu se permettre. C’est ce que nous croyons retenir de son interview, hier soir, sur El Hiwar Ettounsi.

Dans les manuels scolaires, l’Histoire de la Tunisie s’arrête en 1964

En 2011, les photographies, les extraits de discours étudiés dès l’école primaire, et tout le contenu relatif à Ben Ali disparaissaient du programme d’enseignement de l’histoire et de l’éducation civique, laissant blanches des pages et des pages des manuels scolaires. En 2015, c’est une leçon couvrant la période de l’histoire nationale entre 1964 et 1987 qui a été à son tour expurgée. Le ministère de l’Education promettait d’ores et déjà des réformes, et entre-temps, les travaux de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) sont passés par là. Mais qu’en est-il vraiment aujourd’hui ? Quel discours historique apprennent désormais les élèves ?

Le «débat public» en cours, avant-goût de la campagne électorale de 2019

Depuis quelques temps, tout esprit éclairé et clairvoyant ne peut qu’être indigné par l’indigence et l’insignifiance du « débat public » qui agite les sphères du pouvoir, des élites, des médias : Pour ou contre la décision du limogeage des ministres de l’Energie et de l’Intérieur, sans que le commun des Tunisiens n’apprenne les véritables raisons de ces limogeages et à qui profite véritablement ces évictions ? Pour ou contre le maintien de l’actuel chef du gouvernement à son poste ? Pour ou contre les conciliabules et tergiversations au sein du parti au pouvoir ? Pour ou contre l’alliance avec Ennahdha ?….etc

Emploi: la double peine des migrants subsahariens en Tunisie

L’université d’été des mouvements sociaux, organisée par le Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux (FTDES) du 7 au 9 septembre à Sousse, s’est entre-autres penchée sur « la situation des migrants résidents en Tunisie ». Marqué par la forte participation de représentants d’associations défendant les droits des ressortissants subsahariens, un atelier leur a été l’occasion de dénoncer la double peine infligée à leurs compatriotes : en plus de la discrimination raciale en société, ils sont confrontés à diverses difficultés procédurales, de l’obtention du titre de séjour permettant l’accès au travail aux inégalités subies dans leurs environnements professionnels.

Facebook, une menace pour la démocratie naissante en Tunisie ?

Vanté comme plateforme permettant la libre expression à tout le monde et la mise en réseau des activistes, Facebook a même donné son nom au soulèvement de 2011, baptisé « Révolution Facebook » par certains médias et chercheurs étrangers. Près de 8 ans après, Facebook s’avère un terrain glissant au point de constituer un risque de fragiliser l’instauration de l’embryonnaire démocratie tunisienne.