Racisme 61

Subsahariens en Tunisie : Les contre-vérités de Saied

Le chef de l’Etat accuse la société civile de fomenter une colonisation de peuplement menée en Tunisie par des sans-papiers subsahariens. Kais Saied dénonce ceux qui veulent «changer la composition démographique» du pays, en évoquant «la violence et la criminalité». Ses preuves ? Le ministère de l’Intérieur, contacté par Nawaat, affirme ne pas disposer de statistiques sur le nombre de migrants impliqués dans des affaires criminelles. Et les faits balayent les fantasmes xénophobes.

Parti nationaliste tunisien : Racisme autorisé par l’Etat

Un parti politique reconnu par l’Etat affiche ouvertement sa xénophobie et son rejet des migrants subsahariens. « Le racisme est un crime odieux puni par la loi. Ce discours raciste comprend une incitation à la violence et viole les dispositions de l’article 9 de la loi contre la discrimination raciale », déplore une juriste. Mais voici que les membres du Parti nationaliste tunisien ont leurs entrées auprès des autorités, et bénéficient même des tribunes télévisées.

Sous surveillance : Témoignage d’une migrante du Sud global en Tunisie

Le 2 juin 2022, trois policiers en civil ont frappé à ma porte dans le quartier de Bab Souika, à Tunis. Ils m’ont demandé de les suivre au poste de police local sans me fournir de raison. A mon arrivée au commissariat, on m’a retiré mon passeport indien et la carte de séjour provisoire que j’avais sur moi. On m’a informée que l’objet de ma convocation était un tweet que j’avais publié la veille.

Racisme en Tunisie: «Kafteji el wisfen », quand les mots cachent des maux

Des tote bags intitulés « Kafteji el wissfen » dans une exposition à Tunis ont provoqué un tollé. La question de la banalisation du racisme en Tunisie a refait surface. L’une des organisatrices de l’exposition dément toute intention raciste, notant que cette dénomination fait partie intégrante de notre culture. D’où la question : comment composer avec cet héritage culturel peu reluisant ?

Eric, un Ivoirien hors-la-loi malgré lui en Tunisie

Au moment où les actions de contestation des membres de la communauté subsaharienne à Tunis se multiplient suite au meurtre du président de l’Association des Ivoiriens de Tunisie Falikou Coulibaly dimanche lors d’un braquage à la Soukra, Nawaat est parti à la rencontre d’Eric. Installé en Tunisie depuis mars 2017, ce jeune ivoirien de 31 ans s’est retrouvé dans l’incapacité de régulariser sa situation, comme des centaines de ses compatriotes. Contraint à renoncer à ses études, Eric travaille comme ouvrier de bâtiment. Il est confronté à différentes difficultés : agressions racistes, problèmes d’accès aux soins, exploitation au travail…

Emploi: la double peine des migrants subsahariens en Tunisie

L’université d’été des mouvements sociaux, organisée par le Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux (FTDES) du 7 au 9 septembre à Sousse, s’est entre-autres penchée sur « la situation des migrants résidents en Tunisie ». Marqué par la forte participation de représentants d’associations défendant les droits des ressortissants subsahariens, un atelier leur a été l’occasion de dénoncer la double peine infligée à leurs compatriotes : en plus de la discrimination raciale en société, ils sont confrontés à diverses difficultés procédurales, de l’obtention du titre de séjour permettant l’accès au travail aux inégalités subies dans leurs environnements professionnels.

Reportage dans un maquis subsaharien à Tunis: Clandestinité et chaleur humaine!

Si certains Tunisiens mangent dans des établissements clandestins durant ramadan, beaucoup de subsahariens résidents à Tunis le font tout au long de l’année. Par rapport au nombre de personnes originaires d’Afrique subsaharienne résidant à Tunis, le nombre de restaurants subsahariens dans la ville est très bas. Cette absence de la nourriture ouest-africaine dans l’espace public, dans une ville qui depuis des décennies accueille d’importantes communautés subsahariennes interroge. Nos rencontres nous ont menées à un maquis, soit une maison qui se transforme tous les soirs en restaurant informel.

Les marins tunisiens disent « Non ! » au racisme

Les petits merdeux de Génération Identitaire (GI) embarqués à bord du navire C-Star ont été, comme qui dirait, rejetés à la mer. Bon débarras ! Zarzis n’a pas voulu d’eux et c’est tant mieux. Refoulés de tous les ports méditerranéens, incapables sur leur rafiot à 76000 euros de bloquer les tentatives d’émigration clandestine, ils ont du se contenter, dans l’espoir d’entraver son action, de filer le train au navire d’une ONG qui vient en aide aux migrants.

“Yamma lasmar Douni” : la crise de la lutte contre le racisme anti-noir en Tunisie.

Un producteur Tunisien voulait, apparemment manifester son intérêt à la question du racisme anti-noir et participer, en conséquence, à la lutte contre ce phénomène pervers dans notre pays. La présence des noirs dans le clip représente à peine 15% du temps, si ce n’est moins. Sachant que le clip, si nous avons bien compris, veut mettre en valeur la diversité et bien évidement une égalité entre tous, le résultat est plutôt : « Egaux mais pas trop ». Par Maha Abdelhamid*

Violence : carton rouge pour le football Tunisien

Il s’agit d’un acte de violence “ordinaire” à l’égard d’une femme, qui en dit long sur le racisme, la misogynie et le manque de savoir-vivre de la société tunisienne contemporaine. Retour sur l’agression dont s’est rendu coupable d’un joueur d’un club de première division, envers une passagère à bord d’un vol de la Royal Air Maroc, le 19 mars 2017. Une histoire d’autant plus scandaleuse que l’affaire ne donnera lieu à aucune suite.

La « question noire » en Tunisie

L’implication de la Tunisie dans la lutte contre l’immigration de citoyens tunisiens ou subsahariens en direction de l’Europe n’est pas un fait nouveau. La politique des autorités actuelles ne se distingue guère de celle qui avait été suivie par l’ancien régime. La collaboration avec les politiques racistes des Etats européens, car c’est bien de cela qu’il s’agit, dément les vigoureuses déclarations antiracistes de nos responsables politiques au lendemain de la brutale agression dont ont été victimes des étudiants congolais.

Opinion-Trump devrait-il vraiment nous choquer ?

La décision intempestive de Donald Trump d’interdire aux nationalités de sept pays musulmans l’accès aux Etats-Unis a choqué l’opinion publique internationale et suscité l’indignation générale. Au-delà des intérêts économiques et géostratégiques qui ont poussé Trump à omettre de sanctionner les vrais pourvoyeurs du terrorisme, cet arrêt perçu comme populiste et arbitraire, renvoie de fait à la xénophobie et à l’islamophobie ambiante qui commencent à gagner une partie des sociétés occidentales et dont l’intégrisme musulman constitue le premier prétexte.

Pour Chris, Jemima et Sarah, le racisme peut tuer

Samedi 25 décembre 2016, 11h du matin, Chris, 26 ans, étudiant congolais en électronique, attend le métro à l’arrêt Habib Thameur à Tunis. Les mains dans les poches, ses écouteurs aux oreilles, comme tous les jours. « Mais c’était la pire journée de ma vie ! ». Il est la première des trois victimes d’une agression au couteau perpétrée par un forcené qui s’est attaqué à deux autres femmes africaines noires. L’une d’entre elles est toujours dans le coma.

On nous ment : Mohamed Ali n’est pas mort !

Mohamed Ali était en effet très grand. Plus grand que la tour Eiffel. Une pyramide, une belle pyramide africaine d’Egypte. D’Aimé Césaire on a dit qu’il était le « nègre fondamental ». Eh bien, Mohamed Ali est le nègre pyramidal ! Et une pyramide ne meurt pas. C’est pourquoi Mohamed Ali n’est pas mort. Il est né une première fois en 1942. Aujourd’hui, nous fêtons sa deuxième naissance. Sa naissance post-mortem.

Rassemblement contre le racisme dans les établissements scolaires

Une dizaine de personnes se sont rassemblées, vers midi, devant le ministère de l’Éducation avec des pancartes revendiquant justice et égalité dans les établissements scolaires. « Tous différents, tous égaux et tous unis», « jusqu’à quand la discrimination dans les établissements d’éducation ? » et « le racisme divise, détruit et tue la paix», tels étaient les slogans du rassemblement.

Hkeya #7 : Quand la tragédie (re)prend corps.

L’horreur a encore frappé. Un degré de plus ajouté à la bestialité instinctive de l’Homme, mise à nue. L’inhumanité appelant la férocité, la cavalcade des anomalies et des incohérences humaines « transcendant » continûment nos réalités universelles, de plus en plus menacées. La sauvagerie de l’actualité internationale nous rattrape soudainement et, dans un vertigineux élan de sadisme, nous susurre à l’oreille que nos « vacances » estivales se préparent à garder l’âpre goût de l’hémoglobine.