La cueillette des mauvais films pour cette année 2018 est maigre – fort heureusement. On se contente alors d’une petite mise au point nuancée.
La cueillette des mauvais films pour cette année 2018 est maigre – fort heureusement. On se contente alors d’une petite mise au point nuancée.
Bien modeste, la cuvée des bons films pour l’année 2018 a de quoi nous rassurer. Après tout, c’est mieux que rien.
« Le pays est sale » est une des rengaines les plus répétées du catalogue des plaintes que l’on émet contre l’état du pays. Depuis quelques mois, des initiatives individuelles, citoyennes viennent changer quelque peu le paysage, à la fois physiquement et symboliquement. Des initiatives qui posent à travers des actes la question de la responsabilité individuelle et collective.
Au moment où les actions de contestation des membres de la communauté subsaharienne à Tunis se multiplient suite au meurtre du président de l’Association des Ivoiriens de Tunisie Falikou Coulibaly dimanche lors d’un braquage à la Soukra, Nawaat est parti à la rencontre d’Eric. Installé en Tunisie depuis mars 2017, ce jeune ivoirien de 31 ans s’est retrouvé dans l’incapacité de régulariser sa situation, comme des centaines de ses compatriotes. Contraint à renoncer à ses études, Eric travaille comme ouvrier de bâtiment. Il est confronté à différentes difficultés : agressions racistes, problèmes d’accès aux soins, exploitation au travail…
Avec un poids démographique de plus en plus important, un taux de chômage alarmant et une succession rapide de bouleversements socio-politiques, les jeunes tunisiens sont confrontés à de grandissants problèmes d’inclusion sociale. Une situation qui les rend vulnérables à un usage addictif des drogues. La descente aux enfers s’avère facile surtout avec la stigmatisation sociale étouffante et un cadre légal qui a prouvé son échec. Pour sa part, l’Etat n’a que l’approche répressive comme réponse et tarde à recourir aux traitements de substitution aux opiacés.
Cet article est ironique. Les faits qui y sont décrits sont parfois réels ou parfois étroitement inspirés de faits réels. L’objectif est ailleurs. Il s’agit d’imiter dans la forme et dans le fond, le ton et les réflexions adoptés par les envoyés spéciaux occidentaux lorsqu’ils traitent de la Tunisie. Le mouvement des Gilets jaunes, du fait de son caractère inattendu est particulièrement propice à ce jeu. Hommage donc à cet individu affligeant qu’est le journaliste occidental atterrissant en Tunisie avec un excédent de clichés dans ses bagages.
Pour une fois, un militant sait faire rire et n’y va pas avec le dos de la cuillère. Tout en acidité et en liberté de ton « Quiproquo » de Fathi Ben Haj Yahia (éd. Mots passants, Tunis, 2018) tourne en dérision maîtres à penser et figures de la scène politique tunisienne. Drôle et cocasse !
Il s’agit ici de traiter de la relation entre espace public et religion à partir du problème de la légitimité, c’est-à-dire de la justification de l’espace public entendu en tant qu’espace de publicisation de la pensée, à partir de la religion, dans un contexte arabo-musulman. Et ce, dès le XIXe siècle, c’est-à-dire à partir de la réception de la pensée des lumières et de la modernité occidentales.
Heureux qui, comme Ulysse a fait un bon voyage… au pays de la Commune par ces jours de dignité humaine reconquise. Trois semaines ont été largement suffisantes pour une catharsis à la française ciblant les maux endémiques qui ont gangréné le pays au fil des décennies. Chroniques tunisiennes à l’appui, les faits actuels de l’hexagone dégagent à l’évidence plus qu’une impression de déjà vécu.
Leyla Dakhli, historienne tunisienne spécialiste de l’histoire intellectuelle et sociale du monde arabe, a récemment écrit une recension de l’ouvrage « Tunisia : An Arab Anomaly » de Safwan Masri, dans laquelle elle revient longuement sur l’usage politique qui est fait de la notion d’ « exception tunisienne » par ce dernier. A l’occasion d’un colloque à Tunis, nous l’avons rencontrée pour revenir sur cette notion et ses implications ainsi que sur les parcours professionnels du personnel politique qui la porte aujourd’hui.
D’où « Weldi » tire-t-il sa justesse ? De ce qu’il n’appuie pas trop sur le drame qu’il met en scène : un fils part, et le film s’arrange avec délicatesse pour que ce départ ne soit pas aussi simple pour les parents. C’est de cette étoffe-là que Mohamed Ben Attia veut que notre sympathie soit faite, au risque de ne pas dépasser l’argument du drame. Actuellement en salles, le film est en compétition officielle au Tozeur International Film Festival.
Déclenchée par le limogeage du ministre de l’Energie et quatre responsables du même ministère, la polémique sur l’affaire Halq El Menzel a duré peu de temps avant de tomber dans l’oubli. Accusant la société TOPIC d’exploiter ce champ pétrolifère sans autorisation depuis 2009, le gouvernement a ensuite révisé sa copie et a fini par résumer l’affaire en une confusion dans l’interprétation des articles du Code des Hydrocarbures. Quant aux soupçons de corruption, ils ont été plus tard présentés comme une simple question de négligence administrative. Ces évolutions ont laissé la société accusée dans une situation ambiguë et le gouvernement dans une position suspecte.
Entre réalisme psychologique et bifurcation vers la fantaisie, « Astra » livre une parabole sur le refus de la différence, sans se départir d’une part d’opacité qui pénalise son propos. Tanit de Bronze des JCC 2018, ce court-métrage de Nidhal Guiga sera en compétition officielle au Tozeur International Film Festival, du 05 au 08 décembre 2018.
Le 21 septembre 2018 à la cité de la culture, 19h, nous assistons à la première de “Watershed” de Wahid Ajmi : une représentation bien marquante de par son énergie, ses couleurs, ses ombres et ses voix qui laissent une trace indélébile dans nos corps. C’est à partir de ces traces que s’élabore ce propos qui tente de décrire non seulement la beauté visuelle et sensuelle de cette pièce mais aussi son intérêt esthétique et politique. « Watershed » sera présentée aux Journées Théâtrales de Carthage (JTC), vendredi 14 décembre, à 15h et à 19h, au Rio.
Gestion des déchets, protection de la biodiversité, préservation de l’eau… les municipalités sont confrontées quotidiennement aux problématiques liées à l’environnement. Pas sûr pourtant qu’elles puissent faire grand-chose, même après les premières élections municipales libres de l’histoire de la Tunisie et avec leurs prérogatives élargies grâce au nouveau Code des collectivités locales.
Désolée, Monsieur le Président, mais je ne partage pas l’enthousiasme suscité par le dépôt de votre projet de loi sur l’égalité à l’héritage. J’ai beaucoup de boulot mais aucun salaire, aucune couverture sociale, aucune assurance-maladie et je ne cotise pas pour ma retraite.
Phénomène auquel très peu d’attention est prêtée, les pratiques policières qui instaurent une discrimination dans l’accès à l’espace public comme le « contrôle d’identité » sont omniprésentes, notamment au centre-ville de Tunis. Ces pratiques, qui touchent de jeunes hommes issus de quartiers populaires ou de régions intérieures, sont là pour faire comprendre à ces derniers que leur présence est indésirable. Une question profondément politique qui peine pourtant à s’articuler comme telle.
Boycotter certaines marques pour faire baisser les prix s’est avéré efficace au Maroc. Face à une poussée inflationniste sans précédent, le mouvement pourrait-il s’étendre à la Tunisie ? Pas si simple.