Abus de pouvoir 30

Fiches S : Sanction collective contre des milliers de Tunisiens

Ils font l’objet de descentes policières, de limitations de leurs déplacements et de contrôles sur leur lieu de travail. Amnesty International a relevé 30 mille Tunisiens dont les déplacements ont été restreints par le ministère de l’Intérieur depuis 2013. Une procédure menée secrètement, sans aucun fondement juridique, et sans que le public n’en soit informé.

Contrôles d’identité en Tunisie : Police, hogra et accès à l’espace public

Phénomène auquel très peu d’attention est prêtée, les pratiques policières qui instaurent une discrimination dans l’accès à l’espace public comme le « contrôle d’identité » sont omniprésentes, notamment au centre-ville de Tunis. Ces pratiques, qui touchent de jeunes hommes issus de quartiers populaires ou de régions intérieures, sont là pour faire comprendre à ces derniers que leur présence est indésirable. Une question profondément politique qui peine pourtant à s’articuler comme telle.

Le marché du pouvoir, fondement de l’Etat du non-droit en Tunisie

En Tunisie, dans un Etat où les autorités n’ont pas la compétence ou bien l’objectif d’œuvrer pour le bien public, dans un Etat dont la justice est gangrenée, à l’arrêt, où le non-droit est la règle, le citoyen ne peut faire valoir ses moindres droits qu’en usant d’un certain degré de pouvoir personnel, direct ou indirect. Le pouvoir peut s’acquérir de différentes manières. A mille kilomètres du pouvoir politique, il existe en Tunisie un système du pouvoir, ou des pouvoirs, extrêmement étendu, couvrant toutes les couches sociales et s’infiltrant dans tout type de métier ou d’activité.

Affaire Ben Azza au Kef: Article 125 du Code Pénal, outil policier pour museler la dissidence ?

Jeudi 5 octobre 2017, Afraa Ben Azza, Tayma Ben Azza, Yosra Guerchi, Amir Fadhlaoui et Yasser Mejri comparaîtront au Tribunal de première instance du Kef. Ce groupe de jeunes âgés entre 18 et 25 ans est accusé d’outrage à un fonctionnaire public, attentat à la pudeur, ivresse et trouble sur la voie publique. L’affaire remonte au 9 septembre, date de leur arrestation au centre-ville du Kef. Selon les accusés, les policiers les ont insulté, tabassé et leur ont refusé le droit de contacter un avocat et d’informer leurs familles. La police du Kef n’est pas à sa première arrestation musclée d’Afraa Ben Azza. La jeune militante, proche du collectif Manich Msamah, a déjà été poursuivie pour les mêmes motifs, fin 2015, et relaxée.

Tunisie : A quand la reconnaissance et la protection des lanceurs d’alerte ?

Olfa Riahi, Samir Feriani, Ayoub Massoudi et d’autres ont révélé, chacun à sa façon, des informations sur des actes illicites touchant à l’intérêt général. Ce sont des « lanceurs d’alerte ». Or, une fois l’alerte lancée et le buzz oublié, les auteurs de ces révélations se retrouvent seuls et commencent à tourner dans une spirale infernale de poursuites judiciaires, menaces, lynchages publics et pressions psychologique et économique.

« Mange et tais toi !! »

Cette note est une réponse à une attitude des « Tunisiens autochtones » à l’encontre des Tunisiens vivant à l’étranger qui consiste à les exhorter au silence sous couvert qu’ils sont à l’étranger, et par conséquent incapables de comprendre la situation en Tunisie… voire pire encore, n’ont aucune légitimité à exprimer leur opinion et encore moins de condamner certains abus comme par exemple la dernière vague de violences policières. Certains souhaiteraient même la passer sous silence ou pire encore la justifier au nom du maintien de l’ordre