Jemna : A la télévision, l’ordre établi fait de la résistance

Rangées derrière un angle politicien, les chaînes TV tunisiennes ont occulté le volet social dans le traitement de l’expérience de la gestion solidaire de l’oasis de Jemna. Au moment où le Journal de 20h de la Watania choisit le blackout, les principales chaines privées traitent le sujet en privilégiant les représentants de l’ancienne garde, privant ainsi le téléspectateur d’un véritable débat d’idées sur une initiative inédite.

Reportage à Jemna : la fête, loin de l’hystérie politique

En l’espace de quelques jours, Jemna, village perdu au fin fond de la Tunisie, est devenu un sujet de controverse quotidien. Le combat de ses habitants, dépeints par le système politico-médiatique comme des « hors la loi », des « dictateurs populistes », des « anarchistes » ou encore des « voleurs de bien public » , alimente les fantasmes les plus farfelus. Mais les détracteurs de l’expérience de Jemna n’ont pas pris la peine de faire le déplacement. Pour bien comprendre la situation, au-delà de l’hystérie que suscite la polémique, encore faudrait-il écouter attentivement les premiers concernés et examiner de près leur vécu et son contexte. Reportage.

Pénurie d’eau : solutions mobiles, crétinisme fixe

Pour faire face à la disette d’eau potable à laquelle est confronté le pays, le ministre de l’Agriculture et des ressources hydrauliques du gouvernement Chahed, Samir Taïeb, aurait dû se tenir au pouvoir incantatoire de la prière de la pluie (Salat el Istisqâa) plutôt que de dilapider 200 millions de dinars dans des solutions de bricolage, comme les unités mobiles de dessalement des eaux non conventionnelles.

Les faces cachées des relations tuniso-franco-européennes  (2)

La première partie de cette série d’articles destinés à retracer l’historique des relations entre la Tunisie et ses partenaires européens depuis l’indépendance a permis de démontrer l’importance du rôle assumé par la France dans l’élaboration du cadre évolutif de la coopération et du partenariat entre la Tunisie et l’Europe. Cet article est focalisé sur la décennie des années 1960, marquée par des rapports conflictuels avec la France, qui s’est opposée à la politique de recouvrement des attributs de l’indépendance économique de la Tunisie menée dans le cadre des perspectives décennales de développement.

Le pied de la fiancée et les dix chamelles

« Tunisie, l’art du tatouage berbère », réalisé par la documentariste Myriam Bou Saha, a été diffusé le 10 septembre dernier sur ARTE. Belles images, beaux paysages, tout semble beau, neuf et propre dans ce film. Les personnages paraissent vêtus de neuf et le sont sans doute. Les montagnes ont probablement été brossées à grande eau, le ciel, lui-même semble avoir été passé à l’eau de javel. Ma tante Souad, paix à son âme, a du passer par là.

Pour l’édition tunisienne

Karim Ben Smaïl dirige les éditions Cérès depuis bientôt 30 ans. Il dresse ici un tableau de l’état de l’édition en Tunisie, et tire plusieurs sonnettes d’alarmes. La principale étant le dysfonctionnement des mécanismes de soutien de l’Etat à l’édition :
« Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de quémander encore et toujours plus de subsides auprès d’un Etat en quasi-faillite, mais d’exiger que les budgets existants soient gérés plus sainement. Les deniers publics destinés à l’édition doivent faire l’objet d’une attention et d’un contrôle accrus, il y a péril en la demeure ».

Burn-out : quand les salariés touchent le fond

Le burn-out, un anglicisme pour le syndrome d’épuisement professionnel, désigne l’épuisement total du corps associé à un état d’effondrement émotionnel lié au contexte professionnel. En dépit des recherches et de la récurrence du syndrome qui touche le secteur de la santé, de l’éducation et de la sécurité, le sujet reste encore tabou. Certificats médicaux, arrêts maladie, congés longue durée et dépendance aux antidépresseurs dessinent une spirale du silence.

« Mnēmē » de Nidhal Chamekh : l’art par temps de détresse

Se faire le chiffonnier de la mémoire des luttes. Nidhal Chamekh ne recule décidément plus devant cette tâche qu’il s’est fixée depuis « De quoi rêvent les martyrs ? » (2011). Mais à quel temps décline-t-il cette mémoire dans « Mnēmē », son exposition à Selma Feriani Gallery (29 octobre – 12 novembre 2016) ? D’une main, il ramène la virtuosité du dessin à un principe de délicatesse. De l’autre, il accorde la rémanence des formes et des luttes au retour du refoulé, où l’image se peuple de fantômes. Entre deux mains qui s’alternent, c’est la pratique du montage qui permet à Nidhal Chamekh de prendre la mémoire à rebrousse-poil.

« Plan Marshall pour la Tunisie » : un appel à la dette

L’initiative, a déjà fermenté dans les cercles influents de l’économie et de la politique des deux rives pendant des mois. Elle est portée par Afif Chelbi membre du Cercle Kheireddine et ministre de l’Industrie (2004-2011). On y retrouve plusieurs figures de la politique, de la finance, du patronat et même du journalisme. Mais les initiateurs de l’appel ont voulu brasser large. Nawaat, a contacté des signataires, connus pour leurs prises de position contre la dictature ou des économistes farouchement opposés à la dette. Certains, ont affirmé parfois gênés n’avoir adhéré qu’à un appel à mobilisation, bien avant que les termes de cet appel ne soient détaillés. D’autres assument leur adhésion à l’initiative.

Quand l’Union européenne s’intéresse à la culture tunisienne

Le 22 septembre, cinq députés européens et une trentaine de membres de la société civile se sont réunis à l’Association Art rue à Tunis pour débattre des problématiques du secteur culturel: Est-ce que la coopération Tunisie-UE veut dire l’imposition d’une vision pour la culture à laquelle la Tunisie doit adhérer ? Est-ce que cette coopération se réalisera en parallèle/en complémentarité avec une nouvelle politique culturelle nationale ?

Olivier Poivre d’Arvor, un chevalier de la francophonie chez les « fournisseurs de djihadistes »

Le nouvel ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, est un diplomate qui parle trop. Il a créé la polémique avant même son arrivée. Frère de Patrick, qui fut le visage du journal de 20 heures durant trois décennies, et ami de personnalités comme Jack Lang, Hubert Védrine, Martine Aubry ou encore François Hollande, ce fervent défenseur du « rayonnement culturel français » a pu grimper les échelons de la diplomatie. En Tunisie, il est proche de Syhem Belkhodja, personnalité contestée dont, peut-être mal informé, il a loué l’esprit de résistance sous la dictature, lundi dernier.

TrackTour #24 : La scène musicale émergente fait son cinéma

TrackTour est une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.
*Les titres sont classés dans un ordre décroissant selon leurs dates de parution.