Dossier : Jaou Tunis 2018, de l’art et de son ballon dégonflé

Alors que Jaou Tunis 2018 vient de refermer ses quatre pavillons, le constat s’impose cette fois-ci sans appel : le ballon aura été bel et bien dégonflé. Pourquoi dès lors s’y intéresser ? Parce qu’avec sa cinquième édition, cette manifestation est devenue symptomatique par certains aspects d’une situation problématique des arts visuels en Tunisie, du discours dont on les drape ainsi que des conditions de leur exposition.

Interview avec Bochra Belhaj Hmida, présidente de la COLIBE

Des centaines d’islamistes et conservateurs de tous bords ont manifesté samedi 11 août à la Place du Bardo contre les recommandations du rapport de la Commission pour les Libertés Individuelles et l’Egalité (COLIBE) publié le 8 juin dernier. Ses soutiens appellent à une grande manifestation lundi 13 août à 18h devant le théâtre municipal à l’Avenue Bourguiba. Dans ce contexte tendu qui marque le retour au clivage identitaire et au conflit sur le modèle sociétale en Tunisie, Nawaat a rencontré Bochra Belhaj Hmida. Interview.

Psycaricatures de -Z- : Habib Essid

L’ancien chef du gouvernement Habib Essid a été nommé, lundi 6 mai 2018, ministre conseiller spécial chargé des affaires politiques auprès du président de la République. Le fait d’avoir été malmené par les députés du parti fondé par Béji Caïd Essebsi qui lui ont retiré leur confiance le 30 juillet 2016 n’a pas dissuadé Essid d’intégrer le cabinet présidentiel. Pourtant, il considérait à l’époque l’approbation de son limogeage par Caïd Essebsi après un an et demi de loyaux services comme « un coup de poignard dans le dos ».

Dendri, quand le Stambeli s’affranchit de l’espace et du temps

Le dendri est une boisson servie aux mausolées en Tunisie. Elle se compose de sorgho, lait fermenté, eau et sucre. Un breuvage atypique tout comme le projet musical qui porte son nom. Présenté en concert mercredi 27 juin à la salle de la Bourse du Travail dans le cadre de la 5ème édition du festival « Jaou Tunis », Dendri propose une fusion entre instruments traditionnels afro-berbères comme le guembri et la gombra et instruments occidentaux tels que la batterie et la guitare. Une manière de défier l’espace et le temps en sortant ce genre de musique soufi de son cadre classique et en lui donnant un coup de jeune permettant aux nouvelles générations de se l’approprier.

Pénurie de médicaments en Tunisie: Aux origines d’une maladie sans docteurs

Depuis quelques mois, un spectre agite le pays : la pénurie de médicaments. En effet, que ce soit de la part de patients atteints de maladies chroniques ou passagères, ou de la part de médecins ou de pharmaciens, la sonnette d’alarme retentit, toujours plus insistante. A cette crise sanitaire, la réponse gouvernementale est ambiguë, entre déni de la crise et annonces de mesures d’urgence.

« Rai Uno City »: Quand le théâtre dénude la société

Une métamorphose minime du Cogito cartésien est venue chatouiller mes neurones, le jour où j’ai fait la découverte d’un chef-d’œuvre théâtral intitulé « Rai Uno City » produit par le Centre National des Arts Dramatiques et Scéniques de Médenine. C’était le 15 avril dernier au Complexe Culturel de Monastir. Ce spectacle sera présenté le 09 août à Mad’art dans le cadre du Festival de Carthage.

Journées chorégraphiques de Carthage: entre rupture et libération

Au début du mois, le rideau tombait sur la première édition des Journées chorégraphiques de Carthage, aussi connues sous le nom de Carthage Dance. Si le spectacle de clôture a été très apprécié par le public, celui-ci s’est tout autant enthousiasmé pour le discours qui a précédé la performance, et dont l’audace rompait avec les discours officiels dont on a souvent l’habitude en pareilles occasions. Retour sur les principaux moments de cette manifestation.

Hommage : Sophia Baraket, fondu au noir

L’une de ses dernières photos capte un jeu d’enfant. Mais à côté du jeu, il y a le temps que demande l’enfant terrible tapi en elle. Maintenant que le sablier est renversé, persiste sur la rétine ce bout de vie qui nous rapproche de Sophia Baraket, décédée dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 juillet 2018, à mesure que le temps nous sépare d’elle. Hommage.

Déchets solides dans le milieu rural en Tunisie: quelles solutions ?

Où l’on va en Tunisie, il n’y a pas un seul paysage exempt des déchets plastiques. Même dans des lieux supposés loin de toute influence humaine (désert, forêts, cours d’eau…), toute sorte de déchets y est présente. Les plus fréquents sont les canettes de bière, les bouteilles en verre de vin et de bière, les flacons d’eau minérale, sans oublier les « couches » des bébés, les boîtes de yaourt… Bref, si les problèmes des déchets en milieu urbain sont relativement bien connus, ceux du milieu rural le sont moins, pour la simple raison qu’ils ne sont pas évoqués.

Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Feu », métaphores ininflammables

Avec un corpus de pièces inégalement intéressantes en soi, mais rentrées au forceps dans un propos thématique qui les décontextualise, le deuxième pavillon de Jaou Tunis 2018 rate son coche. Se voulant fidèle à l’élément feu, l’exposition réduit ses œuvres à des métaphores ininflammables. Elle se poursuit dans l’imprimerie Cérès, jusqu’au 27 juillet 2018.

Tunisie-Royaume Uni: La pilule de l’austérité aux frais de sa Majesté

Le 2 juillet dernier, le quotidien The Guardian révélait que le gouvernement britannique avait passé un contrat avec l’agence M&C Saatchi pour une campagne de communication au profit du gouvernement tunisien. Cette révélation, alimentée par les déclarations de l’ambassadrice britannique en Tunisie et celles du porte-parole de la Présidence du Gouvernement, met en lumière l’implication grandissante des pays étrangers en Tunisie, sous le couvert bien commode du « renforcement des capacités ». Un problème d’autant plus critique que c’est l’Etat tunisien lui-même qui demande l’assistance étrangère.

Psycaricatures de -Z- : Souad Abderrahim

Elue maire de Tunis le 3 juillet, Souad Abderrahim, députée d’Ennahdha à l’Assemblée constituante, est devenue le symptôme du début de la fin de l’alliance entre Nida Tounes et le parti islamiste. Son élection à la tête du conseil municipal de la capitale a provoqué l’enthousiasme de beaucoup de partisans d’une meilleure inclusion des femmes dans la classe politique et la consternation de ceux qui n’y voient qu’un coup de comm’ d’Ennahdha dans sa quête d’une image plus modérée et donc favorable au leadership féminin.

Enseignement technique en Tunisie, où va-t-on ?

L’enseignement de base, tel qu’il est aujourd’hui, laisse derrière lui des victimes ; un certain nombre d’élèves qui n’ont pas pu ou su s’y adapter pour diverses raisons. Parmi ces raisons, il y a la précarité, l’abandon parental, le manque de motivation et parfois même un handicap qui n’a pas encore été diagnostiqué (et qui ne le sera peut-être jamais). En résultent redoublement à répétitions, abandons scolaires, chômage, délinquance.

Exposition « Lieux de nulle part » : insularités photographiques

Sur les différents territoires, géographiques et intimes, que Lieux de nulle part a transportés avec elle sur l’île de Kerkennah du 21 au 27 juin 2018, une sensation de dépaysement se fait jour. Au fil des travaux de huit photographes, cette exposition collective draine une réflexion variée sur les insularités aussi bien visuelles que psychiques. Organisée dans le cadre la première édition du Festival International de Photographies et d’Arts visuels Kerkennah, elle se poursuit à Ghaya Gallery, à Sidi Bousaïd, jusqu’au 27 juillet 2018.

Psycaricatures de -Z- : Nabil Maaloul

Critiqué pour ses choix en tant que sélectionneur national, Nabil Maaloul est désigné par de nombreux supporters et observateurs comme le principal responsable de l’échec de la Tunisie lors de la Coupe du Monde de Football qui se tient actuellement en Russie. Egalement contesté à cause de son salaire élevé et sa double casquette de coach et de commentateur sportif très loyal au Qatar sur BeIN Sports, Maaloul s’est rabattu sur la religiosité pour éluder les répercussions catastrophiques de ses décisions footballistiques. Sélectionneur ou cheikh ? Notre psycaricaturiste répond à sa manière.