L’allégeance au pouvoir n’a jamais été aussi assumée par un Parlement tunisien réduit à se faire le relai de la présidence de la République. Et Kais Saied en profite pour raffermir l’emprise du pouvoir exécutif sur le Parlement.

L’allégeance au pouvoir n’a jamais été aussi assumée par un Parlement tunisien réduit à se faire le relai de la présidence de la République. Et Kais Saied en profite pour raffermir l’emprise du pouvoir exécutif sur le Parlement.
Entre les envolées lyriques du discours souverainistes du président de la République, et la réalité des accords conclus et des prêts approuvés à l’Assemblée des représentants du peuple, depuis le 25 juillet 2021, le fossé est abyssal.
Quand l’interdiction de financer le Trésor Public par la Banque Centrale Tunisienne, fait perdre plus que 46 214,7 MDT à l’économie Tunisienne (32 % du PIB) et 67 010,7 MDT au contribuable tunisien (46 % du PIB). Analyse.
La dette extérieure, inlassablement présentée à tort comme unique voie de salut à la Tunisie, s’est révélée être un frein au développement économique de la Tunisie et une perte de souveraineté. Cette rétrospective tente d’apporter un éclairage sur les nouveaux défis que notre pays doit relever pour bâtir l’avenir des générations futures, dans un contexte de mutations géopolitiques et économiques mondiales et face aux enjeux écologiques, énergétiques, technologiques des prochaines décennies.
Dans ce contexte difficile, le gouvernement tunisien passe un énième accord avec le FMI. Mais, cette fois-ci, il s’agit plus d’une affaire de « transparence ». Apparemment, les créanciers valent plus que les Tunisiens quand il s’agit d’explications et d’intérêts.
A deux mois de l’officialisation et de l’entrée en vigueur du nouvel accord avec le FMI, l’Etat tunisien est loin d’être dans les meilleures dispositions pour gérer la phase post-démantèlement du système de subvention des produits de base et des hydrocarbures. Il risque de provoquer la colère des plus démunies et, ainsi, faire éclater la bombe sociale au lieu de la désamorcer.
Le porte- parole du FMI a qualifié la situation financière et économique de la Tunisie de « désastreuse ». Lors d’une conférence de presse tenue en ligne le 19 mai 2022, il a incité le gouvernement tunisien à mettre en œuvre un programme de réforme pour sortir de l’impasse. Le recours à l’endettement extérieur serait-il donc une fatalité ? Des ONG s’inscrivent en faux et présentent d’autres scénarios de sortie de crise.
«Le moment est venu de construire une vision stratégique globale et complémentaire pour rompre avec le modèle de développement actuel basé sur l’égoïsme sociétal», clament le FTDES et Al Bawsala. Or «l’endettement extérieur conditionné (…) entrave l’adoption d’un véritable programme de réformes consacrant la justice sociale entre les régions et les citoyens», déplorent-ils.
La dangerosité de cette dette ne réside pas dans sa valeur intrinsèque ou relative au PIB. Elle réside surtout dans sa nature. Le fait que la majorité de la dette tunisienne soit détenue par des partenaires étrangers met la Tunisie dans une situation de tutelle. Cette situation, au-delà de sa gravité réelle, représente un traumatisme dans la mémoire collective liée à l’instauration du protectorat français en 1881, à cause justement de l’endettement.
La crise du Covid-19 a permis l’éclosion d’une myriade d’initiatives que le système économique normal empêchait de germer. La pandémie a mis en évidence l’extrême fragilité de secteurs tels que le tourisme, la sous-traitance ou les services, qui ne peuvent jouer le rôle d’ossature de l’économie nationale. A situation exceptionnelle, réponses exceptionnelles. Voici quelques pistes de réflexion et d’action.
Les manifestations de l’été dernier ont replacé les politiques économiques suivies par la Jordanie depuis la fin des années 80 au cœur du débat public national. Si tout a commencé avec l’amendement de la loi relative à l’impôt sur le revenu, la ‘’flambée du mois de juin’’ déborde en réalité largement ce cadre. La contestation exacerbée d’une rue hostile au projet de loi a en effet permis de dégager un espace politique qui avait disparu depuis l’échec de la ‘’flambée de novembre’’ 2012, et ramené la question de la fiscalité au centre des discussions en perturbant -au moins momentanément- la mise en œuvre de l’accord de ‘’facilité élargie’’ signé avec le FMI en 2016 en vue d’étendre l’assiette fiscale.
Ces derniers mois, le Liban bruisse de rumeurs sur une éventuelle dévaluation de sa monnaie. A la mi-septembre, le gouverneur de la Banque Centrale Riadh Salameh devait officiellement démentir les nouvelles de sa démission et de sa maladie. Le président de la république Michel Aoun intervenait lui aussi pour déclarer que la livre libanaise se portait bien et que le pays n’irait pas vers la banqueroute. Deux choses qui paraissent bel et bien liées pour tous les Libanais qui savent que le pays est extrêmement endetté.
En novembre 2016, Tunis accueillait la conférence internationale Tunisie2020. Cette rencontre, coorganisée par les gouvernements tunisien, français et qatari, ambitionnait d’obtenir des « pays amis » conviés des promesses d’investissements sur des projets pourvoyeurs de croissance et d’emploi ainsi qu’un appui budgétaire conséquent. Seulement voilà, deux ans plus tard, l’appui budgétaire promis, n’est, semble-il, jamais arrivé, obligeant l’Etat tunisien à s’endetter auprès des marchés financiers, à un coût plus élevé.
Après avoir évoqué la liste noire des paradis fiscaux, l’ALECA et les dysfonctionnements de la coopération tuniso-européenne dans le premier volet, cette deuxième partie de notre entretien avec le chef de la diplomatie européenne en Tunisie s’est focalisée sur la question migratoire. Toutefois, nous avons abordé les entraves à la mobilité et la fuite des cerveaux ainsi que les prêts européens, les réformes sociétales tunisiennes et l’impact de la montée de l’extrême droite en Europe sur les relations Nord-Sud.
Alors que l’aggravation du déficit commercial était en cause dans la dégradation de la note souveraine par Moody’s, voici que les dérapages persistent : le déficit vient de franchir la barre des 10 milliards de dinars. Entre les menaces sur la position extérieure et celles sur le tissu industriel, la situation devient alarmante.
L’audition de Fadhel Abdelkefi devant l’ARP a suscité la polémique. En réaction aux critiques acerbes des élus sur le recours systématique à l’endettement, le ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale qui assure également l’intérim au ministère des Finances a non seulement présenté l’endettement comme étant l’unique solution à la crise budgétaire, mais il a demandé aux députés de l’aider par leur silence. Son intervention n’a pas manqué de provoquer un tollé auprès des élus de l’opposition, toutes mouvances confondues.
Au lieu d’engager un moratoire sur la dette odieuse, ou de rapatrier les fonds détenus à l’étranger par le clan du dictateur déchu, le gouvernement tunisien a décidé de s’engager sur la voie de l’endettement en signant avec le FMI un certain nombre d’engagement contraignants. Or les politiques d’austérité du FMI ont été un échec par le passé, elles ont même prouvé des effets pervers sur certaines économies en difficulté. Cette politique de dévaluation risque de provoquer une récession à court-terme en Tunisie. Analyse.
Sur les médias, en matière de pseudo-experts économiques autoproclamés, il faut reconnaître que nous sommes gâtés en Tunisie. Sur les plateaux TV, l’indigence de nos journalistes en matière économique n’a d’équivalent que la vulgarité des « calculs d’épiciers » des « pseudo-experts » à la M. J et semblables. C’est dire le plaisir que nous avons eu à accueillir M. Moncef Cheikhrouhou, économiste de renommée, rare sur les médias tunisiens.