France 230

Lettre ouverte au président français Emmanuel Macron

Monsieur le Président, la Tunisie traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire contemporaine. Inexorablement, elle semble s’orienter vers un effondrement économique et financier dans un contexte politique et social explosif aggravé par un blocage de la transition démocratique, une dégradation continue de ses indicateurs économiques et une explosion de son endettement extérieur devenu insoutenable et ingérable.

Reportage sur les Gilets jaunes: la révolte des sapins racontée comme celle des “jasmins”

Cet article est ironique. Les faits qui y sont décrits sont parfois réels ou parfois étroitement inspirés de faits réels. L’objectif est ailleurs. Il s’agit d’imiter dans la forme et dans le fond, le ton et les réflexions adoptés par les envoyés spéciaux occidentaux lorsqu’ils traitent de la Tunisie. Le mouvement des Gilets jaunes, du fait de son caractère inattendu est particulièrement propice à ce jeu. Hommage donc à cet individu affligeant qu’est le journaliste occidental atterrissant en Tunisie avec un excédent de clichés dans ses bagages.

Impressions de voyage en France : Regard tunisien sur la lutte des Gilets Jaunes

Heureux qui, comme Ulysse a fait un bon voyage… au pays de la Commune par ces jours de dignité humaine reconquise. Trois semaines ont été largement suffisantes pour une catharsis à la française ciblant les maux endémiques qui ont gangréné le pays au fil des décennies. Chroniques tunisiennes à l’appui, les faits actuels de l’hexagone dégagent à l’évidence plus qu’une impression de déjà vécu.

Interview avec Sghaier Salhi: Les non-dits de la Tunisie postindépendance

Sghaier Salhi est l’auteur d’un ouvrage publié en 2017, aujourd’hui épuisé, intitulé « Le colonialisme interne et le développement inégal : le système de marginalisation en Tunisie comme modèle » (en arabe). Il y démontre le caractère systémique des inégalités de développement entre les régions en Tunisie, arguant qu’une partie du pays colonise l’autre partie. Nous avons souhaité discuter avec Sghaier Salhi des tensions entre le récit national tunisien et les mémoires particulières de certaines régions et groupes sociaux, à l’heure où l’Instance Vérité et Dignité (IVD) est attaquée par des historiens et des politiciens pour son traitement de l’histoire de l’indépendance.

Le Tarmac, un théâtre victime de la théâtrocratie ?

La décision brutale, arbitraire et injuste du ministère de la Culture français est tombée comme la foudre un 31 janvier 2018 : elle condamne l’unique théâtre du pays de Molière entièrement dédié à la scène internationale francophone à une mise à mort infondée. Il s’agit même d’une déclaration de guerre en bonne et due forme puisque Françoise Nyssen, ministre de la Culture, pense qu’elle peut renvoyer une famille de sa maison pour loger une autre famille jugée plus digne d’un tel espace.

Psycaricatures de -Z- : Emmanuel Macron en Tunisie

Malgré l’emploi du temps très chargé de sa visite d’Etat en Tunisie, mercredi 31 janvier et jeudi 1er février, le président français Emmanuel Macron a trouvé le temps de passer par le divan de notre psycaricaturiste. –Z- a pu entrevoir, à travers les nuages communicationnels, ce que pense le fondateur de « La République en marche » de la mobilité en Méditerranée. A vrai dire, les déclarations de l’ambassadeur Olivier Poivre d’Arvor à la presse sur la question migratoire l’ont aidé.

France-Tunisie : Mobilité et visas, je t’aime… moi non plus

« Un grand pays, une grande nation, un grand peuple ». Dans son discours devant l’Assemblée des Représentants du Peuple, Emmanuel Macron n’a pas tari d’éloges sur les tunisiens. Mais derrière ce que Roland Barthes appelait déjà en 1957 « l’écriture cosmétique » des officiels français dès qu’il s’agit d’un pays anciennement colonisé, c’est une politique migratoire répressive, sélective et injuste qui sévit, sélectionnant, expulsant et contrôlant les tunisiens à tour de bras.

Macron à Tunis: derrière le clinquant, une relation en perte de vitesse

La visite du président français Emmanuel Macron en Tunisie fait l’objet d’une attention médiatique particulièrement intense. L’agenda très rempli de la visite, l’importance de la délégation qui l’accompagne ou encore les préparatifs tunisiens de sa visite, tout porte à croire qu’un vent de renouveau souffle sur les relations franco-tunisiennes. Or, c’est justement la marque de fabrique de Macron : derrière le clinquant communicationnel qui célèbre le changement et la rupture, c’est une détérioration plutôt nette qui caractérise les relations franco-tunisiennes actuellement.

Assassinat de Farhat Hached : La France doit reconnaître toutes ses responsabilités

Il y a soixante-cinq ans, Farhat Hached mourrait. Assassiné par la France coloniale. Pendant longtemps, une vague milice composée de petits colons et d’hommes de la police a été incriminée – la Main rouge – que Wikipédia, pour le dire en passant, qualifie d’« organisation contre-terroriste » ! Puis la vérité a commencé à filtrer. Les assassins n’avaient pas agi de leur propre chef. La Main rouge n’était que le cache-sexe des services français de renseignement. A ce jour, pourtant, toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire.

Les faces cachées des relations tuniso-franco-européennes (6)

L’étude de l’évolution des relations tuniso-européennes après la conquête ottomane de Tunis en 1574 -à l’issue d’une âpre lutte avec l’Espagne pour le contrôle de la rive sud de la Méditerranée- revêt une importance particulière dans la mesure où elle correspond à la fin de la dynastie hafside au Maghreb et au partage territorial de cette région désormais constituée de provinces séparées relevant chacune directement de la Sublime Porte.

Retour sur l’entretien accordé par l’Ambassadeur de France à la revue Moyen-Orient

L’ambassadeur de France à Tunis, monsieur Olivier Poivre d’Arvor, a accordé une interview à la revue Moyen-Orient, N°34, Avril-juin 2017, PP 62-65, édité en France par Areion Group. L’entretien a été réalisé par Sébastien Boussois. Certains passages de cette entrevue nous laissent ahuris, pantois ; des propos qui en effet nous interpellent quant à la profonde persistance de l’état d’esprit paternaliste, pour ne pas dire enfantin, puéril et impubère de la diplomatie française ; une conception que nous croyions –naïvement- révolue, caduque.

Il faut exclure la France de la francophonie

La Francophonie, vestige de l’empire colonial français, c’est d’abord la France. Elle est un instrument de la diplomatie française, de sa politique d’influence, de ses priorités, de ses repositionnements et de ses revirements. A entendre la secrétaire générale de l’OIF en visite de travail à Tunis, la Francophonie serait une organisation destinée à promouvoir la solidarité, l’entraide, la démocratie, la justice et tant et tant de belles choses. Pour que ce soit le cas, il faudrait commencer par en exclure la France.