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Enquête: L’Union Mondiale des Savants Musulmans, du prosélytisme au service d’Ennahdha

La section tunisienne de l’Union Internationale des Savants Musulmans (UISM) a été créée en 2012. Loin des feux de la rampe, elle a organisé de nombreuses activités dans des espaces étatiques comme le Palais des Congrès et soutenu l’association islamiste Femmes Tunisiennes. Parmi ses très rares activités visibles, des cycles de formation des prédicateurs transformés en cycles d’habilitation charaïque. Cette investigation s’emploie à rendre compte des activités de l’UISM. A cette fin, notre journaliste s’est inscrite à la 5ème session de formation pour l’année 2017-2018 au cours de laquelle, elle a mené une enquête fondée sur la méthode de l’observation participante.

Abattage des chiens errants en Tunisie: Comment panser la plaie ?

Cet été encore, la polémique a enflé au sujet de l’abattage des chiens errants organisé par les municipalités. Habitants convaincus de la nécessité de leur éradication et défenseurs des animaux de plus en plus nombreux se divisent sur l’attitude à adopter face aux animaux de rue dont le nombre est estimé à près de 800.000 sur le territoire national. Les alternatives à l’abattage pur et simple existent pourtant et elles seraient bien plus efficaces.

Reportage: La Madonne de Trapani à la Goulette, une migrante bien accueillie

Sur la petite place devant l’église Saint-Augustin-et-Saint-Fidèle de La Goulette, les curieux font foule. C’est le 15 août, jour de l’assomption de la Vierge, que la Madonne de Trapani va sortir de son refuge sacré pour bénir les bateaux des pêcheurs, une vieille tradition du quartier goulettois de la « petite Sicile ». Désormais, il n’y a pas que des riverains et autres Italiens et Maltais d’antan. De nombreux fidèles subsahariens ont rejoint la célébration.

Reportage à Tunis: Les SDF, un autre visage de la crise sociale

Détérioration de la situation économique, hausse des prix des loyers et faible intervention de l’Etat, autant de facteurs qui contribuent à l’augmentation du nombre des Sans domicile fixe (SDF) dans les rues de Tunis, estimé à 3000 cas en 2014. Désormais très visibles dans les rues, près des gares, devant les entrées des bâtiments, dans les jardins publics et ailleurs, ils représentent un des symptômes d’une misère sociale rampante et d’un conservatisme marginalisant.

Pénurie de médicaments en Tunisie: Aux origines d’une maladie sans docteurs

Depuis quelques mois, un spectre agite le pays : la pénurie de médicaments. En effet, que ce soit de la part de patients atteints de maladies chroniques ou passagères, ou de la part de médecins ou de pharmaciens, la sonnette d’alarme retentit, toujours plus insistante. A cette crise sanitaire, la réponse gouvernementale est ambiguë, entre déni de la crise et annonces de mesures d’urgence.

Psycaricatures de -Z- : Nabil Maaloul

Critiqué pour ses choix en tant que sélectionneur national, Nabil Maaloul est désigné par de nombreux supporters et observateurs comme le principal responsable de l’échec de la Tunisie lors de la Coupe du Monde de Football qui se tient actuellement en Russie. Egalement contesté à cause de son salaire élevé et sa double casquette de coach et de commentateur sportif très loyal au Qatar sur BeIN Sports, Maaloul s’est rabattu sur la religiosité pour éluder les répercussions catastrophiques de ses décisions footballistiques. Sélectionneur ou cheikh ? Notre psycaricaturiste répond à sa manière.

Les bandits en Tunisie: des légendes urbaines exclues de l’histoire officielle

Le feuilleton « Chouerreb », diffusé sur Attessia durant ramadan, a suscité une polémique sur la figure du « bandit » et son rapport à l’autorité. Ce débat nous a poussés à puiser dans la mémoire collective et les récits oraux. Et ce, afin d’écrire un récit qui prenne ses distances avec le récit officiel des vainqueurs. L’intérêt populaire suscité par les bandits est si intense qu’il ouvre la voie à l’exagération, voire au mythe. Le conflit fait rage entre ces deux récits. L’un officiel mais privé d’historiens officiels et l’autre, populaire, oral, qui s’est intéressé aux laissés pour compte.

Reportage dans un maquis subsaharien à Tunis: Clandestinité et chaleur humaine!

Si certains Tunisiens mangent dans des établissements clandestins durant ramadan, beaucoup de subsahariens résidents à Tunis le font tout au long de l’année. Par rapport au nombre de personnes originaires d’Afrique subsaharienne résidant à Tunis, le nombre de restaurants subsahariens dans la ville est très bas. Cette absence de la nourriture ouest-africaine dans l’espace public, dans une ville qui depuis des décennies accueille d’importantes communautés subsahariennes interroge. Nos rencontres nous ont menées à un maquis, soit une maison qui se transforme tous les soirs en restaurant informel.

Entretien des écoles : Dessous administratifs d’un désastre humain

Deux élèves sont mortes dans l’incendie d’une école, à Thala. En raison d’un manque d’entretien et de lacunes administratives. Or les carences ne sont pas circonscrites à cette région sinistrée. Seules 1100 écoles sur un total de 4580 ont été aménagées depuis 2011, en Tunisie. Les estimations budgétaires de la loi de finances de 2018 n’ont pourtant pas dépassé 180 mille dinars.

Reportage: Que reste-t-il de la mémoire du 14 janvier dans les rues de Tunis ?

Tunis, janvier 2018. Le pays célèbre 7 ans depuis la chute du régime autoritaire. Le 14 janvier 2011 a marqué un tournant historique, celui du passage de l’autoritarisme à la démocratie, aussi balbutiante soit-elle. L’espace public était le témoin de la rage populaire contre le pouvoir. Est-il fidèle à cette mémoire ? Les autorités post-révolutionnaires sont-elles conscientes de cet enjeu ? Les constats sont amers.

« L’exception tunisienne », impasse de la lutte féminine contre le patriarcat

La décision émiratie d’interdire les femmes tunisiennes d’entrée sur leur sol a suscité une immense vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Nombreux sont celles et ceux qui protestent à corps et à cris sur l’honneur bafoué de la femme tunisienne. Les réactions, souvent chauvines voire xénophobes, révèlent à quel point les femmes en Tunisie sont encore prises en otages par le nationalisme. La rhétorique de « l’exception tunisienne » tant mobilisée ces derniers jours, porte en elle tout ce qui fait l’impasse des femmes tunisiennes dans leur lutte contre le patriarcat.

“Skadra”, un court-métrage documentaire produit par Nawaat

Mohamed Aziz Khlifi, 16 ans, originaire de la délégation de Bir Lahfay, Sidi Bouzid. Walid Lahmar, 27 ans, originaire de la délégation de Bir Ali Ben Khelifa, Sfax. Mohamed Ali Ferjani, 32 ans, originaire de Chneni, Gabes. Tous les trois étaient à bord d’un bateau pour immigrer clandestinement à partir des côtes de Kerkennah le 8 octobre 2017. A l’inverse de 44 de leurs camarades dont les corps ont été par la suite retrouvés, ces trois jeunes sont parmi les rares rescapés de la collision de leur bateau avec un navire militaire tunisien. Après l’incident de la “Skadra”, ils sont aujourd’hui de retour à une réalité dont ils ont espéré se débarrasser.

Importation des préservatifs en Tunisie : Séparer le vrai du faux

Nombreux sont les médias nationaux* et internationaux** à avoir informé d’une interdiction de l’importation des préservatifs par la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Une approximation, puisqu’il s’agit d’une restriction procédurale concernant une catégorie bien déterminée à savoir « les préservatifs en caoutchouc vulcanisé non durci ». Et même pour ce type de condoms, la restriction n’est pas absolue. C’est juste que la (BCT) a supprimé les lignes de crédit d’importation pour 604 produits « non-nécessaires » dont ceux de ce type.

Jeunesse révoltée & statue de Bourguiba : tentatives symboliques de « tuer le père » ? [Vidéo]

Poursuivies pour dégradation d’un bien public, trois membres du collectif militant, « la marche des 17 », ont été relaxés, vendredi dernier, après une deuxième comparution au tribunal cantonal de Tunis III. Les faits remontent au 22 juillet quand elles ont tagué sur le piédestal de la statue d’Habib Bourguiba des slogans en hommage à la lutte sociale qu’elles mènent. Depuis qu’elle a été réinstallée, le 23 mai 2016 dans l’artère principale de Tunis, la statue du « combattant suprême » a été taguée, plusieurs fois, par de jeunes mouvements contestataires. Une bataille symbolique est engagée. Nawaat s’est intéressé à recenser ses motivations et à comprendre ses dessous.