La doctrine Chahed: quand le vieux se refait avec du jeune

Quelle légitimité a Youssef Chahed pour demander des sacrifices à son peuple ? La légitimité des urnes a été dilapidée, tant par son président que par son parti vainqueur des élections, qui n’existe plus. La légitimité de la fonction, quant à elle, ne va plus de soi, tant le pouvoir exécutif est assimilé, depuis toujours en Tunisie, au défenseur d’une classe dominante.

Tunisia 2020 : entre « révolution du jasmin » et « Tunisia is back ! »

Huit heures, mardi 29 novembre, c’est l’ouverture de la Conférence internationale sur l’investissement. Autour d’un Palais des Congrès orné de guirlandes de petits drapeaux, un attirail sécuritaire est déployé. Aux policiers en uniforme, en cagoule ou en civil, à leurs voitures, fourgons et blindés, s’ajoute le vrombissement d’un hélicoptère qui survole le quartier. Les piétons sont sommés de faire un détour. Histoire de ne pas s’encombrer de trouble-fêtes, l’entrée est réservée aux détenteurs de badges et d’invitations, et Nawaat, malgré ses demandes, ne compte pas parmi les heureux élus.

La modernité est une mauvaise chose

Contrairement à ce que les modernistes proclament, les courants qui affirment, de nos jours, l’islamité de leur politique sont tout aussi modernes qu’eux, peut-être pires. La modernité, sinon dans sa mythologie émancipatrice, fait en vérité l’unanimité. Et c’est bien dommage.

La Tunisie est-elle devenue un enfer pour la jeunesse ?

En Tunisie, « fierté » du monde démocratique, on ramasse les jeunes amoureux et les fumeurs de joints à la pelle et on les jette dans les maisons d’arrêt, les condamnant à errer dans les couloirs sombres d’une prison surpeuplée et à subir l’expérience traumatisante de vivre dans une cellule insalubre et humide : du pain béni pour les pervers multirécidivistes, les criminels notoires et les terroristes.

Derrière les drones : un détachement paramilitaire américain

Aprés le feu vert de l’administration sortante de Barack Obama pour établir une base secrète au Moyen-Orient, le Commandement des Opérations Spéciales de l’Armée américaine (JSOC) renforce sa mission antiterroriste à l’étranger. Le vendredi 25 novembre, le Washington Post annonce l’initiative du gouvernement américain qui vise à « élargir les pouvoirs de l’unité élite militaire pour chasser les combattants étrangers au niveau mondial ».

Assassinat de Chokri Belaid : 14 ans de prison pour les manifestants à Kélibia

11 jeunes de Kélibia ont été condamnés par contumace à 14 ans et un mois de prison ferme suite aux violentes manifestations consécutives à l’assassinat de Chokri Belaid. Depuis 2013, d’autres jeunes ont été condamnés pour des faits similaires à Nassrallah ( gouvernorat de Kairouan ) Gafsa, Douz, Redayef, Mednine, Kef, Monastir ou Ben Guerdane. Mais le jugement rendu par le tribunal de première instance le Nabeul le …17 octobre 2016, est des plus « sévères», selon l’avocat de la défense.

Les réseaux benalistes pour la promotion du livre de BCE en France

Ce midi, Beji Caïd Essebsi est l’invité d’honneur d’une rencontre du Cercle des médias, organisée par les mêmes réseaux médiatiques qui faisaient la promotion du système de Ben Ali. Il y parlera de son livre, «Tunisie, la démocratie en terre d’Islam », co-écrit avec la journaliste française Arlette Chabot. Un livre qui réactive le mythe de l’exception tunisienne pour espérer faire revenir les touristes.

Hannibal TV chez El Hiwar Ettounsi : Démonstration de l’ampleur du désastre médiatique

Arbia Ben Hamadi, animatrice d’Hannibal TV, a été l’invité du dernier numéro de Labes sur El Hiwar Ettounsi. Une interview symptomatique de la situation catastrophique du paysage télévisuel tunisien. L’intervieweur, Naoufel Ouertani a été écrasé par la casquette de l’assistant marketing et étouffé par la cravate du patron. Quant à l’interviewée, ses propos sont révélateurs de la politique arbitraire du management des médias et de leurs salariés peu qualifiés pour défendre leurs droits et participer à la prise de décisions.

La société Promosport pourra-t-elle échapper à la faillite ?

Considérée un temps comme une poule aux œufs d’or, la société Promosport a hélas perdu de sa superbe. Sa gestion approximative, ses scandales réguliers et son absence de communication ont fait fuir de nombreux parieurs. Au dernier concours du samedi 26 novembre 2016, un peu plus de 145 000 bulletins de jeu ont été validés alors qu’ils étaient pratiquement deux fois plus nombreux jusqu’à l’année dernière.

« No Man’s Love » de Nidhal Chatta : du cinéma en liberté

Avec « No Man’s Love », c’est du cinéma, du vrai, qui a de nouveau droit à notre estime. Dans ce road-movie, Nidhal Chatta nous embarque dans une vertigineuse recherche de soi. Jetant l’ancre de ses images entre la masse profonde d’une mer menaçante et l’étendue d’un désert de craie, cette fiction est aussi libre que son antihéros. Il nous aura fallu seize ans pour que la possibilité nous soit enfin offerte de découvrir ce petit diamant cinématographique. Distingué en 2000 aux Journées Cinématographiques de Carthage, le film est en salles depuis mercredi 30 novembre 2016.

Tunisia 2020 : la jeunesse conteste l’austérité et la corruption

À quelques mètres du palais des congrès où se déroule la conférence internationale sur l’investissement Tunisia 2020, la police a réprimé, cet après midi du mercredi 30 novembre 2016, un rassemblement du mouvement Manich Msamah, devant le ministère du Tourisme. Six manifestants ont été arrêtés puis relâchés. Trois autres ont été admis aux urgences des hôpitaux de Tunis.

Tunisia 2020 : Cartographie régionale du climat d’affaires

Alors que la Banque mondiale a classé la Tunisie première au Maghreb en termes de « Doing business » en 2016, les entreprises tunisiennes estiment le climat d’affaires « peu satisfaisant ». C’est la principale conclusion d’un récent « Rapport sur l’attractivité régionale 2016 » publié par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), au moment où le pays s’apprête à accueillir des hommes d’affaires et investisseurs étrangers pour une conférence internationale à Tunis le 29 et 30 novembre.

Ben Ali a-t-il parlé ? La TAP prise au piège de la propagande

Mercredi 23 novembre 2016, la très officielle Tunis Afrique Presse (TAP) publie une étrange dépêche. Le scan d’un document portant l’entête et la signature de l’avocat controversé Mounir Ben Salha. Le texte est censé présenter la réaction du dictateur déchu, Zine el Abidine Ben Ali, aux premières auditions publiques de l’Instance vérité et dignité (IVD). Le texte, qui a fait le tour des médias nationaux et de certains médias internationaux, tente désespérément de discréditer les témoignages des victimes de la dictature. Son authentification pose problème.

Restauration ou lutte contre l’impunité ?

Béji Caïd Essebsi, lui, parle différemment. Il parle comme un vaincu. Il parle, serais-je tenté de dire, comme un gamin capricieux, vexé d’avoir perdu une partie de chkoba contre une joueuse de bridge. Il aura tout fait pourtant pour gagner. Pour imposer un forfait à son adversaire, il a changé les règles du jeu, biseauté les cartes, mobilisé ses amis, ses demi-amis et mêmes les prétendus amis de ses ennemis.

Pourquoi la Torture ?

Né en 1953, Fathi Ben Haj Yahia a été condamné par contumace à 2 ans de prison pour appartenance à El Amel Ettounsi. Arrêté le 20 mars 1975, il a été jugé à cinq ans et demi de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat, appartenance à une organisation non reconnue et traversée illégale des frontières. Cette expérience est l’objet de son premier livre El Habs Kathab (2009) traduit en français sous le titre La gamelle et couffin (2010). Loin des codes de la littérature des prisons, Fathi Ben Haj Yahia surprend par son style tragi-comique. Une de ses premières lectrices l’interpelle sur la question – douloureuse- de la torture. Il y revient pour proposer une réflexion sociologique sur une pratique dont les ramifications dépassent de loin les murs du milieu carcéral. Extraits.