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Chronique délirante d’une capitale en détresse

En me faufilant subrepticement à travers la porte du pâle bus public au teint blafard et jaunâtre, j’échappai habilement aux regards attentifs et panoptiques des contrôleurs-prédateurs, guettant des proies auxquelles ils projettent de soutirer quatre sous destinés à la trésorerie de l’Etat, ou aux poches criblés de trous de balle de leurs pantalons délabrés.

Quand l’association Shams fait face à la double-peine : une campagne haineuse et une interdiction

La polémique et la campagne de haine contre l’association Shams a au moins le mérite de nous éclairer sur l’état de la société tunisienne et surtout de la grande majorité de la classe politico-médiatique dès lors qu’il s’agit de mettre en pratique les valeurs et les principes pourtant admis par la constitution. En particulier quand il s’agit de questions sociétales et de mœurs. Et pourquoi ne pas le dire de la frilosité des intellectuels et penseurs qui ne se sont pas bousculés pour réagir sur le plan des idées.

« La lumière ne jaillit que de la discussion »

La réaction se frotte les mains et se rassure en décrétant ici la condamnation à mort par fournée des principaux dirigeants frères musulmans dont un président, le premier à avoir été élu démocratiquement, même si c’est de manière minoritaire, quoi qu’en disent les cassandres « démocrates » ou de « gauche ».

Ce chiffre « 7 » qu’on a oublié

Durant les 23 ans du règne de l’ex-président de la République, Zineabidine Ben Ali, le culte du chiffre « 7 » était omniprésent dans l’espace public et le paysage urbain tunisiens comme en témoigne la façade du siège de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).

Les alternatives citoyennes : maîtrise de pratiques et partage de savoir (2/3)

Je crois que l’organisation du vivre ensemble n’a pas à se réduire à la politique et à l’économie et qu’en fait, l’Etat et le marché ont beaucoup plus participé à la dégradation de situation pour l’individu, pour la nature et pour la société. Il semble aussi qu’entrer en confrontation avec ces institutions et critiquer à fond leurs logiques et pratiques ne s’est pas révélé efficace pour l’amélioration -du mieux vivre ensemble- du fait d’une part de leur forte, mais apparente, capacité de gérer et contenir les mouvements et d’autre part de la faiblisse de contestataires et (dits) révolutionnaires.

Ibadat El Chouyoukhs 11: Le Messie, l’évangile et Israël

Mauvaise nouvelle pour les Oulémas Juifs et chrétiens. Jinn Dukhani va ouvrir la Torah et les Evangiles avec tout le respect et la déférence qui le caractérisent envers la science “officielle”. Que le lecteur, qui sera forcément incrédule face à autant de “surprises” considère cet article comme une fiction s’il le désire. Il y aura de l’incroyable presque à toutes les lignes. Mais délire ou pas, l’article sera certainement fortement instructif pour le lecteur sur le plan historique et pour une meilleure compréhension du grand schisme qu’il y a eu entre Judaïsme et Christianisme. Que le lecteur sache toutefois que toute ressemblance à des faits ou à des personnages ayant existé est loin d’être un hasard. Autant dire que ce fut le principal souci de votre incorrigible Jinn dans cette takhmira.

« Il faut beaucoup de temps pour la digérer » : la révolution !

C’est souvent les artistes, certains d’entres eux en tous les cas, qui savent le mieux résumer l’air du temps. Et oui, il faudra beaucoup de temps pour « digérer » la séquence révolutionnaire qui balaye l’ensemble « arabe ». Nous reprenons à notre compte le terme « arabe » pour définir cette région, mais nous n’oublions pas que ce terme n’est point à prendre au sens « ethnique »

Une histoire de tablier

Après la grève des professeurs et le dialogue national en cours pour la réforme du système éducatif, je crois qu’il est temps d’aborder un sujet qui fâche. Le Tablier, obligatoire pour les filles seulement, un détail en apparence devenu symbole de l’inégalité homme-femme en Tunisie.

L’élève tunisien, ce mordu des cafés

Prenez un élève, n’importe lequel. Assenez lui, en moyenne, 8 heures de cours intensifs et surchargés par jour, à raison de 5 jours par semaine. Sachant que l’individu moyen cale au bout de 45 minutes de cours et passe le reste à observer les mouches ou à braver l’autorité de son professeur, calculez le temps et la santé mentale perdus en l’espace d’une semaine.

There Is No TINA mais beaucoup des ACC (1/3)

Si manger la viande une fois par mois est largement suffisant pour la santé, qu’est ce qui nous pousse à désirer en consommer toujours plus ? C’est le mimétisme d’un consommateur qui n’a pas pu remettre en cause ce mode de consommation, et qui n’a pas d’abord su dire Non à ce qui est considéré comme nécessaire et imposé d’un en haut ou venue d’un ailleurs : il imagine qu’il n’ y a pas d’alternatif (TINA) pour penser autrement, il s’agit d’un consommateur qui se résigne.

L’acculturation : L’autre nom de l’asservissement

Victor Hugo stipula, dans son discours d’ouverture du Congrès de la Paix le 21 Août 1849, que « l’homme méchant a pour collaborateur l’homme malheureux »1. Loin de penser que l’histoire de l’humanité est un perpétuel recommencement, il semble qu’aujourd’hui, quant à la réflexion sur la fulgurante ascension de DAECH/ISIS dans les pays musulmans, les propos de Victor Hugo deviennent d’actualité.

Les Alternatives Concrètes Citoyennes (ACC) : le simple qui s’impose au compliqué

Il est temps, en Tunisie, de pousser plus en avant la mise en valeur de ces initiatives citoyennes (Nawaat.org est sur le bon chemin de partager les expériences et diffuser l’information) de faire une « banque de données des initiatives » afin de faciliter le partage, de faire le tour de la Tunisie pour recenser et valoriser des pratiques apparemment toute simples mais profondément sensées dont les parents et grands parents n’ont pas oublié la maîtrise et les techniques…

Journal intime d’une jeunesse Tunisienne

Nous sommes ceux qu’on traite de bons à rien, d’irresponsables, d’incapables, de chômeurs, de terroristes, d’alcooliques, de schizophrènes…Nous sommes nés à l’époque de Ben Ali, ceux qui n’ont pas connu Bourguiba, ceux que la génération précédente traite d’incultes, d’ignares ou d’impolis…

50 nuances de bêtise éducative

50 nuances de Grey. Ou le livre pseudo-érotique le plus mal écrit de l’histoire (j’exagère à peine). Vous l’aurez deviné, je ne tiens pas cette trilogie à cœur. Cela dit, je ne suis pas ici pour discuter de belles lettres et de trame littéraire. Ce livre en lui-même m’importe peu. Je lui en suis même un quelque peu reconnaissante de m’avoir fait réaliser une énorme faille du système éducatif tunisien.