Agriculture 56

Les GDA d’irrigation, une autre facette de la mauvaise gestion de l’eau en milieu rural

Dans un précédent article, nous avons évoqué la distribution de l’eau potable en milieu rural, croyant que les situations décrites en terme de mauvaise gestion du réseau en milieu rural par les GDA étaient les pires à connaître et avions proposé des pistes de solution. Dans le présent article, nous nous penchons sur la gestion des périmètres irrigués qui assurent la fourniture de l’eau aux agriculteurs. Tout comme la fourniture de l’eau potable et la gestion du réseau, les périmètres irrigués sont gérés par des GDA (Groupements de Développement Agricoles) et dont le fonctionnement est réglé par le même cadre légal (Décret n° 1819 de 1999).

Ces GDA qui assoiffent les ruraux !

En Tunisie, l’eau potable est surtout perçue comme un service marchand fourni par la SONEDE. En milieu rural, la desserte de l’eau est partiellement assurée par cette institution publique. En effet, depuis la fin des années 1990, la gestion de l’eau en milieu rural est assurée par des structures nommées « Groupements de Développement Agricoles », ci-dessous désignées par GDA et dont le cadre légal est le Décret n° 1819 de 1999.

Enquête : A Kasserine, le drame de l’eau potable éreinte les habitants !

Parmi les variables qui déterminent les indicateurs de développement régional, le taux de raccordement aux réseaux d’eau potable et d’assainissement. Après Kairouan, au centre, et Sejnane au nord, nous nous sommes dirigés vers Kasserine, où le taux de raccordement est inférieur à la moyenne nationale, pour la majorité des délégations du gouvernorat. Ce qui accentue la détresse des populations vulnérables et déshéritées qui peinent à accéder à l’eau potable, quand elles ne sont pas acculées à consommer de l’eau contaminée.

Crise de l’eau à Sejnane : Les réactions du commissaire régional au développement agricole de Bizerte

La nouvelle constitution tunisienne garantit « le droit à l’eau » (art 44). Cette précieuse « ressource naturelle » est, désormais, un bien commun ; et son assainissement un droit fondamental (art 12 et 13). Mais la réalité est en-deçà de cette équité énoncée par la loi. En effet, les ressources hydriques ne profitent pas, de la même manière, à toutes les régions, particulièrement en milieu rural.

Au Sers, le cauchemar des ouvriers agricoles face aux abus des investisseurs

Autrefois, on l’appelait le grenier de Rome. Aujourd’hui, la Tunisie n’arrive plus à combler ses besoins en agroalimentaire. Le secteur souffre, depuis des décennies, d’une mauvaise gestion qui le fragilise. Les retombées de la corruption, du népotisme et de la privatisation non-étudiée de l’ancien régime y ont, grandement, contribué. C’est le cas des fermes du Sers au Kef, où des ouvriers sont décidés à ouvrir les dossiers de corruption, réformer le secteur et créer des complexes agricoles, comme il y en a, partout, en Tunisie.

Enquête : Pourquoi Sejnane, si riche en eau, crève-t-elle autant de soif ?

Après Kairouan, au centre, Nawaat met le cap sur le nord ; précisément sur la délégation de Sejnane, dans le gouvernorat de Bizerte. Une région ayant une pluviométrie d’une intensité importante, ce qui explique le nombre et les caractéristiques hydrologiques des barrages qui l’entourent. Paradoxalement, plusieurs localités du gouvernorat de Bizerte, qui possèdent un potentiel hydraulique national considérable, souffrent de manque d’eau. Pour plus de précisions sur l’état des lieux, on s’est déplacé sur le terrain, à l’école d’El Mnasria de cette délégation. Là, on a enquêté avec l’équipe pédagogique et les parents des écoliers.

L’eau en Tunisie : Une crise occultée !

La crise de l’eau s’accentue d’un jour à l’autre et se propage d’année en année. Certes, on dépend étroitement des précipitations, mais vu l’avancement des dunes sahariennes, le rétrécissement des zones forestières et l’orientation générale de la politique agricole Tunisienne, qui tend vers l’agriculture maraîchère ; l’inconscience et l’ignorance citoyenne, et surtout le changement climatique alarmant qu’on vit ces jours ci, on se retrouvera, bientôt, face à une pénurie critique de l’eau.

La pêche en Tunisie : un patrimoine environnemental et économique à préserver

Avec 89% de ses stocks en situation de surpêche, la Méditerranée est l’une des zones les plus menacées de la planète en termes de pertes de ressources halieutiques. La Tunisie, dont le patrimoine marin présente un enjeu économique, social et culturel particulièrement important est donc de fait également concernée au premier plan par la nécessité de préserver ses poissons et ses pêcheurs.

Gabès, cité antique de Takapes : une terre maudite ?

Vers 1970, via les unités du groupe chimique tunisien implantées à la demande des citoyens eux-mêmes, la ville entame une revanche. Chaque année, la production annuelle du phosphogypse est estimée à huit millions de tonnes. Cancers, asthmes et ostéoporoses minent la santé de trois cent mille personnes. Manifestement, certains chercheurs de l’Institut National Scientifique et Technique d’Océanographie et de Pêche (INSTOP) n’ont pas tort d’évoquer un « génocide urbain »…