Society 666

Radicalisation et mouvements sociaux : même contexte, différents combats

Alors que les médias dominants continuent à stigmatiser la contestation sociale, trois chercheurs nous invitent à réfléchir sur le rapport entre mouvements sociaux radicalisation. Samedi 1er avril, Olfa Lamloum, Choukri Hmed et Hamza Meddeb, ont rappelé, chacun à sa manière, qu’un débat rationnel, franc et libéré de pressions politiques est indispensable pour sortir de l’impasse actuelle.

Immersion au cœur de la fuite des cerveaux

Copinage, clientélisme, corruption, bureaucratie, etc… Emir, Darine, Noureddine et Hamza ont quitté leur pays pour des raisons différentes, mais ils font tous le même constat : l’égalité des chances, l’accès équitable aux opportunités économiques, et la promotion par le mérite ne sont qu’un mirage en Tunisie.

Prisonniers de la loi 52 : à qui profite le flou statistique ?

Dimanche 12 février, la police arrête à Siliana Mohamed Amine Hammami et Dhia Jalladine, deux futurs bacheliers, pour délit de consommation de cannabis. La loi 52 continue à criminaliser les plus vulnérables, tout en épargnant les vrais coupables. Une année après le dépôt du nouveau projet de loi  n°79 – 2017, la Commission de la législation générale a commencé son examen le 2 janvier 2017. Or les données statistiques présentées à la Commission parlementaire par le ministère de la Justice manquent de précision. Explications.

Appartenir à Dhiba et Ben Guerdane, entre emblèmes et stigmates

Lorsque l’on interroge les habitants de Dhiba et Ben Guerdane sur leur perception du Sud tunisien, région à laquelle ils revendiquent appartenir, c’est la « marginalisation » tahmîch qu’ils évoquent en premier lieu. La forte perception de l’exclusion transcende les générations et le genre, même si elle est plus aiguë chez les jeunes chômeurs. Elle confirme l’affermissement, depuis la chute de Ben Ali, du tahmîch comme catégorie cognitive structurant la façon dont les populations rendent compte d’elles-mêmes, dans l’ensemble des territoires urbains et périurbains relégués dans le pays, à l’instar des quartiers populaires du Grand-Tunis ou du gouvernorat de Kasserine, à la frontière avec l’Algérie.

Des liens et des voisins

Il est à la fois celui qu’on maudit pour les saletés qu’il laisse sur le trottoir, et celui dont on ne pourrait se passer tant il nous a rendu des services. Quels liens entretiennent les Tunisiens avec leurs voisins dans une société où l’individualisme avance à grands pas ?

Entre les élites et le peuple, les synergies de la révolution

Comment construisons-nous « les élites » ? Quelles sont les perspectives des élites ? C’est sur ces questionnements que le sociologue Michel Camau entame le colloque international consacré à « la transformation des régimes et les recompositions des élites dans le monde arabe après 2010-2011 ». Plus de vingt-deux intervenants de l’Europe et du Maghreb se sont rassemblés les 20 et 21 octobre à Tunis pour une réflexion sociologique devant un public majoritairement constitué de chercheurs.

Burn-out : quand les salariés touchent le fond

Le burn-out, un anglicisme pour le syndrome d’épuisement professionnel, désigne l’épuisement total du corps associé à un état d’effondrement émotionnel lié au contexte professionnel. En dépit des recherches et de la récurrence du syndrome qui touche le secteur de la santé, de l’éducation et de la sécurité, le sujet reste encore tabou. Certificats médicaux, arrêts maladie, congés longue durée et dépendance aux antidépresseurs dessinent une spirale du silence.

Kasserine : radioscopie d’un hôpital malade

Plusieurs corps calcinés, des dizaines de blessés, une ministre de la Santé embarrassée et un chef du gouvernement perplexe ont fait revenir l’hôpital régional de Kasserine sur le devant de la scène médiatique. Aussitôt les cendres et la poussière de l’accident tragique de Khmouda, survenu le 31 aout, sont retombés, les médias dominants et des réseaux sociaux se sont tournés vers d’autres buzz. La grogne des Kasserinois, elle, couve encore dans les couloirs de l’hôpital mais aussi dans la rue. Radioscopie d’un hôpital malade.

Stigmatisées et harcelées, les personnes atteintes du VIH appellent à l’aide

Y.N, enfant de 5 ans, atteint du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), a été interné à l’hôpital Taher Maamouri (Nabeul), le 27 juillet, suite à un accident de la route. Durant son séjour, l’enfant subit un mauvais traitement de la part du personnel de l’hôpital. On lui refuse des soins. On le jette dans les couloirs après son opération. On le pousse carrément à quitter l’établissement. Le staff médical, pourtant averti, rejette Y.N parce qu’il est atteint du VIH. Lumières sur une discrimination cachée par les tabous et la négligence.