Society 669

Hay Hlel : La poterie des kanoun, une affaire d’héritage et de survie

Des maisons vétustes, quelques ânes, des chiens errants, des garçonnets courant dans tous les sens, des vieux qui s’affairent aux portes de leurs maisons… le décor est rudimentaire. On aurait pu croire qu’on est dans le fin fond d’un village. Il n’y a que l’autoroute surplombant le quartier et les stocks de bouteilles en plastiques confinés par les ramasseurs dans de grands sacs qui rappellent qu’on est dans une cité. Il s’agit du quartier Awled Ayar, situé dans la périphérie de Hay Hlel et connu depuis des décennies pour la poterie des fours traditionnels (Tabouna). Cet artisanat perdure et c’est principalement une affaire de femmes.

Derja tunisienne VS arabe classique, un enjeu persistant

La derja tunisienne et l’arabe littéraire paraissent de prime abord en concurrence. Cependant, le différend est bien plus profond, et revêt des enjeux à la fois culturels, politiques, et historiques. Il ne s’agit pas uniquement de questionner l’usage de l’une ou de l’autre. Mais plutôt de s’interroger : pourquoi utiliser l’une aux dépens de l’autre ? Qu’est-ce qui incite à utiliser l’une et à abandonner l’autre ? Nawaat a tenté d’apporter des éléments de réponse.

*Ce dossier de publication entre dans le cadre des activités du réseau de médias indépendants sur le monde arabe. Cette coopération régionale est réalisée par Al-Jumhuriya (Syrie), Assafir Al Arabi (Liban), Mada Masr (Egypte), Maghreb Emergent (Algérie), Mashallah News (Liban), Nawaat (Tunisie), 7iber (Jordanie) et Orient XXI (France).

Territoire Marginal #1 : Sidi Hassine, au bord de la lagune, loin du soleil

Au bord de la Sebkha de Sijoumi, cette lagune salée riche en biodiversité et dévastée par la pollution, des citoyens démunis cherchent à gagner leurs vies à la marge. Ici, à Sidi Hassine, treize kilomètes nous séparent du centre de Tunis. Pourtant, il est difficile de se déplacer et d’accéder aux soins. Les services publics assurent de moins en moins leurs fonctions. Ici, l’abandon scolaire a atteint un niveau assez élevé pour mobiliser une société civile locale aussi déterminée que délaissée par les autorités régionales. Non seulement écrasés par le poids de la marginalisation et de l’injustice sociale, les jeunes de Sidi Hassine observent le sentiment de la hogra s’accroitre parmi leurs rangs au fil des violences policières qu’ils subissent. Ici, ils n’ont pas oublié Aymen Othmani tombé, en octobre 2018, sous les balles de la douane. Pourtant, à Sidi Hassine, on espère, on rêve et on porte des initiatives. Ici, des jeunes brisent la muraille du silence en crachant leurs rimes et en faisant vibrer les rues à leurs pas de danse.

Chute du pouvoir d’achat : A Djebel Jelloud, le boycott n’est pas un choix

Ils sont plus d’un million d’internautes à rejoindre la campagne de boycott de certains produits à cause de la flambée de leurs prix. Dans la cité de Djebel Jelloud, marquée par la précarité, le boycott n’est pas un choix. Les petites bourses des habitants ne leur donnent souvent pas accès à certains produits. Comment les plus démunis survivent ? Le terrain a d’autres réalités à révéler, outre celles des pages des réseaux sociaux.

Reportage à Djebel Jelloud : Les électrices entre désarroi et gap générationnel

A Djebel Jelloud, les affiches déchirées des candidats aux élections législatives jonchent les murs. Elles côtoient des tags plus ou moins lisibles. A quatre jours des élections, rien n’annonce une atmosphère de campagne électorale. Un semblant de calme qui contraste avec un climat social marqué par la violence. Les situations des femmes témoignent du malaise de toute une région où la précarité détermine souvent le vote.

Le mlawi de la dignité : Portrait de Naima, mère courage de Djebel Jelloud

Entre les va-et-vient des véhicules poids lourds qui surplombent le paysage de cette zone industrielle de Djebel Jelloud, difficile d’apercevoir le petit commerce de Naïma, niché entre les usines. Seule une pancarte faite à la main indique l’offre. Naïma vend des « mlawi » qu’elle prépare elle-même, des mouchoirs et des bouteilles d’eau. Une petite affaire montée depuis un an.

Réforme des subventions du pain en Tunisie : pas de baguette magique

Selon l’Institut National de la Consommation (INC), 900.000 unités de pain sont jetées au quotidien, soit une perte de 100 millions de dinars annuellement. Durant Ramadan, la consommation de pain augmente de 135%. Au-delà d’un gaspillage de plus en plus coûteux pour les contribuables, les défaillances de la Caisse Générale de Compensation et la dépendance alimentaire du pays, devenues insoutenables, impactent directement producteurs et consommateurs.

Enquête: L’Union Mondiale des Savants Musulmans, du prosélytisme au service d’Ennahdha

La section tunisienne de l’Union Internationale des Savants Musulmans (UISM) a été créée en 2012. Loin des feux de la rampe, elle a organisé de nombreuses activités dans des espaces étatiques comme le Palais des Congrès et soutenu l’association islamiste Femmes Tunisiennes. Parmi ses très rares activités visibles, des cycles de formation des prédicateurs transformés en cycles d’habilitation charaïque. Cette investigation s’emploie à rendre compte des activités de l’UISM. A cette fin, notre journaliste s’est inscrite à la 5ème session de formation pour l’année 2017-2018 au cours de laquelle, elle a mené une enquête fondée sur la méthode de l’observation participante.

Abattage des chiens errants en Tunisie: Comment panser la plaie ?

Cet été encore, la polémique a enflé au sujet de l’abattage des chiens errants organisé par les municipalités. Habitants convaincus de la nécessité de leur éradication et défenseurs des animaux de plus en plus nombreux se divisent sur l’attitude à adopter face aux animaux de rue dont le nombre est estimé à près de 800.000 sur le territoire national. Les alternatives à l’abattage pur et simple existent pourtant et elles seraient bien plus efficaces.

Reportage: La Madonne de Trapani à la Goulette, une migrante bien accueillie

Sur la petite place devant l’église Saint-Augustin-et-Saint-Fidèle de La Goulette, les curieux font foule. C’est le 15 août, jour de l’assomption de la Vierge, que la Madonne de Trapani va sortir de son refuge sacré pour bénir les bateaux des pêcheurs, une vieille tradition du quartier goulettois de la « petite Sicile ». Désormais, il n’y a pas que des riverains et autres Italiens et Maltais d’antan. De nombreux fidèles subsahariens ont rejoint la célébration.