Agriculture 56

La campagne silencieuse !

On a souvent tendance à oublier que les écosystèmes méditerranéens ont toujours été façonnés par l’homme, avant que la machine ne soit mise à contribution pour transformer, le plus souvent de façon irréversible, des espaces entretenus par les bras de l’homme durant des millénaires.

L’affaire de Jemna : Question paysanne et révolution démocratique

En démocratie, lorsque les lois existantes empêchent les paysans d’accéder à la terre – et c’est toujours le cas en période de transition, puisque ces lois sont édictées par l’ancien régime -, ces lois doivent être changées et non pas utilisées pour continuer de réprimer ceux qui les contestent. En occupant les terres domaniales, les paysans ne violent pas le droit, ils l’établissent*.

Jemna : A la télévision, l’ordre établi fait de la résistance

Rangées derrière un angle politicien, les chaînes TV tunisiennes ont occulté le volet social dans le traitement de l’expérience de la gestion solidaire de l’oasis de Jemna. Au moment où le Journal de 20h de la Watania choisit le blackout, les principales chaines privées traitent le sujet en privilégiant les représentants de l’ancienne garde, privant ainsi le téléspectateur d’un véritable débat d’idées sur une initiative inédite.

Demain, un documentaire pour réinventer la vie

« L’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul », aurait dit Gandhi. C’est un peu ce qu’on fait Cyril Dion et Mélanie Laurent avec le film documentaire « Demain » qui montre que partout dans le monde des solutions existent et que des individus expérimentent déjà des nouveaux mode de vie, de nouvelles façons de cultiver, d’enseigner, de produire de l’énergie, d’échanger ou de vivre en démocratie. Interview du co-réalisateur, Cyril Dion, à l’occasion de la diffusion du film à l’Institut Français de Tunis, aujourd’hui 15 septembre à 19h30.

Sinistrée, l’agriculture enregistre 2000 millions de dinars de pertes

Les agriculteurs ont compté leurs pertes pour la saison 2015-2016. Elles s’élèvent à environ 2000 millions de dinars. L’agriculture tunisienne navigue à vue. C’est le constat chiffré de Abdelmajid Ezzar, président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), dans sa conférence de presse tenue hier au siège de son organisation. Une saison chaude pour Samir Ettaieb, nouveau ministre de l’Agriculture.

Les citronniers de Sbikha ont soif

Les récoltes d’agrumes et de légumes de cette année seront faibles. Sécheresse mais surtout mauvaise gestion de l’eau affectent depuis des années l’agriculture en Tunisie. Cette fois, la soif frappe la région de Sbikha (gouvernorat de Kairouan) première productrice nationale d’abricots, de petits pois, de piments et de tomates et deuxième région productrice des agrumes.

A qui profite la crise du lait ?

Depuis 2015, les stocks de lait affichent une surcharge inédite qui ont poussé, tardivement, les autorités à réagir. Une réaction qui se limite à la gestion ponctuelle de la crise en faveur des industriels privés. Selon Omar Behi, secrétaire général de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche, les éleveurs de bovins ont perdu près de 41 millions de dinars l’année dernière. Histoire d’une richesse nationale gaspillée par la mauvaise gestion et l’absence de vision stratégique.

Forum tunisien pour la souveraineté alimentaire : un modèle agricole alternatif

« Sans la fidélité au concept basé sur le droit, on ne peut rien réussir. Je ne peux pas organiser un Forum sur la souveraineté alimentaire et demander un soutien financier à Monsanto alors que l’une des cibles du Forum c’est Monsanto— il faut casser Monsanto. Egalement je ne peux pas travailler avec l’USAID, ni l’AFD, ni la GIZ : ce sont des organisations gouvernementales qui essaient d’imposer leurs modèles dans les pays du sud et ils sont aussi les cibles de ce Forum », précise le géographe Habib Ayeb, initiateur du Forum pour la souveraineté alimentaire, prévu pour 2017.

Sauver l’Oasis de Nefta

L’oasis de Nefta, aux portes du Sahara, repose sur un écosystème original dont l’équilibre est aujourd’hui menacé. Rencontre avec l’Association de Gestion Durable de l’Oasis de Ras El Aïn qui aide les agriculteurs à réhabiliter leurs parcelles.

La ferme de Chouigui : Mise en valeur de la terre et appauvrissement des agriculteurs

Faouzi Bellamine, exploitant agricole a porté plainte contre des habitants du village les accusant d’avoir abîmé ses récoltes. Les habitants l’accusent, à leur tour, de mauvaise gestion et d’avoir trahi ses promesses d’embauche. Cette affaire rappelle d’autres conflits entre des paysans et des investisseurs privés à cause de leur gestion des terres domaniales. En 2011, les habitants de Chouigui ont déposé une requête auprès des autorités pour rétrocéder les terres exploitées par, Mahmoud Bellamine et ses fils depuis 1991. Mais, « l’État n’a pas donné de suite » explique un des habitants de Chouigui.

Réhabiliter les semences paysannes : un acte de résistance

Nous constatons que les variétés végétales inscrites au catalogue officiel, en 2014, sont pour la grande majorité hybrides et proviennent de géants de l’agroalimentaire, tels que Monsanto (27% du marché mondial), Synganta (9%), le groupe Limagrain (5%), ou encore l’entreprise japonaise Sakata (1,5%) . Selon l’Association pour le Développement Durable (Médenine), l’usage de ces semences ne cesse d’augmenter : Il était de 35% en 1975, de 58% en 1994 et de 75% en 2004.