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En Tunisie, en plus des municipales, des régionales sont-elles constitutionnellement prévues avant la fin de l’actuel quinquennat ?

Les articles 131 et 133 de la Constitution prévoient en effet des conseils régionaux élus au suffrage universel direct, mais sans indiquer de date précise pour le tenue de ces élections. Selon le ministère des Affaires locales, les élections régionales ne pourront avoir lieu avant les prochaines élections législatives, prévues en décembre 2019. Les raisons invoquées sont d’ordre techniques : instauration des sièges des conseils régionaux en lieu et place des gouvernorats, instauration d’un haut conseil des collectivités locales, etc.

Peut-on organiser des élections pendant un état d’urgence ? Et si oui, comment se tiennent les meetings pendant la campagne ?

Le décret de 1978 qui règlemente l’état d’urgence ne dit pas que tout rassemblement est interdit, mais stipule que le Ministre de l’intérieur peut interdire « les réunions de nature à provoquer ou entretenir le désordre » et peut également ordonner « la fermeture provisoire des salles de spectacles, débits de boisson et lieux de réunion de toute nature ».

« La Voie normale » d’Erige Sehiri : un documentaire au fil des rails

Nourrie au bon grain, la caméra de « La voie normale » confirme que l’humilité du regard n’est pas mauvaise conseillère. Dans ce documentaire au long cours, la réalisatrice Erige Sehiri trouve aux côtés de cinq cheminots de la SNCFT de quoi rendre compte des aspérités d’une société post-révolutionnaire qui peine à se relancer. En toile de fond, c’est un témoignage sur la défaillance de tout un système qui nous est proposé. Le film a été projeté en avant-première internationale le 15 avril 2018, à Nyon, dans le cadre du Festival Visions du Réel.

Tunisiens à Lampedusa : de l’étau de la misère à celui de l’Europe forteresse

L’immigration irrégulière vers l’Europe enregistre une hausse jamais vue depuis 2011. Des milliers de Tunisiens ont traversé la mer pour rejoindre l’Italie depuis le début de l’année, mais une fois arrivés, ceux qui débarquent sur l’île de Lampedusa sont en proie à une grande précarité, à la merci d’accords confidentiels que la Tunisie a signé avec l’Italie en 2011 et d’une quasi-impossibilité de demander l’asile.

Psycaricatures de -Z- : Nabil Karoui

Cette semaine, c’est un grand ami de Nawaat qui s’est invité sur le canapé de notre psycaricaturiste: Nabil Karoui, le fondateur de Nessma aux multiples élucubrations politiques. Investissant dans des œuvres caritatives quotidiennement médiatisées sur sa chaîne TV, Karoui donne sans compter et compte bien nous le faire savoir.

Gabès : Exposition « El Kazma », observations vidéographiques

Le temps d’une exposition, un bunker de la deuxième Guerre mondiale peut se transformer en lieu d’art. Cela se passe à la Corniche de Gabès. En les délogeant du cube blanc de la galerie vers l’espace public, « El Kazma », du nom même de ce bunker, réunit une série d’œuvres vidéo, chacune exposée dans un conteneur et apparentée à quelque chose comme un poste d’observation. Initiée par « La Boîte », un lieu d’art contemporain, et commissionnée par Malek Gnaoui, cette exposition collective est organisée en partenariat avec la 3ème édition du Gabès Film Festival qui se tient du 20 au 26 avril 2018.

L’impératif d’une convergence des luttes en Tunisie

Tant de colères sectorielles, mais toujours dénuées de toute affection politiquement substantielle. A nous de poser la question : Où va donc la colère? Comment se fait-il qu’après 7 ans de conjoncture fluide, aucune production politique d’une contestation d’ensemble n’ait réussi à voir le jour, hormis quelques rares occasions ratées? Dans quelles conditions peut-on espérer produire un nouvel horizon de possibilités politiques, une nouvelle utopie créatrice?

Municipales 2018: Le Code des Collectivités Locales, otage à l’Assemblée

A moins de vingt jours des élections municipales, le Code des Collectivités Locales, qui détermine les prérogatives et fonctions des futures municipalités élues est toujours en cours de vote à l’Assemblée des Représentants du Peuple. Les absences des élus et la mainmise de la commission de consensus sur le processus de vote affaiblissent les chances que le vote de ce code soit clos avant l’échéance du 6 mai, date à laquelle les Tunisiens sont appelés à se rendre aux urnes. Une situation ubuesque qui démontre le peu d’attachement de Nida Tounes aux règles les plus élémentaires du fonctionnement d’un Etat.

Psycaricatures de -Z- : Abir Moussi

Abir Moussi, présidente du parti destourien libre, est de plus en plus présente sur les petits écrans. Etalant sans cesse sa rhétorique révisionniste tout en clamant haut et fort sa loyauté au dictateur déchu, elle est aujourd’hui le piètre porte-parole d’un autocrate réduit au silence.

Littérature : Kamal Riahi, l’écriture de soi à l’œuvre

Vu d’un peu loin, « Un zéro pour le mort » est un simple carnet de bord écrit à l’heure du tout à l’ego. Mais vu de près, il s’avère plus risqué. Brossant tout à la fois son portrait et celui d’un pays à rebours des images officielles ou journalistiques, le romancier Kamal Riahi passe aux aveux avec ce journal intime qu’il a tenu pendant son séjour algérien entre octobre 2009 et avril 2010, où les limites du genre diaristique ne manquent pas de se brouiller. Le livre a été présenté à la Foire du livre de Tunis le samedi 07 avril 2018.

Reportage au Cap Bon : Pas de chance pour le zhar

Entre mi-mars et mi-avril, les bigaradiers sont en pleine floraison. Comme chaque année au Cap Bon, les femmes s’activent pendant une trentaine de jours pour la cueillette du zhar, la fleur d’oranger bigarade. Si les petites récoltes familiales sont transformées à la maison en eau florale selon les traditions, 80% de la récolte régionale est livrée aux unités industrielles pour en extraire la très précieuse huile de néroli. Alors que la fleur d’oranger est la plus ancienne plante aromatique et médicinale traitée par les Tunisiens, seuls les grands transformateurs profitent d’un marché en plein essor.