Encore une fois, je sors d’une pièce de théâtre avec beaucoup de bonheur et une sérénité ressentie dans le corps, corps recomposé suite à une belle expérience. Il s’agit de « La Fuite » de Ghazi Zaghbani, avec lui-même comme acteur, jouant un salafiste, Nadia Boussetta, en fille de joie bien singulière et Mohamed Houcine Grayaa en client contrarié.
Allaitement en Tunisie: Quand le mercantilisme menace la santé publique
Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande l’allaitement au sein exclusif pendant les six premiers mois suivant la naissance, le nombre de femmes qui allaitent en Tunisie est étonnement faible. La moyenne mondiale est de 39,5%, loin devant la Tunisie où, en 2012, seuls 8,5% des femmes allaitaient exclusivement jusqu’à 6 mois.
Chaos et passe-droits au consulat de Tunisie à Montréal
Heure : Avant-midi, été 2018. Lieu : La salle d’attente du consulat de Tunisie à Montréal.
Situation : Deuxième tentative pour moi de récupérer mon passeport et celui de ma conjointe. Il semble que c’est le cas de la majorité des présents dans la salle bondée et une partie des ressortissants tunisiens sont debout faute de places assises. Pour récupérer un document, il faut prendre un numéro et attendre son tour avec tout le monde. En règle générale, venir récupérer un document d’une administration ne devrait pas prendre autant de temps que déposer une demande et les files d’attente sont différentes. Mais au pays du jasmin, tout est mêlé.
Cinéma : « Black Mamba » d’Amel Guellaty, l’âme au poing
Avec une efficacité dans la narration comme dans la mise en scène, « Black Mamba » d’Amel Guellaty fait jouer contre le poids des normes sociales le personnage typé sans être stéréotypé d’une fille courage. Ce court-métrage sera projeté à San Francisco, dans le cadre du Silicon Valley African Film Festival qui se tient du 5 au 7 octobre 2018.
Erreurs médicales en Tunisie: vide juridique, impunité et omerta
Avec un dispositif juridique insuffisant, un gouvernement qui traîne à adopter et soumettre au législateur un projet de loi et une omerta corporatiste, la crise du secteur de la santé en Tunisie ne cesse de s’accentuer, notamment en favorisant l’impunité des erreurs médicales. Des proches de patients victimes témoignent.
Enquête: L’Union Mondiale des Savants Musulmans, du prosélytisme au service d’Ennahdha
La section tunisienne de l’Union Internationale des Savants Musulmans (UISM) a été créée en 2012. Loin des feux de la rampe, elle a organisé de nombreuses activités dans des espaces étatiques comme le Palais des Congrès et soutenu l’association islamiste Femmes Tunisiennes. Parmi ses très rares activités visibles, des cycles de formation des prédicateurs transformés en cycles d’habilitation charaïque. Cette investigation s’emploie à rendre compte des activités de l’UISM. A cette fin, notre journaliste s’est inscrite à la 5ème session de formation pour l’année 2017-2018 au cours de laquelle, elle a mené une enquête fondée sur la méthode de l’observation participante.
Cinéma : «Papa Hédi» de Claire Belhassine, une icône au passé recomposé
Passé le concert d’éloges, que voir dans « Papa Hédi » ? Certes un portrait intime du maestro Hédi Jouini. Mais surtout le matériau d’un documentaire potentiellement plus maîtrisé qui tendait les bras à sa réalisatrice Claire Belhassine. Le film est en salles depuis le 26 septembre 2018.
En Tunisie, la classe politique est en plein désarroi
L’état d’instabilité et de décomposition totale de l’ensemble de la classe politique tunisienne, (à part le parti islamiste Ennahdha), complique un peu plus le très difficile processus de transition démocratique en cours. Les bouleversements récents et continus au sein des partis et des blocs parlementaires annoncent une transformation imminente et imprévisible de la scène politique nationale. Ce qui pourrait devenir une donnée importante et déterminante dans toute entreprise de changement à venir. On le sait, dans un état de délabrement total, tout devient possible.
Révolte de Gafsa & Justice transitionnelle: La portée symbolique ne suffit pas
Le mercredi 26 septembre a été un jour particulièrement important au tribunal de première instance de Gafsa. L’émotion était à son comble quand les militants et les meneurs de la révolte du bassin minier de Gafsa, en 2008, sont entrés dans la salle d’audience où ils avaient été roués de coups, jugés de façon inique et condamnés, il y a presque 10 ans jour pour jour. Mais cette fois, ils sont entrés par la porte principale, en tant que victimes attendant de voir condamnés les auteurs de ces actes, et non en tant que prévenus accusés de comploter contre l’État. Leur seul crime en 2008 ? Avoir osé manifester pacifiquement contre ce qu’ils considéraient comme des pratiques déloyales en matière d’embauche, du népotisme et un manque de transparence de la part de la Compagnie des phosphates de Gafsa, une entreprise détenue par l’État et le principal (voire le seul) employeur de la région.
Menaces sur les semences paysannes en Tunisie
A contre-courant de l’industrie semencière, l’Association Tunisienne de Permaculture, créée en 2013, tente de réhabiliter les semences paysannes. Reportage au Kef où se tenait la 4ème Fête des semences paysannes.
Migration: La Tunisie favorable à un deal à la turque avec l’UE?
Après avoir rejeté l’idée de créer des centres de débarquement des migrants sur le sol tunisien, voilà que la Tunisie se montre favorable à un accord avec l’Union européenne (UE). Désormais, l’UE pousse en direction d’un deal inspiré de l’accord entre l’UE et la Turquie. C’est ce qui ressort du sommet informel de Salzbourg tenu mercredi 19 et jeudi 20 septembre.
De Bourguiba à Ben Ali : Que faire du corps d’un souverain déchu ?
Encombrant. Entre 1987 et 2000, Bourguiba était devenu un boulet pour le régime de Ben Ali. Le nouveau président n’a jamais su s’accommoder de la présence de ce vieillard malade: cloîtré dans de vieux palais, déplacé secrètement, maltraité en silence, dérobé au regard public puis exposé en grande pompe comme une relique. Bourguiba savait qu’il voulait vivre à Carthage et mourir à Monastir mais il a oublié de paver le chemin qui le mènerait du palais au mausolée. Une erreur de calcul qui lui a coûté 13 années de purgatoire.
Journées d’Art Contemporain de Carthage 2018: un hibou à midi
Il n’y a pas de quoi lever les yeux. Il y a plutôt de quoi confirmer l’affligeante modestie des productions locales en arts plastiques. C’est un bazar où, à quelques rares exceptions tout se vaut, qui s’est tenu à la Cité de la Culture du 19 au 26 septembre 2018. C’était la 1ère édition des Journées d’Art Contemporain de Carthage.
Emprunt auprès de la diaspora tunisienne: les conditions sont-elles réunies ?
Des appels au patriotisme et au civisme des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE), se font de plus en plus pressants. Le dernier appel en date, qui n’est pas passé inaperçue, est celui du communiqué de Marouan Abassi, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), lors de la première édition du Middle East Mediterranean (MME) Forum qui s’est déroulé les 25 et 26 août, en Suisse à Lugano. Le gouverneur a en effet annoncé que la BCT envisage le lancement d’un emprunt en devises auprès de la communauté tunisienne à l’étranger. Un comité de réflexion est constitué à cet effet. Il va étudier les conditions de cet emprunt et proposer les meilleures voies pour développer des produits d’épargne orientés vers cette communauté.
“Kerkennapolis”, reportage sur un dilemme insulaire [Vidéo]
En septembre 2016, un accord signé entre le gouvernement, les diplômés chômeurs et les organisations syndicales a mis fin à une crise sociale qui a pris une tournure sécuritaire soldée par l’éviction des policiers de Kerkennah de mi-avril à mi-septembre 2016. Deux ans plus tard, deux ministres signataires de cet accord sont revenus, exactement le 7 septembre 2018, pour parler du développement de l’archipel. Quel développement à l’heure où la pêche, principale activité des habitants, et le tourisme « écologique » prêché par l’Etat sont contraints à subir les dommages de l’industrie pétrolière ? Cette vidéo est le fruit de 48 heures passées à Kerkennah à s’entretenir avec un pêcheur, deux ministres, un représentant des diplômés-chômeurs et un hôtelier. Reportage.
Interview avec Kamel Jendoubi: La guerre au Yémen, les droits de l’homme et l’ONU
Présenté aujourd’hui au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, le rapport sur le Yémen du groupe d’experts indépendants mandaté par le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies en décembre 2017 a suscité de vives réactions depuis sa publication le 28 août dernier. Nawaat a rencontré le président du groupe d’experts, Kamel Jendoubi, ex-ministre tunisien, ancien président de l’ISIE et militants historique pour les droits de l’homme. Interview.
Béji Caïd Essebsi, un président hors-jeu
Rassembleur, c’est la qualité qui a redonné vie au corps politique de Béji Caïd Essebsi depuis sa réapparition en 2011 jusqu’à son accession à la présidence de la République fin 2014. A force de confondre le sens du consensus et l’énergie fédératrice, le chef de l’Etat s’est retrouvé à la marge du jeu politique, obsédé par le pouvoir magique de l’article 99 de la constitution, lui permettant de convoquer le gouvernement à un vote de confiance au parlement. Un péché trop mignon qu’il n’a pas pu se permettre. C’est ce que nous croyons retenir de son interview, hier soir, sur El Hiwar Ettounsi.
Dans les manuels scolaires, l’Histoire de la Tunisie s’arrête en 1964
En 2011, les photographies, les extraits de discours étudiés dès l’école primaire, et tout le contenu relatif à Ben Ali disparaissaient du programme d’enseignement de l’histoire et de l’éducation civique, laissant blanches des pages et des pages des manuels scolaires. En 2015, c’est une leçon couvrant la période de l’histoire nationale entre 1964 et 1987 qui a été à son tour expurgée. Le ministère de l’Education promettait d’ores et déjà des réformes, et entre-temps, les travaux de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) sont passés par là. Mais qu’en est-il vraiment aujourd’hui ? Quel discours historique apprennent désormais les élèves ?