Reportage : A Sidi-Bouzid, l’abstention est la voix des Sans-voix !

A Bouzayéne, une semaine après les élections législatives, les habitants sont en deuil. En deuil de leur révolte, ils ne parlent que de déception. Ici, rien n’a changé, ni le taux élevé du chômage, ni la pénurie de l’eau, ni la confiscation de la dignité. Pour la population, la transition démocratique n’est pas passée par Sidi Bouzid. Des slogans « anti-pouvoir » et « anti-système», fraichement tagués sur les murs de la ville, libèrent la voix réprimée des Sans-voix. Reportage.

Compromis historique en Tunisie, mode d’emploi

On se dirige en Tunisie vers un compromis historique entre les deux ennemis d’hier, le parti se présentant comme laïque et moderniste de M. Béji Caïd Essebsi et le parti islamiste de M. Ghannouchi. Certes, pour certains observateurs et politiciens, cela semble relever de l’ordre de l’impossible; mais la politique n’est-elle pas justement l’art de l’im-possible, celui rendant possible ce qui semble hors de portée ?

A Sfax : un enseignant se fait maltraiter par les forces de l’ordre

Cette agression, tout comme les précédentes dans la Tunisie post-révolution, est très grave. Comme la victime fait partie du corps enseignant, cette agression est autant plus grave que les précédentes. Si l’enseignant en Tunisie ne trouve aucune dignité et aucun respect, on peut affirmer que le dernier pilier de liberté, savoir, et progrès est menacé et par la suite on ne peut plus être optimiste pour le devenir de notre Tunisie.

Interview avec Jean-Louis Debré : « Enrichissons nous de la vérité des autres, mais soyons nous-mêmes ».

Interview exclusive accordée à Nawaat par M. Jean-Louis Debré (ex-président de l’Assemblée nationale française, ex-ministre de l’Intérieur et actuel président du Conseil constitutionnel français) ; et laquelle interview ayant porté sur le rôle de la juridiction constitutionnelle dans l’affermissement de la démocratie et de l’État de droit, tout comme sur des aspects relatifs aux échanges des expériences juridiques entre les Nations.

ATIDE dénonce le laxisme de l’ISIE face aux infractions électorales

« Elections législatives 2014 : entre l’affirmation de la citoyenneté et la faiblesse de l’ISIE », tel était le thème de la conférence de presse tenue par l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE). Pour l’ONG, avec les 9821 infractions enregistrés dans les 27 circonscriptions électorales, le bilan de ces législatives s’avère négatif.

Les candidats à la présidentielle sur le divan de deux psy

Comme le suppose la règle en politique, il faut tuer le père pour faire son ascension. Selon le mythe freudien, le meurtre du père, chef de la horde primitive, est un acte nécessaire à la fondation d’un nouvel ordre social. Mais tout le monde ne s’identifie pas au même père et ne tue pas le même père. Le regard posé par deux psychanalystes, Hechmi Dhaoui et Skander Boukhari, sur la ruée vers cette position désirante du pouvoir est autrement révélatrice de ce qui travaille l’espace politique de l’après Bourguiba-Ben Ali.

L’encre, symbole de commerce électoral

Déjà, de par sa teinte mauve, elle a annoncé, en un clin malicieux, la nature du résultat final, le mauve étant la couleur de l’ancien régime que le gagnant est supposé représenter. Plus grave, elle a stigmatisé l’électeur tunisien, en faisant spectaculairement un mineur en politique malgré sa maturité avérée, ostensiblement évoquée par tous, mais manifestement minoré par le recours à l’agent sale qui a fait des ravages dans ces élections.

Critique du dernier film “Samba” d’Olivier Naccache et Éric Toledano

Le dernier film d’Éric Tolédano et Olivier Naccache « Samba » avec Omar SY et Charlotte Gainsbourg, adaptation du roman Samba pour la France de Delfine Coulin à l’écran, est un hymne humaniste en faveur des « sans-pap » (les sans papiers) ; ces troubadours des temps modernes qui se déplacent de continent en continent pour tenter de tirer leur épingle de cette lutte du tous contre tous ; risquant de plus en plus d’y laisser cette peau qu’ils sont prêts à sacrifier, au plus offrant, dans cette grande foire mondiale où tout se vend et s’achète.

La pérennité de la révolution, enjeu déclaré des présidentielles

Dimanche 2 novembre, le nouveau paysage politique se dessine à vitesse grand V. C’est à Monastir que Béji Caïd Essebsi a décidé de lancer sa campagne électorale, lors d’une grande messe presque superstitieuse, au milieu des tombes, face au mausolée de Bourguiba, comme pour mieux signifier qu’en réponse à la peur du présent, on invoque un passé paternaliste. Au même moment à Tunis, Avenue Bourguiba et dans une salle du Colisée chauffée à blanc, des Tunisiens dont on ne peut pas dire qu’ils sont « islamistes » scandent en chœur « A bas le parti du Destour, à bas le bourreau du peuple », « Fidèles, fidèles au sang des martyrs », « Non au retour non à la liberté pour la mafia destourienne » ou encore « Ni RCD, ni Nidaa ».

Quand la lutte contre le terrorisme sert de couverture à l’abus de pouvoir

Plusieurs jeunes sont dans son cas, emprisonnés ou enfermés dans les centres de détention, où ils passent plusieurs semaines, voire des mois, sans procès. Dans l’absence quasi totale de suivi, de contrôle et surtout de droits fondamentaux de défense, il est difficile d’avoir les chiffres exacts de ces cas d’arrestations arbitraires. La lutte contre le terrorisme est, encore une fois, utilisée comme prétexte pour un abus de pouvoir.

On a voté et puis après ! Premières leçons de la dernière « Takhmira » électorale en Tunisie.

Si l’on cumule les députés de Nidaa, d’Ennahdha ainsi que de la myriade de petites formations libérales des restes de la Destourie ayant obtenu quelques députés, nous nous trouvons en face d’une chambre majoritairement conservatrice, n’en déplaisent aux nombreux commentateurs, en particulier européens qui ne cessent de nous vanter « l’excellence démocratique tunisienne » et la clôture « heureuse » de la séquence révolutionnaire.

Interview de M. Riadh Ferjani à propos du 2e rapport de la HAICA relatif au pluralisme politique dans les médias.

Les législatives viennent à peine de s’achever, et la HAICA s’apprête à publier son deuxième rapport relatif au pluralisme politique au sein des médias audiovisuels. Au cours d’un interview que M. Riadh Ferjani, membre de ladite HAICA, a bien voulu nous accorder, le jeudi 30 octobre 2014, nous avons profité pour lui poser une question relative à ce rapport. Sans rentrer dans les détails de ses conclusions -la publication du rapport étant imminente-, nous avons, tout du moins, souhaité obtenir quelques indications sur les tendances en la matière.

Législatives 2014 : Les sondages sortis des urnes divisent l’ISIE et la HAICA

Lors de la soirée électorale du 26 octobre, les chaînes el-Hiwar Ettounsi et al-Wataniya ont enfreint « le silence électoral » en diffusant les résultats de sondages sortis des urnes, plaçant le parti Nidaa Tounés en première position. Invités à commenter ces sondages, les candidats n’ont pas, non plus, respecté la loi électorale. Mais, curieusement, l’Isie affirme vouloir sanctionner les instituts de sondage qui ne sont, pourtant, soumis à aucune loi. Pour la Haica, cette interdiction est problématique et devrait être revue dans le sens de l’intérêt général.

Tunisie : Le scrutin de la fracture

Il y aura un avant et un après 26 octobre 2014. La date clôt peut-être un cycle historique entier, marqué par le « despotisme éclairé », la « révolution du jasmin », et enfin ce que l’on pourrait appeler le « coup d’Etat démocratique ». Pacifiste en apparence, l’histoire politique tunisienne n’en reste pas moins ponctuée par des épisodes violents. L’un d’entre eux se passe probablement en ce moment-même sous nos yeux : c’est la restauration de l’ordre ancien, sorte de trahison soft et discrète des martyrs du 14 janvier.