Je vais exposer en trois actes des fragments de ma nouvelle conscience de la situation politique actuelle en Tunisie. Tirés de mon expérience quotidienne, ces actes révèlent plutôt des questions, ce n’est pas une analyse politique fine mais plutôt l’expression d’une inquiétude. Je veux pointer du doigt un héritage lourd de conséquences ; il va falloir beaucoup de temps pour se débarrasser du régionalisme, des idées reçues, du désintérêt des jeunes à la politique, et même si cet intérêt gagne du terrain, qui sait si cet enthousiasme va avoir du souffle dans la durée, et qu’il ne sera pas pris par la lassitude ?
Alors que pour les uns, le départ de Ghannouchi aura marqué la fin de la Révolution, pour les autres la journée du 27 février 2011 sera au contraire le véritable point de départ de la Révolution. Du passé, table rase sera faite Plus que tout autre symbole de cette rupture, le départ de M. Ghannouchi va marquer un bouleversement en profondeur de l’histoire du pays.
En décidant de créer « une commission chargée de veiller au respect de la déontologie journalistique », ce Conseil illégitime et provisoire, a entamé très rapidement, comme c’était prévisible d’ailleurs, le retour institutionnalisé vers l’ère de Ben Ali.
Abdelfattah Amor, un Joker des Droits de l’Homme de Ben Ali, nommé Président de la Commission Nationale d’établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption.
Notre révolution montre que le pays manque de symboles, qui peut s’avérer un risque potentiel. D’un côté, par la voie démocratique une force politique telle qu’elle soit, finira par l’emporter et qui ne pourra échapper à la tentation de créer son propre symbole. D’un autre côté, l’absence de tout symbolisme risque de déstabiliser le pays et n’importe quel militantisme ne peut être guidé qu’avec un leader
Par Amjad Ghazi – Que faire de ce gouvernement que des gens bien intentionnés soutiennent, que des gens raisonnables soutiennent ; certains pleinement, qui expliquent qu’il fait ce qu’il peut, que c’est un moindre mal ; d’autres, j’en fais partie, sont de plus en plus perplexes, inquiets. Il est temps de demander des comptes.
[…]l’ancien ambassadeur Robert F. Godec, qui semble intrigué par le personnage, narre un dîner organisé à son honneur par le gendre du président dans sa résidence secondaire à Hammamet. […]
Nawaat relaye, en exclusivité, une partie des documents secrets concernant la Tunisie, dévoilés par Wikileaks. Cette première partie, que nous avons nommée TuniLeaks, est composée de 17 documents provenant des échanges entre l’ambassade US en Tunisie et le Département d’État américain.
Nous sommes dans le kaka. Nous sommes acculés à revivre ce mauvais film telle une damnation jetée par le ciel sur la Tunisie. Pitié que l’on cesse de nous rabâcher que le régime est à l’image de son peuple et que la “mentalité” arabo-musulmane nous condamne à cette éternelle soumission.