Nidaa Tounes 208

La Polit-Revue : la lutte finale ?

La semaine politique s’ouvrait sur une note insolite. Lundi, le mystère du « 3ème homme » est élucidé. Les effets personnels remarqués sur la table parisienne autour de laquelle se sont assis Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi appartiennent au milliardaire Slim Riahi. La crise politique se « peoplise ».

Les slogans sont-ils innocents ?

Le poids des mots, en apparence évidents, se reporte sur ceux qui les ont adoptés, sans avoir pris la précaution de leur en accoler d’autres qui auraient joué le rôle de garde-fous. L’expérience politique se fait nécessairement au travers de crises et de réponses aux questions qu’elles posent, mais elle ne devient positive que si elle est critiquée et analysée. Autrement, le risque de fuite en avant est le plus grand qu’affronte un mouvement qui s’appuie, ou veut s’appuyer sur une grande mobilisation populaire.

« Sus à l’extrême gauche athée » ? : Voilà donc la « nouvelle » trouvaille d’Ennahda

Comme à son habitude, Ennahda, au lieu de répondre et de tenter de résoudre le ou les problèmes qui se posent, cherche toujours une échappatoire en désignant un nouvel ennemi. On pourrait presque appliquer cette maxime qui dit : « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt ». Mais je laisse à chacun le soin d’imaginer qui est le sage et qui est l’idiot.

Débloquer la Tunisie

Plusieurs propositions ont vu le jour de part et d’autre, et restent ignorées ; ce qui montre à l’évidence que les partenaires politiques ont perdu l’art et la manière de s’écouter mutuellement. Comment faire pour restaurer la confiance entre tous les acteurs sans aucun a priori ni condition préalable ?

Pour une alliance démocratique

Comme beaucoup de mes concitoyens, j’appelle donc à la formation d’une grande « Alliance démocratique », qui viendrait concrétiser une troisième voie, une alliance qui regrouperait tous les partis (Alliance démocratique de Hamdi, Tak, CPR, etc.) qui sont en dehors de l’alliance Nidaa-Jabha, et en dehors du parti Ennahdha.

Quand l’Histoire recule par le bon côté

Deux cent cinquante mille ? Cent cinquante mille ? Peu importe les chiffres ; nul ne peut contester l’ampleur extraordinaire de la mobilisation nationale qui s’est exprimée hier soir au Bardo. Une logistique impressionnante, de mystérieuses sources de financement, des complicités suspectes, certes. Mais seuls le ressentiment, la mauvaise foi ou un aveuglement volontaire peut prétendre que le rassemblement d’une foule aussi nombreuse à l’échelle de la Tunisie procède simplement de la manipulation.

La Polit-Revue – Tunis : Le Caire, comme si vous y étiez

Libre de tout vivre », disait le slogan de l’ONTT. « Y compris le scénario égyptien », serait-on tenté d’ajouter. A Tunis cette semaine, l’accélération des évènements et l’émulation avec le Caire sont telles que de nombreux médias se sont emmêlés les pinceaux entre les Places : la Kasbah est prise pour Rabia al Adawiyya et le Bardo est confondu avec Place Tahrir.

La Polit-Revue : Le Républicide

La République et le vivre ensemble peuvent-ils endurer un deuxième assassinat politique non élucidé ? Moins de 6 mois après le meurtre de Belaïd, cette fois c’est un « élucide » qui vient ébranler la foi en un processus de transition déjà bien mal en point, au pire moment qui soit. Mohamed Brahmi est mort sous les balles de la lâcheté, qu’elles soient celles du mercenariat ou du « mandat divin ».