La ville, antithèse du milieu naturel ? Pas si sûr. De plus en plus d’initiatives cherchent à réintroduire du végétal au cœur des quartiers bétonnés.
Pénurie d’eau : solutions mobiles, crétinisme fixe
Pour faire face à la disette d’eau potable à laquelle est confronté le pays, le ministre de l’Agriculture et des ressources hydrauliques du gouvernement Chahed, Samir Taïeb, aurait dû se tenir au pouvoir incantatoire de la prière de la pluie (Salat el Istisqâa) plutôt que de dilapider 200 millions de dinars dans des solutions de bricolage, comme les unités mobiles de dessalement des eaux non conventionnelles.
Les faces cachées des relations tuniso-franco-européennes (2)
La première partie de cette série d’articles destinés à retracer l’historique des relations entre la Tunisie et ses partenaires européens depuis l’indépendance a permis de démontrer l’importance du rôle assumé par la France dans l’élaboration du cadre évolutif de la coopération et du partenariat entre la Tunisie et l’Europe. Cet article est focalisé sur la décennie des années 1960, marquée par des rapports conflictuels avec la France, qui s’est opposée à la politique de recouvrement des attributs de l’indépendance économique de la Tunisie menée dans le cadre des perspectives décennales de développement.
Le pied de la fiancée et les dix chamelles
« Tunisie, l’art du tatouage berbère », réalisé par la documentariste Myriam Bou Saha, a été diffusé le 10 septembre dernier sur ARTE. Belles images, beaux paysages, tout semble beau, neuf et propre dans ce film. Les personnages paraissent vêtus de neuf et le sont sans doute. Les montagnes ont probablement été brossées à grande eau, le ciel, lui-même semble avoir été passé à l’eau de javel. Ma tante Souad, paix à son âme, a du passer par là.
S17 : séquestration forcée sous prétextes sécuritaires
Le S17 est une procédure utilisée par le ministère de l’Intérieur pour obliger des personnes suspectes d’informer l’Administration des frontières et des étrangers de leurs voyages en dehors du pays et à les retenir si nécessaire. Lundi 10 octobre, l’Observatoire des droits et liberté en Tunisie tiendra une conférence de presse à Tunis pour présenter sa dernière campagne, lancée la semaine dernière, sous le slogan Laissez-moi vivre ! qui dénonce l’interdiction abusive à des centaines de personnes de circuler d’une ville à une autre. La campagne de sensibilisation accuse le ministère de l’Intérieur d’abus de pouvoir et d’entrave à la liberté de circulation. En majorité islamistes, les victimes de cette procédure réclament la levée de la restriction de circulation ou la mise en place d’une méthode claire de recours juridique.
Pour l’édition tunisienne
Karim Ben Smaïl dirige les éditions Cérès depuis bientôt 30 ans. Il dresse ici un tableau de l’état de l’édition en Tunisie, et tire plusieurs sonnettes d’alarmes. La principale étant le dysfonctionnement des mécanismes de soutien de l’Etat à l’édition :
« Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de quémander encore et toujours plus de subsides auprès d’un Etat en quasi-faillite, mais d’exiger que les budgets existants soient gérés plus sainement. Les deniers publics destinés à l’édition doivent faire l’objet d’une attention et d’un contrôle accrus, il y a péril en la demeure ».
Burn-out : quand les salariés touchent le fond
Le burn-out, un anglicisme pour le syndrome d’épuisement professionnel, désigne l’épuisement total du corps associé à un état d’effondrement émotionnel lié au contexte professionnel. En dépit des recherches et de la récurrence du syndrome qui touche le secteur de la santé, de l’éducation et de la sécurité, le sujet reste encore tabou. Certificats médicaux, arrêts maladie, congés longue durée et dépendance aux antidépresseurs dessinent une spirale du silence.
« Mnēmē » de Nidhal Chamekh : l’art par temps de détresse
Se faire le chiffonnier de la mémoire des luttes. Nidhal Chamekh ne recule décidément plus devant cette tâche qu’il s’est fixée depuis « De quoi rêvent les martyrs ? » (2011). Mais à quel temps décline-t-il cette mémoire dans « Mnēmē », son exposition à Selma Feriani Gallery (29 octobre – 12 novembre 2016) ? D’une main, il ramène la virtuosité du dessin à un principe de délicatesse. De l’autre, il accorde la rémanence des formes et des luttes au retour du refoulé, où l’image se peuple de fantômes. Entre deux mains qui s’alternent, c’est la pratique du montage qui permet à Nidhal Chamekh de prendre la mémoire à rebrousse-poil.
Au Maroc, le boycott aussi fait sa campagne
Alors que la campagne électorale bat son plein, deux organisations, l’une islamiste et l’autre communiste, ainsi que des anciens du Mouvement du 20 février, appellent au boycott du scrutin. La presse internationale reste muette à ce sujet.
Amina sur El Hiwar Ettounsi Tv : Quand la stigmatisation atteint le sadisme
Chassée par la censure et la stigmatisation telle une sorcière du Moyen Âge, Amina Sboui alias Amina Femen a été invité à une émission où la peopolisation de l’insignifiant a servi de passerelle au conservatisme débridé, au point de virer au lynchage public.
Silence, intimidation et harcèlement des mouvements sociaux
Depuis hier, mercredi 5 octobre, les sit-ineurs de Menzel Bouzaiene bloquent la route GP 14, celle que les camions de phosphate empruntent pour aller de Gafsa à Sfax. Ils contestent l’arrestation de leurs représentants qui se sont déplacés à Tunis pour assister à une réunion avec le ministre du Transport. Selon Adel Nassri, porte-parole du sit-in des chômeurs, la réunion prévue hier avec le ministre a été annulée sous prétexte que l’intermédiaire syndical (UGTT de Gafsa) était absent. Le blocage des négociations ne concerne pas seulement le sit-in de Menzel Bouzaiene mais quasiment tous les mouvements sociaux et les sit-in qui se poursuivent partout dans le pays depuis janvier 2016.
« Plan Marshall pour la Tunisie » : un appel à la dette
L’initiative, a déjà fermenté dans les cercles influents de l’économie et de la politique des deux rives pendant des mois. Elle est portée par Afif Chelbi membre du Cercle Kheireddine et ministre de l’Industrie (2004-2011). On y retrouve plusieurs figures de la politique, de la finance, du patronat et même du journalisme. Mais les initiateurs de l’appel ont voulu brasser large. Nawaat, a contacté des signataires, connus pour leurs prises de position contre la dictature ou des économistes farouchement opposés à la dette. Certains, ont affirmé parfois gênés n’avoir adhéré qu’à un appel à mobilisation, bien avant que les termes de cet appel ne soient détaillés. D’autres assument leur adhésion à l’initiative.
Quand l’Union européenne s’intéresse à la culture tunisienne
Le 22 septembre, cinq députés européens et une trentaine de membres de la société civile se sont réunis à l’Association Art rue à Tunis pour débattre des problématiques du secteur culturel: Est-ce que la coopération Tunisie-UE veut dire l’imposition d’une vision pour la culture à laquelle la Tunisie doit adhérer ? Est-ce que cette coopération se réalisera en parallèle/en complémentarité avec une nouvelle politique culturelle nationale ?
L’entrecôte et le pot de graisse. Quand le Premier ministre nous baratine
Monsieur le Premier ministre, votre souci de gagner la confiance de vos concitoyens – dont je suis – est peut-être une ambition respectable. Mais, pour y parvenir, il vous faut au moins quelques idées. Pour que ces idées suscitent la confiance, il ne suffit pas de froncer les sourcils en les énonçant. Ces idées doivent être crédibles. Au moins un tout petit peu.
Olivier Poivre d’Arvor, un chevalier de la francophonie chez les « fournisseurs de djihadistes »
Le nouvel ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, est un diplomate qui parle trop. Il a créé la polémique avant même son arrivée. Frère de Patrick, qui fut le visage du journal de 20 heures durant trois décennies, et ami de personnalités comme Jack Lang, Hubert Védrine, Martine Aubry ou encore François Hollande, ce fervent défenseur du « rayonnement culturel français » a pu grimper les échelons de la diplomatie. En Tunisie, il est proche de Syhem Belkhodja, personnalité contestée dont, peut-être mal informé, il a loué l’esprit de résistance sous la dictature, lundi dernier.
TrackTour #24 : La scène musicale émergente fait son cinéma
TrackTour est une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.
*Les titres sont classés dans un ordre décroissant selon leurs dates de parution.
7ème congrès de la LTDH : de l’infiltration Rcdiste à la mainmise de Nidaa ?
Hier vendredi a démarré le septième congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme à Tunis et se poursuivra aujourd’hui et demain (1 et 2 octobre) à Hammamet. Le prix Nobel de la paix de 2014 semble bien loin. Après deux ans de retard, ce congrès se tient sous le thème « Tous les droits sans exclusion ni sélection ». Mais derrière ce slogan rassembleur, se cachent les craintes de mainmise des partis politiques, renforcées par la présence à l’ouverture d’un intrus : Le président de la République.
Inondations : payer pour les riches en attendant le déluge
Sousse, le 29 septembre 2016. Il a suffi de plusieurs heures de pluies soutenues pour engloutir la « Perle du Sahel ». Des flots d’eaux pluviales, mélangées aux eaux usées et à la boue ont envahi hier les artères et les quartiers de la ville. Le jour précédant, à l’ARP, la commission de l’énergie a validé la ratification de l’Accord de Paris sur le climat ; un engagement international qui risque d’enfoncer davantage le pays dans le marécage de la dette et… des inondations.