Il s’agit ici de traiter de la relation entre espace public et religion à partir du problème de la légitimité, c’est-à-dire de la justification de l’espace public entendu en tant qu’espace de publicisation de la pensée, à partir de la religion, dans un contexte arabo-musulman. Et ce, dès le XIXe siècle, c’est-à-dire à partir de la réception de la pensée des lumières et de la modernité occidentales.
Impressions de voyage en France : Regard tunisien sur la lutte des Gilets Jaunes
Heureux qui, comme Ulysse a fait un bon voyage… au pays de la Commune par ces jours de dignité humaine reconquise. Trois semaines ont été largement suffisantes pour une catharsis à la française ciblant les maux endémiques qui ont gangréné le pays au fil des décennies. Chroniques tunisiennes à l’appui, les faits actuels de l’hexagone dégagent à l’évidence plus qu’une impression de déjà vécu.
Entretien avec Leyla Dakhli: «L’exception tunisienne», ses usages et ses usagers
Leyla Dakhli, historienne tunisienne spécialiste de l’histoire intellectuelle et sociale du monde arabe, a récemment écrit une recension de l’ouvrage « Tunisia : An Arab Anomaly » de Safwan Masri, dans laquelle elle revient longuement sur l’usage politique qui est fait de la notion d’ « exception tunisienne » par ce dernier. A l’occasion d’un colloque à Tunis, nous l’avons rencontrée pour revenir sur cette notion et ses implications ainsi que sur les parcours professionnels du personnel politique qui la porte aujourd’hui.
Cinéma : « Weldi » de Mohamed Ben Attia, touché au coeur
D’où « Weldi » tire-t-il sa justesse ? De ce qu’il n’appuie pas trop sur le drame qu’il met en scène : un fils part, et le film s’arrange avec délicatesse pour que ce départ ne soit pas aussi simple pour les parents. C’est de cette étoffe-là que Mohamed Ben Attia veut que notre sympathie soit faite, au risque de ne pas dépasser l’argument du drame. Actuellement en salles, le film est en compétition officielle au Tozeur International Film Festival.
Enquête : Affaire Halq El Menzel, corruption ou mirage communicationnel ?
Déclenchée par le limogeage du ministre de l’Energie et quatre responsables du même ministère, la polémique sur l’affaire Halq El Menzel a duré peu de temps avant de tomber dans l’oubli. Accusant la société TOPIC d’exploiter ce champ pétrolifère sans autorisation depuis 2009, le gouvernement a ensuite révisé sa copie et a fini par résumer l’affaire en une confusion dans l’interprétation des articles du Code des Hydrocarbures. Quant aux soupçons de corruption, ils ont été plus tard présentés comme une simple question de négligence administrative. Ces évolutions ont laissé la société accusée dans une situation ambiguë et le gouvernement dans une position suspecte.
Cinéma : « Astra » de Nidhal Guiga, difficile différence
Entre réalisme psychologique et bifurcation vers la fantaisie, « Astra » livre une parabole sur le refus de la différence, sans se départir d’une part d’opacité qui pénalise son propos. Tanit de Bronze des JCC 2018, ce court-métrage de Nidhal Guiga sera en compétition officielle au Tozeur International Film Festival, du 05 au 08 décembre 2018.
Théâtre : « Watershed » de Wahid Ajmi, raviver la mémoire
Le 21 septembre 2018 à la cité de la culture, 19h, nous assistons à la première de “Watershed” de Wahid Ajmi : une représentation bien marquante de par son énergie, ses couleurs, ses ombres et ses voix qui laissent une trace indélébile dans nos corps. C’est à partir de ces traces que s’élabore ce propos qui tente de décrire non seulement la beauté visuelle et sensuelle de cette pièce mais aussi son intérêt esthétique et politique. « Watershed » sera présentée aux Journées Théâtrales de Carthage (JTC), vendredi 14 décembre, à 15h et à 19h, au Rio.
Environnement : que peuvent les municipalités ?
Gestion des déchets, protection de la biodiversité, préservation de l’eau… les municipalités sont confrontées quotidiennement aux problématiques liées à l’environnement. Pas sûr pourtant qu’elles puissent faire grand-chose, même après les premières élections municipales libres de l’histoire de la Tunisie et avec leurs prérogatives élargies grâce au nouveau Code des collectivités locales.
Lettre d’une féministe tunisienne, trentenaire, précaire et désespérée
Désolée, Monsieur le Président, mais je ne partage pas l’enthousiasme suscité par le dépôt de votre projet de loi sur l’égalité à l’héritage. J’ai beaucoup de boulot mais aucun salaire, aucune couverture sociale, aucune assurance-maladie et je ne cotise pas pour ma retraite.
Contrôles d’identité en Tunisie : Police, hogra et accès à l’espace public
Phénomène auquel très peu d’attention est prêtée, les pratiques policières qui instaurent une discrimination dans l’accès à l’espace public comme le « contrôle d’identité » sont omniprésentes, notamment au centre-ville de Tunis. Ces pratiques, qui touchent de jeunes hommes issus de quartiers populaires ou de régions intérieures, sont là pour faire comprendre à ces derniers que leur présence est indésirable. Une question profondément politique qui peine pourtant à s’articuler comme telle.
Hausse des prix, pénurie, inflation… et si le boycott était la solution ?
Boycotter certaines marques pour faire baisser les prix s’est avéré efficace au Maroc. Face à une poussée inflationniste sans précédent, le mouvement pourrait-il s’étendre à la Tunisie ? Pas si simple.
Manifeste pour une autre image de l’écriture : Replacer l’écriture au cœur de la vie
Ce texte a été écrit à l’occasion d’une rencontre à la foire du livre avec l’auteur Aymen Daboussi, animée par Adnen Jdey autour du thème « écrire autrement aujourd’hui ».
Cinéma : « Subutex » de Nasreddine Shili, dur comme fer
Attendu de pied ferme, « Subutex » de Nasreddine Shili est un documentaire clivant. Le pouvoir double qu’a sa caméra de porter au jour ce que la société relègue hors-champ, marque la force du geste en même temps que ses limites. Le film a été projeté dans le cadre des Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
Biodiversité en Tunisie: raréfactions inquiétantes et explosions de l’exotique
La Tunisie n’échappe pas, comme le reste du monde, à la raréfaction voire à l’extinction des espèces naturelles qui s’y trouvent. Parallèlement à cette disparition annoncée, l’extension des espèces exotiques ne cesse de s’étendre. Dans cet article, nous présentons des cas de raréfactions d’espèces connues en Tunisie, des causes majeures de cette situation et appelons à la limitation de l’extension des espèces exotiques, notamment végétales.
Dossier : Que valent les réformes économiques imposées dans le monde arabe ?
Ce dossier de publication entre dans le cadre des activités du réseau de médias indépendants sur le monde arabe. Cette coopération régionale est réalisée par Al-Jumhuriya (Syrie), Assafir Al Arabi (Liban), Mada Masr (Egypte), Maghreb Emergent (Algérie), Mashallah News (Liban), Nawaat (Tunisie), 7iber (Jordanie) et Orient XXI (France).
Réforme du système financier palestinien, un des moyens d’enterrer l’Intifada
Cette étude tente de comprendre le rôle joué par les « réformes économiques » menées par l’Autorité palestinienne dans le renforcement de l’emprise d’Israël, puissance occupante, sur la société palestinienne ainsi que leur impact sur la répression de la deuxième Intifada. La thèse principale de cette étude est que la deuxième Intifada a pris appui sur un système financier informel et parallèle. Ce système a permis à l’aide palestinienne de parvenir jusqu’aux résistants. L’aide répondait aux besoins d’une société sous embargo, ainsi qu’aux besoins logistiques des organisations de la résistance. Raison pour laquelle Israël a imposé à l’Autorité palestinienne, via des pressions directes ou celles de la communauté internationale, des réformes qui auront joué un rôle déterminant dans la stratégie de domination israélienne.
Syrie & Égypte: l’ouverture économique, un moyen de reproduction des élites autoritaires
En l’absence de systèmes politiques et juridiques démocratiques et transparents, la libéralisation économique a abouti à une véritable catastrophe sociale en Syrie et en Egypte. Elle est devenue un moyen de reproduction des élites dirigeantes, qui se sont élargies ou rétrécies au gré des besoins du pouvoir, et a permis de faire fructifier les recettes du ‘’pillage premier’’ des caisses publiques par la première génération autoritaire, les fonds étant réinvestis à l’international, mis à l’abri dans des paradis fiscaux ou utilisés pour créer des multinationales, décuplant ainsi les fortunes en question.
Dette de la Jordanie & FMI : le retour de l’illusion
Les manifestations de l’été dernier ont replacé les politiques économiques suivies par la Jordanie depuis la fin des années 80 au cœur du débat public national. Si tout a commencé avec l’amendement de la loi relative à l’impôt sur le revenu, la ‘’flambée du mois de juin’’ déborde en réalité largement ce cadre. La contestation exacerbée d’une rue hostile au projet de loi a en effet permis de dégager un espace politique qui avait disparu depuis l’échec de la ‘’flambée de novembre’’ 2012, et ramené la question de la fiscalité au centre des discussions en perturbant -au moins momentanément- la mise en œuvre de l’accord de ‘’facilité élargie’’ signé avec le FMI en 2016 en vue d’étendre l’assiette fiscale.