Les révélations du comité de défense des deux martyrs ChokriBelaid et Mohamed Brahmi ont fait l’effet d’une bombe. Certains magistrats, dont le président du CSM, sont accusés d’étouffer la vérité et de collusion avec Ennahdha.

Les révélations du comité de défense des deux martyrs ChokriBelaid et Mohamed Brahmi ont fait l’effet d’une bombe. Certains magistrats, dont le président du CSM, sont accusés d’étouffer la vérité et de collusion avec Ennahdha.
Nous avons tous appris sur les bancs de l’école, que le leader syndicaliste Farhat Hached a été assassiné par la Main rouge (MR), une énigmatique organisation de colons français. Depuis des décennies, les révélations se multiplient pour discréditer la thèse de la MR, qui n’est que le « faux-nez » des services spéciaux français. Ce mythe, inventé par les services secrets français pour couvrir leurs activités clandestines en Afrique du Nord, semble pourtant persister encore au sein de l’opinion publique tunisienne.
Les amis et camarades de Fadhel Sassi se sont recueillis sur sa tombe, mercredi 3 janvier 2018, au cimetière Djellaz afin de commémorer son assassinat lors des Emeutes du Pain de 1984. Poète et militant de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET) et du Parti des Patriotes Démocrates communément appelé Watad, il manifestait contre l’augmentation du prix du pain au niveau de l’avenue de Paris quand il a reçu une balle dans le cœur. 34 ans après, la vérité n’a toujours pas été établie pour les victimes de la répression du régime de Bourguiba.
Quatre ans et neuf mois se sont écoulés depuis l’assassinat du martyr Chokri Belaid. Le tribunal de première instance de Tunis a reporté, le 21 novembre, l’examen de l’affaire pour le 20 février 2018. L’analyse impartiale de chaque point de vue, qu’il soit politique, juridique ou sociale, aboutit au même constat et accuse le même instigateur à savoir la tendance islamiste du pays, à sa tête le parti Ennahdha. Quatre ans et neuf mois représentent un temps précieux, offrant le recul et le discernement nécessaires pour rendre justice, avec ou sans la Justice.
Il y a soixante-cinq ans, Farhat Hached mourrait. Assassiné par la France coloniale. Pendant longtemps, une vague milice composée de petits colons et d’hommes de la police a été incriminée – la Main rouge – que Wikipédia, pour le dire en passant, qualifie d’« organisation contre-terroriste » ! Puis la vérité a commencé à filtrer. Les assassins n’avaient pas agi de leur propre chef. La Main rouge n’était que le cache-sexe des services français de renseignement. A ce jour, pourtant, toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire.
À l’occasion de la 4ème commémoration de l’assassinat de Mohamed Brahmi, le président de la République, Béji Caid Essebssi, a donné le nom du martyr à la Place d’Afrique, située au quartier du Belvédère à Tunis. Sa veuve, la députée Mbarka Brahmi, regrette, toutefois, la faible volonté des autorités politiques et judiciaires à dévoiler toute la vérité sur le meurtre de son mari, fondateur du Courant Populaire et un des leaders de la coalition du Front Populaire. En même temps, Maître Radhia Nasraoui poursuit sa grève de la faim entamée le 10 juillet en réaction à la levée de la protection sécuritaire permanente de son époux Hamma Hammami, leader du Front Populaire, réduite à un accompagnement lors des déplacements officiels.
A la fierté d’appartenir à un monde arabe en révolution s’est substitué pour beaucoup l’orgueil d’appartenir à un « Etat-nation » illusoire. Plus grave, pour ne pas dire terriblement humiliant, s’immisce dans bien des cerveaux l’idée que le combat pour la libération de la Palestine, serait un combat d’arrière-garde, mené par des forces « corrompues » ou « rétrogrades » voire, dans les termes mêmes de la propagande occidentalo-sioniste, une lutte motivée par l’intolérance religieuse, loin des « valeurs de la modernité ».
L’assassinat de Mohamed Zouari a donné l’occasion à la propagande sioniste de bomber le torse. Focus sur la couverture de la chaîne i24 News, lancée en 2013 par le magnat de la presse française Patrick Drahi pour donner voix à la propagande israélienne dans l’arène internationale des chaînes d’information en continu.
Deux ans et cinq mois après l’assassinat de Chokri Belaid, le premier procès de ses présumés assassins s’est déroulé, le 30 juin, au Tribunal de Première Instance à Bab Bnet avec une présence sans précédent de plus de 300 avocats. Quelques centaines de militants du Front Populaire, de la société civile et d’autres partis politiques se sont rassemblés devant le tribunal pour revendiquer la « révélation de toute la vérité ».
Censée couronner la transition démocratique, l’intronisation du gouvernement Essid pose d’un point de vue socio-politique davantage de questions qu’elle n’en résout. Idéologiquement cohérente, la coalition entre un parti à référentiel destourien, deux partis néolibéraux, Ennahdha et des technocrates, correspond à une dynamique sans rapport avec l’esprit et les demandes de la révolution, renforçant l’impression d’une gouvernance sans réel fondement électoral.
Suite à la diffusion de la vidéo revendiquant l’assassinat de Chorki Belaid et Mohamed Brahmi, nous avons cherché à en savoir davantage sur le lieu du tournage de cette vidéo. A cet effet, nous avons contacté l’un de nos amis, Eliot Higgins, qui a eu la gentillesse de consacrer pas mal de temps à décrypter la vidéo afin d’en identifier les lieux. Après les analyses détaillées ci-dessous, il s’est avéré que la vidéo a été tournée à Raqqa, en Syrie et très vraisemblablement après le 23 septembre 2014.
Qu’on le veuille ou non, il parait que le décès de Gadhgadhi, présumé responsable de l’assassinat de Belaid et des combattants de l’armée à Chaâmbi, met de la poudre aux yeux sur « l’armoire noire » de l’assassinat politique en Tunisie. Avec l’achèvement des sept terroristes de L’Ariana, La main « justicière » s’enlise d’avantage dans l’anonymat et la précarité.
À présent, la violence politique dans la Tunisie postrévolutionnaire accompagne comme un double hideux le progrès de la culture démocratique et elle apparaît comme un réel défi de société. En effet, la violence politique qui s’est déclarée en Tunisie après l’assassinat de Mohamed Brahmi, frappe par son ampleur les observateurs.
Comment comprendre et interpréter ce phénomène et ces évènements, quels agencements entres eux et quelle lecture peut-on faire de leur déroulement dans le temps ainsi que dans leurs relations bien sûr avec la situation politique du pays voire dans le contexte régional
Notre ami Taïeb Laaguili fait l’objet d’une campagne féroce de dénigrement cherchant à jeter le discrédit sur les révélations qu’il […]
Le mode opératoire de Mérah et des tueurs de Belaid dont fait partie Boubaker sont étrangement semblables : tuer de sang froid par balles en scooter. La complaisance du gouvernement Nahdha et même sa complicité dans les meurtres par un réseau d’infiltrations n’est plus à prouver après différentes enquêtes de Nawaat.
135 députés ont été présents ce matin pour la première séance plénière tenue depuis le 25 juillet, jour de l’assassinat politique du député Mohamed Brahmi. Le Chef du gouvernement Ali Laaridh, le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou et le ministre de la Défense Rachid Sabbagh ont également été présents pour faire un compte rendu général de la situation en Tunisie.
La Tunisie est divisée en deux, comme en témoignent les barbelés qui hérissent en son centre la place du Bardo : les Islamistes d’un côté, le reste des tendances (progressistes, modernistes, laïcs, démocrates) de l’autre. Serions-nous en train de consolider la division du peuple tunisien en deux sous-peuples?