Tunisie. Régime des partis ou vicissitudes du régime parlementaire

Présenté souvent comme un des systèmes les plus démocratiques du monde, le régime parlementaire ne manque toutefois pas de complications, ni même d’inconvénients. Les innombrables et imprévisibles bouleversements auxquels il peut donner lieu ont toujours suscité beaucoup de controverses. Le fait qu’il permette une représentativité démocratique du corps électoral d’une société et qu’il assure une organisation équilibrée des organes du pouvoir, ne l’empêche pas en pratique de présenter un grand risque d’instabilité gouvernementale et politique. S’il ne pose aucun problème en Angleterre, les exemples de ses vicissitudes dans d’autres pays ne manquent pas, à commencer par celui de la tristement célèbre 4ème République en France.

République, la mal-aimée!

Quand la République est proclamée le 25 juillet 1957 et Habib Bourguiba élu par la 1ère Constituante premier président bien avant l’adoption de la Constitution en 1959, l’intention et l’esprit des dirigeants sont de donner naissance à un système politique républicain conférant le mandat du chef de l’Etat au «combattant suprême» devenu le détenteur quasi exclusif du pouvoir dans le pays. La 1ère République se dressait contre la monarchie et sera désormais le régime du nouvel Etat indépendant. Mais le peuple « qui a atteint, selon Bourguiba, un degré de maturité suffisant pour assumer la gestion de ses propres affaires » devra être guidé dans ses choix par le « zaïm », devenu « raïs », libérateur du pays et père de la Nation. La démocratie attendra.

Dix ans de révolution et de transition : un deuxième souffle ?

L’anniversaire de la Révolution cette année, affecté par l’absence des festivités habituelles sur l’avenue Habib Bourguiba à cause du confinement général de quatre jours décidé par le gouvernement, a été malgré cela marqué par des émeutes des jeunes de quartiers très révélatrices et donnant écho à un cri de colère retentissant. Des jeunes, et parfois des mineurs, se sont ainsi rassemblés dans des différents quartiers, pour exprimer leur ras-le-bol et entrer en confrontation avec la police.

Mariage en Tunisie : une institution qui s’écroule ?

Le nombre de divorces est en hausse continue, tout comme celui des célibataires des deux sexes. Concernant les couples mariés, des experts relèvent les ravages d’une éducation sexuelle faite d’images pornographiques. Quand les relations multiples sont facilitées par les réseaux sociaux, quelle place reste-t-il pour le lien privilégié du mariage ? Cette institution, considérée par la Constitution tunisienne comme « cellule de base de la société » dont la pierre angulaire est le partage résiste-t-elle aux velléités individualistes ?

A la fausse érudition de Maya Ksouri, existe-t-il un remède ?

Définition préalable : Pour désigner la microscopique portion de la population tunisienne dont Maya Ksouri est à mon humble avis la parfaite caricature, il m’a fallu inventer un nouveau terme : « la micro-classe » de Tunisie. Je les nommerais aussi parfois dans mon texte les « self-hating Muslim » par effet miroir au terme « self-hating Jew » qui désigne chez nos cousins hébraïques ceux parmi les leurs qui osent critiquer la politique israélienne ou la chape de plomb que leur communauté abat sur ses individus.

Covid-19 : Les damnés de la Tunisie

Le confinement général décrété en Tunisie pendant la première vague du Covid-19 a eu des conséquences désastreuses sur les couches défavorisées. Une étude publiée par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) s’est penchée sur le sort des ouvrières agricoles, des femmes de ménage dans les hôpitaux, des ouvriers de chantiers et des travailleurs dans les cafés, les restaurants et les bars. Des employés déjà précaires, plus fragilisés que jamais.

Coup de jeune à la tête du SNJT : les challenges du bureau élu

Le journaliste Mohamed Yassine Jlassi, membre de la rédaction de Nawaat, a été élu président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), le 23 septembre, pour un mandat de trois ans. Le nouveau bureau exécutif de l’organisation compte neuf nouveaux membres, dont trois femmes. Avec la remarquable percée des jeunes et une respectable présence féminine, le nouveau bureau reflète les changements ayant marqué le secteur, dans un contexte sociopolitique tumultueux.

Al-Karama et Qalb Tounes font leur coming out

Après des mois de flirts, la coalition parlementaire Al-Karama a annoncé son alliance avec le parti Qalb Tounes, à la fin de la semaine dernière. Les deux blocs ont finalement décidé de faire leur coming out, et de déclarer leur flamme, en votant à l’unisson pour accorder la confiance au gouvernement Mechichi.

Abir Moussi : progressiste, dites-vous !

Faisant de l’opposition à l’islam politique son cheval de bataille, l’ancienne RCDiste et présidente du PDL, Abir Moussi est devenue la figure de proue de l’opposition à Ennahdha. Ce positionnement sur l’échiquier politique lui a valu une ascension fulgurante. Cependant, est-elle vraiment opposée à la vision sociétale des islamistes ? Est-elle vraiment progressiste ?

En finir avec le statut personnel

Otage de son paradigme « sacro-patriarcal », le Code du statut personnel s’est mué en plafond de verre, empêchant l’accès des femmes à la citoyenneté pleine et entière et à la jouissance de tous leurs droits humains, dans des sociétés où la revendication d’égalité des sexes est une menace permanente à l’ordre public du genre.

Migration irrégulière, un projet désormais familial.

Les vagues migratoires coïncident souvent avec l’échec des mouvements sociaux. Un rapport note un pic de la migration clandestine concomitant avec les échecs des mouvements contestataires dans le bassin minier de Gafsa ou à Tataouine. « La migration irrégulière est devenue une forme de contestation collective », souligne le sociologue Khaled Tababi. Et cette contestation se féminise.