Il y avait un avant et un après attaque de Sousse en Tunisie, tout comme il y aura un avant et un après attaques de Paris en France. Ces deux massacres avaient été tous deux annoncés par deux attentats quelques mois auparavant. Ces coïncidences pourraient n’être qu’anecdotiques, si elles n’avaient pas des conséquences politiques qui confinent au mimétisme.
Un an déjà, la 2e république nous a rendu le sourire !
La Tunisie revient vraiment de loin ! Tant de craintes qui se sont évaporées et tant d’espoirs qui se sont matérialisés. Notre chère patrie a connu une transformation époustouflante, et on ne peut qu’être envahis par le sentiment de fierté.
Éviction du ministre de la Justice : la tentation autoritaire
Via un communiqué au style télégraphique, la présidence du gouvernement annonçait le 20 octobre dernier avoir tout bonnement démis le ministre de la Justice Mohamed Salah Ben Aissa de ses fonctions. Une décision spectaculaire que ce dernier a expliquée par des divergences autour du projet de loi controversé du Conseil supérieur de la magistrature. C’est en réalité une accumulation de tensions qui semble avoir eu raison du ministre. Mi politique mi technocrate, le gouvernement Essid est rattrapé par son hétérogénéité.
De quoi Nidaa Tounes est-il le nom ?
« Et toi ? Seras-tu à Tunis ou à Djerba ? »… C’est la question à la mode depuis la mi-octobre, dans les rangs de ce qu’il est convenu d’appeler « les bases militantes » de Nidaa Tounes, référence aux deux réunions préparatoires du congrès constitutif du parti : respectivement celle du bureau exécutif, sous contrôle du secrétaire général Mohsen Marzouk, et celle, rivale, du vice-président Hafedh Caïd Essebsi. Pourquoi tant de remue-ménage ? Sans cesse reporté, le premier congrès du parti précocement majoritaire aiguise les appétits de ceux qui voudraient en déterminer l’issue à l’avance. Le chef du clan qui en sortira vainqueur deviendra, pense-t-il, le nouvel homme fort du pays.
Encore fragile, Nidaa Tounes étale sa cuisine interne
Scènes de désolation et de chaos en marge d’un meeting Nidaa Tounes à Béja sous l’égide de Mohsen Marzouk samedi 19 septembre. L’incident vient rappeler que le parti au pouvoir, toujours sans congrès à ce jour, fait l’objet d’une âpre lutte de succession entre deux principaux camps. A Tunis, où des altercations fratricides similaires ont eu lieu dans les mêmes circonstances, des voix s’élèvent pour accuser Hafedh Caïd Essebsi d’être derrière des provocations savamment orchestrées.
Nomination des gouverneurs : Le retour de l’Etat-Parti
Mardi 25 août 2015, les nouveaux gouverneurs ont prêté serment devant le président de la République, Béji Caïd Essebsi. Le chef du gouvernement et le ministère de l’Intérieur ont annoncé trois jours plutôt la nomination de onze nouveaux gouverneurs et le changement d’affectation pour trois autres. Au sein de la coalition au pouvoir, ces nominations ont été accueillies avec tiédeur, voire circonspection à l’instar du mouvement Ennahdha et Afek Tounes. Sur les réseaux sociaux, une vague de contestation a dénoncé le retour en force des seconds couteaux de l’ancien régime.
Le syndrome de Syphax ou l’officialisation de la plouto-kleptocratie en Tunisie
Aujourd’hui, le danger imminent qui mine la scène politique tunisienne, c’est que le champ de politique attise l’appétit des affairistes véreux. Sinon pourquoi un Nabil Karoui, un Faouzi Elloumi, une Zohra Driss, un Frikha ou un Sellami se casseraient la tête à perdre temps, argent et énergie ailleurs que pour faire fructifier leurs affaires ?
Aux Etats-Unis, la « doctrine Essebsi » se précise
« Nous entamons aujourd’hui une nouvelle page avec les Etats-Unis d’Amérique », « Nous avons besoin de vous, mais vous n’avez pas besoin de nous »… Telles sont, parmi d’autres, les affirmations de Béji Caïd Essebsi, en marge de sa première visite aux Etats-Unis en tant que président de la République du 20 au 22 mai. Elles préfigurent la nouvelle ère de politique étrangère de la Tunisie à l’égard de l’Oncle Sam, mais définissent également ce que l’on pourrait appeler « the Essebsi doctrin » en matière sociétale et politique.
Terrorisme : les meilleures marches sont les plus courtes
La Tunisie s’apprête en ce dimanche 29 mars à s’offrir « sa » marche républicaine. Sorte d’effet contingent de la mondialisation, le concept se ritualise de part et d’autre de la méditerranée. Mal inspiré, le nouveau pouvoir tunisien pousse le mimétisme jusque la division en deux marches distinctes : celle des puissants, et celle du peuple. Sécurité et photogénisme oblige…
« Etat de grâce » … Prémisses d’une incompétence déclarée
Un Ministre qui plagie ses discours. Un chef de parlement qui propose Une caisse Nationale de Lutte Contre le Terrorisme subventionné par le citoyen à l’image d’un 2626 « Bis ». Une très mauvaise gestion de la crise par la ministre du Tourisme, devant l’annulation de 3000 réservations touristiques et une perte sèche de plus de 500 millions d’euros. Une année blanche scolaire qui pointe le nez face à un ministre de l’Éducation qui reconnait n’être qu’un professeur d’histoire sans connaissances administratives. Un chef de gouvernement qui jette ses responsabilités sur ses collaborateurs en leur faisant porter le chapeau d’une crise qu’il aurait pu éviter moyennant une bonne stratégie et un bon sens.
Comment Nidaa Tounes en est-il arrivé là ?
Dans un paysage politique tunisien en pleine recomposition, si les luttes claniques et les différends internes sont monnaie courante dans les coulisses des partis, ceux auxquels est en proie Nidaa Tounes atteignent une violence et une voracité jamais vues, de mémoire d’observateur de la vie politique.
Une Assemblée sans saveur vote un gouvernement sans âme
Le hasard du calendrier a voulu que ce soit la veille d’un 6 février, commémoration de l’assassinat de Chokri Belaïd, que la confiance soit votée au gouvernement Habib Essid. Pourtant, le spectacle d’une équipe de « compétences » scellant l’alliance entre les deux conservatismes nostalgique et religieux aurait fait tiquer de rage le tribun martyr.
Indécente Démocratie
Les partis politiques forment, dans toute démocratie représentative, le pilier fondamental qui assure la participation populaire à la vie de la cité. Toute les formes de dictature tendent à en rayer ce rôle qu’assume les partis politique et ce, à travers divers subterfuges qui s’étalent de l’interdiction de constitution des partis jusqu’à la tolérance des partis décors en passant par le parti unique celui de tout le monde et de personne.
L’absurde gouvernement Essid
Et la montagne accoucha d’une souris… est-on tenté de commenter au terme de trois semaines de gestation, à la découverte vendredi de la composition du gouvernement du très peu charismatique Habib Essid. Un gouvernement insipide, aux choix incompréhensibles, où Nidaa Tounes et l’UPL se partagent le pouvoir aux côtés de « compétences », et où la technocratie est toujours de mise après des élections législatives libres. Le pays fait un net pas en arrière vers le régime présidentialiste, avec intégration d’un parti de l’argent roi. Déjà faible aux yeux de l’opinion publique, il est politiquement affaibli dimanche par la décision d’Ennahdha de ne pas le soutenir.
Gouvernement Essid : le lion qui fait la grimace
Avec le gouvernement de Monsieur Essid, la locution « Faire la grimace » pour dire signifier son désaccord, son mécontentement trouve sa plaine matérialisation. En l’occurrence, c’est ce que fait le chef du gouvernement — dont le nom, comme tout le monde sait, veut dire lion —, le désaccord qu’il afficherait portant sur les acquis de la Révolution pour lesquels il signifierait son mécontentement, préférant aller à contre-courant des attentes populaires.
Nidaa Tounes : le bal des faux-culs
Les pourparlers autour de la nomination du futur chef du gouvernement ont montré une fragilité peu soupçonnée chez Nidaa Tounes. Le choix de Habib Essid et les réactions qu’il a suscité n’ont fait qu’appuyer ce constat.
Ennahdha – Nidaa : du mariage de raison au mariage de plaisir
L’issue du 34e conseil de la Choura avait quelque chose d’insolemment prévisible : le 10 janvier, en votant en interne favorablement à une participation au prochain gouvernement d’Habib Essid, Ennahdha confirme que depuis plusieurs mois, Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi jouent une partition à quatre mains, une partition savamment orchestrée, au mépris de tous les standards de compétitivité d’une démocratie saine.
On ne change pas un régime qui gagne
On doit cesser de rêver, les anciens régimes de ces deux dictatures ont été restaurés dans une parfaite perfection, si celui de l’Egypte a vu lors de sa restauration un passage sanguinaire, celui de la Tunisie était plus clément et s’est vu restauré « démocratiquement ». Il s’agit d’une stratégie géopolitique d’envergure internationale qui dépasserait nos petites querelles et soucis quotidiens. Alors, approuvons, jouons l’hypocrite ou quittons ce pays car pour garantir ses intérêts l’oncle Sam n’est pas prêt à changer un régime qui a toujours gagné.