Désinformation 37

Et si on appliquait le décret-loi 54 au président Kais Saied ?

[EDITO] Kais Saied vient d’ordonner à Najla Bouden d’amender la loi électorale déjà modifiée il y a trois semaines. Le président se fourvoie et entraine tout un peuple derrière lui, sans renoncer à sa cape de sauveur suprême. C’est la deuxième fois qu’il se rétracte après avoir publié un texte dans le JORT. Et c’est la nième fois qu’il est responsable de propagation de fake news. Et si on appliquait à Kais Saied le décret-loi 54 promulgué le 13 septembre dernier ? Le président risque 50 ans de prison ferme.

“Opération Carthage”: Nabil Karoui et le lobbyiste Lotfi Bel Hadj épinglés par Facebook

« La désinformation en tant que service », c’est par ces termes qu’Atlantic Council a qualifié la prestation fournie par l’agence de communication digitale tunisienne UReputation à Nabil Karoui lors de sa campagne pour les présidentielles de 2019. Hier vendredi, ce think tank américain a publié une investigation conduite par son laboratoire de recherche Digital Forensic Research lab (DFRLab) révélant cette collaboration. « Opération Carthage », ainsi a-t-il baptisé les activités d’UReputation ciblant 10 pays africains pour le compte de 4 hommes politiques candidats aux présidentielles de leurs pays. Au-delà d’une nième affaire révélant les pratiques sulfureuses de Karoui, à qui appartient UReputation, cette entreprise tunisienne si influente à l’échelle continentale?

L’Egypte de Sissi, un modèle de réussite pour Néji Zaïri !

Dans son éditorial quotidien qui conclut la première heure de l’émission Midi Show, Néji Zaïri, rédacteur en chef de Mosaïque FM, a décidé, mercredi 30 janvier, de nous parler d’Egypte. Il nous fait savoir que l’économie égyptienne est convalescente et annonce des résultats particulièrement encourageants. Mais pourquoi diable parler des indicateurs macro-économiques égyptiens dans une rubrique habituellement dédiée à la politique nationale ? L’Egypte est-elle devenue un modèle à suivre ?

Médias & justice transitionnelle: du rebranding des Ben Ali au bashing de l’IVD

Motivés par convergence d’intérêts politiques et économiques, course à l’audimat ou connivences sociales et culturelles, les principaux médias dominants en Tunisie ont adopté une attitude hostile à la justice transitionnelle. Valorisant l’événementiel au détriment du mémoriel, favorisant le bashing de la justice transitionnelle la réduisant en projet individuel et prônant l’adoption d’un projet de loi présidentiel contre l’imputabilité, leur traitement médiatique a tourné le dos aux enjeux de la vérité, l’impératif de la réparation et la nécessité de la réforme.

Pensez-vous que le fact-checking peut réussir en Tunisie ?

Bien réalisé – et à condition de sortir de s’en tenir purement aux faits et non à leur exégèse – le fact checking se révèle précieux quel que soit le lieu, le contexte et le régime politique. Au-delà de démentir ou d’alimenter des polémiques (la logique froide du “vrai” ou “faux”), celui-ci permet très souvent d’obtenir des éléments de contextualisation (historiques, sociologiques ou encore économiques). Dit autrement : le travail du fact-checkeur ne se limite pas à démentir ou confirmer une information, comme le ferait un détecteur de mensonges ou un commissaire de police.

La classe politique sur Nessma : Un dîner de cons chez Nabil Karoui

Le concept du dîner de cons est simple. Il consiste à ce que l’organisateur-hôte choisisse un con et l’invite. A table, il cherche à le faire parler pour se moquer de lui sans qu’il s’en rende compte afin de continuer à jacter et faire durer le plaisir. C’est la spécialité maison de Nessma, concocté par les soins du chef Nabil Karoui. La gourmandise est un pêché capital. Beaucoup de politiques ont tendance à l’oublier. La tentation du temps d’antenne est trop forte. Voilà qu’après cinq jours de dénigrement de la HAICA, la gueule de bois est insupportable, surtout avec un dessert aussi amer que la fuite du dimanche soir.

Six ans après, la révolution, est-elle télévisée ?

Six ans nous séparent du 17 décembre 2010, jour du déclenchement du soulèvement populaire, présenté par la propagande officielle comme un fait divers. Aujourd’hui, la liberté d’expression est considérée comme l’un des rares acquis de la révolution. Sur les petits écrans, cet « acquis » peut-il avoir du sens alors que le pluralisme est affaibli, l’affairisme est généralisé et l’information indépendante est quasiment absente ?

Jemna : A la télévision, l’ordre établi fait de la résistance

Rangées derrière un angle politicien, les chaînes TV tunisiennes ont occulté le volet social dans le traitement de l’expérience de la gestion solidaire de l’oasis de Jemna. Au moment où le Journal de 20h de la Watania choisit le blackout, les principales chaines privées traitent le sujet en privilégiant les représentants de l’ancienne garde, privant ainsi le téléspectateur d’un véritable débat d’idées sur une initiative inédite.

Anti-corruption : le plat réchauffé de Nooman Fehri

Suite au dernier soulèvement social, parmi la batterie de décisions gouvernementales prises dans la précipitation, le lancement d’un site pour dénoncer la corruption dans l’administration. Il n’en est rien ! Car non seulement le site date de 2012 mais il est peu (voire pas du tout) adapté à la tache pour laquelle il est dédié. Une fausse annonce, reprise en boucle par tous les médias.