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Bourguiba, la statue et l’érotique du système

Sous le signe de la reconnaissance, le retour de Bourguiba se prépare à coups de liftings médiatiques. Et s’il s’agissait, contrairement à ce que l’on pouvait croire, de mettre le corps politique du leader au service d’un fantasme pervers, d’une érotique du système ? Pour mettre un langage paresseux à la hauteur de sa statue équestre, ce n’est peut-être pas Don Quichotte qui nous manque.

La culture ou la mort

la culture, c’est avant toute chose la construction et la création de Récits. Or il n’est plus puissant catalyseur pour changer une vie qu’un récit positif, c’est à dire la narration d’une vie qui ne se positionne pas contre quelque chose, mais dans la construction de quelque chose. L’enjeu actuel premier est de donner la possibilité aux Tunisiens de créer un récit positif. De permettre au plus grand nombre d’investir leurs vies, leurs territoires, de récits positifs.

Prévention de la torture : les dangers d’un argumentaire périmé

Comme une fausse note, Kamel Jendoubi, chargé de la société civile et des droits humains, tient un discours différent au sein du gouvernement. Alors que le ministre reconnaît la persistance des vieilles pratiques et met l’accent sur l’engagement de l’État à les éradiquer, Habib Sbouï, directeur général au ministère de l’Intérieur, essaye de persuader les journalistes que le Comité de l’ONU confond le mauvais traitement avec la torture. Problème de terminologie ou de priorités ?

Ennahdha : le Congrès de la normalisation

Le congrès d’Ennahdha s’inscrit dans un processus de convergence et d’homogénéisation politique de la classe dirigeante. La contre-révolution ne saurait être une reconduction à l’identique des mécanismes du pouvoir antérieurs à la révolution. Le parrainage du congrès d’Ennahdha par Béji Caïd Essebsi, dont on connaît le parcours, me paraît être une illustration parfaite de cette convergence.

L’assassin de Yassine est aussi une victime !

Durant mon parcours de jeune étudiante en médecine, j’ai bien saisis que, aussi regrettable que cela puisse l’être, le Tunisien dénigre, dénie la maladie mentale. Peu importe son niveau d’études, le nombre de diplôme qu’il a pu amasser, le statut professionnel qu’il occupe, l’affection psychiatrique lui demeure étrange, incompréhensible, relevant plus du paranormale, de l’exorcisme, de la sorcellerie, du mystique. Que pourrait-on faire pour que l’armée ne recrute plus les patients présentant un risque pour la vie d’autrui ? Pour que cette institution sache les détecter et les orienter vers les services sanitaires adéquats ? Il ne me semble pas avoir entendu un responsable politique se remettre en question et avouer la responsabilité que nous portons envers ce qui s’est passé.

L’autre addiction de Khmaies Khayati

On le sait, pour être un bon addict, il n’est pas recommandé de tout avaler. Mais, on sait moins qu’il faut du style pour ne pas simuler la jouissance en succombant au charme des métaphores. Si La Culture, une succulente addiction de Khmaies Khayati est à consommer sans ordonnance, saura-t-il au moins faire planer « sec » les opiomanes éclairés de demain ?

TrackTour #15 : A la découverte des artistes de Tunis Sur Seine

TrackTour se veut une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.

Le droit de circuler librement compromis : Incompétence sécuritaire ou abus de pouvoir

La banlieue nord de Tunis voit plusieurs de ses accès barricadés, fermés, et interdits de passage au commun des citoyens. La route menant au palais de Carthage, l’un des plus prestigieux symboles de l’État tunisien depuis l’indépendance, se retrouve notamment bloquée. Est-ce par excès de sécurité ou par incompétence que l’État en est réduit à ne trouver que cette solution de facilité consistant à barricader les accès au palais présidentiel ?

Mdhilla : 17 ouvriers brûlés à l’acide sulfurique

17 techniciens du Groupe chimique tunisien à Mdhilla ont été brûlés, hier mercredi, à l’acide sulfurique. L’accident est survenu vers 17 heures. L’usine était en arrêt technique de maintenance pour un mois. Une vanne a explosé, libérant de grandes quantités d’acide. Les blessés n’ont été admis dans des structures hospitalières de la capitale que ce matin, vers 10h.

Télévision : Les faits divers éclipsent les prochaines élections municipales

Les chaînes tv les plus suivies consacrent plus d’importance aux faits divers qu’à la feuille de route vers les premières élections municipales libres de l’Histoire de la Tunisie et l’annonce de la date prévisionnelle de leur tenue. Un homicide ou un incendie s’avèrent prioritaires dans les éditions de mardi dernier de la plupart des journaux télévisés. « Les faits divers, ce sont des faits qui font diversion », résume bien Pierre Bourdieu.

Changements climatiques : vrais problèmes, fausses solutions

Nos choix énergétiques sont toujours orientés vers l’utilisation de combustibles fossiles, notamment en matière de production d’électricité. Il est notoire que nous disposons de suffisamment d’heures d’ensoleillement pour que nos besoins énergétiques soient couverts par l’énergie solaire, une production propre et durable. Il semble que personne ne veuille aller dans ce sens, et que l’administration, en particulier, ne souhaite promouvoir ce genre d’approche.

Retraite à 65 ans : une nouvelle ligne de front entre le gouvernement et l’UGTT

Le projet de loi prévoit que l’employé désirant partir à la retraite à 60 ans doit informer l’administration de sa décision. A défaut de cette notification explicite et irréversible, l’employé partira automatiquement et obligatoirement à la retraite à l’âge de 65 ans. Les syndicalistes estiment que c’est plutôt à celui qui veut prolonger son activité professionnelle de notifier sa décision à l’administration et non pas le contraire.

Interview vidéo avec M. Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption.

Corruption, fraude, concussion, trafic d’influence, détournement de fonds, malversation…, des maux devenus, depuis plusieurs décennies, si familiers en Tunisie. Pourtant, depuis des décennies également, l’on n’a cessé de parler de dispositifs destinés à lutter contre ces maux. Or, non seulement l’impunité est demeurée la règle, mais le phénomène n’a fait qu’empirer.