Le pouvoir ne s’accommode plus de l’existence de médias qui démontent ses narratifs sur les sujets qui préoccupent les Tunisiens. D’où cet acharnement contre les symboles de la lutte pour la liberté et la vérité.

Le pouvoir ne s’accommode plus de l’existence de médias qui démontent ses narratifs sur les sujets qui préoccupent les Tunisiens. D’où cet acharnement contre les symboles de la lutte pour la liberté et la vérité.
Le journalisme n’est pas un crime, tant que le pouvoir n’en décide pas autrement. Des décrets et des lois promulgués à tour de bras nous rappellent les années de plomb. Et voici la porte de la prison grande ouverte à toutes les plumes et à tous les esprits, qui ne gravitent pas dans l’orbite d’un pouvoir irascible.
Nawaat a reçu, lundi 15 juillet, une convocation de la Brigade criminelle d’El Gorjani. Le responsable légal de Nawaat devrait être interrogé le mardi 15 courant par le bureau 125 de la brigade, pour une “affaire le concernant”, souligne la convocation, sans fournir davantage de précision.
Des militants et employés d’organisations de la société civile arrêtés, des organismes onusiens vilipendés, des médias, dont Nawaat, ciblés. Encore une fois, la crise migratoire sert de prétexte pour encourager la chasse aux voix critiques envers Kais Saied.
Mis à jour le 23 mai 2024 De plus en plus de journalistes sont agressés, poursuivis en justice, et emprisonnés. La liberté de la presse est au plus mal. Et L’hostilité envers les journalistes s’est aggravée après le 25 juillet et la promulgation du décret-loi 54.
Poursuites en justice, entraves à l’accès à l’information, législations liberticides, précarité économique, agressions policières… la liberté de presse n’a jamais été aussi mise en péril depuis la chute de la dictature. Ce qui explique la dégringolade de la Tunisie dans le nouveau classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF). Débat sur les dynamiques engendrées par ce bras de fer entre défenseurs de la liberté de la presse et dirigeants autoritaires.
Le classement annuel de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières confirme les craintes des journalistes et des défenseurs des libertés. Le pays poursuit son recul et converge avec ses voisins maghrébins.
L’inauguration de la première plénière du nouveau parlement a été marquée par l’interdiction des médias privés et associatifs. Cette décision a provoqué le tollé des journalistes. Le SNJT tire la sonnette d’alarme face à ce nouveau coup visant la liberté de presse.
Human Rights Watch (HRW) a publié, le 12 janvier, son nouveau rapport annuel. Le rapport revient sur la situation politique et l’évolution des droits humains en Tunisie. Les conclusions de ce document sont affligeantes. L’état des lieux des droits et libertés s’aggrave sous le règne de Kais Saied. Pour en savoir plus, Nawaat a interviewé la directrice du bureau de HRW à Tunis, Salsabil Chellali.
Lina Attalah, rédactrice en chef du site d’information Mada Masr, et les journalistes Rana Mamdouh, Sara Seif Eddin et Beesan Kassab ont été relâchées sous caution le 7 septembre après avoir été inculpées pour propagation de fake news et diffamation des députés du Parti du futur de la Nation, le principal parti soutenant Abdel Fattah Al-Sissi.
Alors que le Hirak algérien a été un moment d’émancipation citoyenne, il a paradoxalement abouti à la détérioration de la liberté d’expression. Bien que l’article 54 de la Constitution algérienne interdise toute peine privative de liberté pour les délits de presse, les autorités font preuve d’ingéniosité pour contourner la Loi fondamentale et emprisonner des journalistes.
Deux photojournalistes de la plateforme médiatique Nawaat comparaitront demain, jeudi 14 avril, au Tribunal de première instance de Ben Arous, pour avoir accompli leur devoir professionnel et assuré la couverture d’une action citoyenne revendiquant la fin de l’impunité.
Des policiers ont empêché deux photojournalistes de la plateforme médiatique Nawaat d’effectuer leur travail, mercredi 23 mars, vers midi, à Rades, dans la banlieue sud de Tunis. Nos collègues ont été embarqués au commissariat de Rades Meliane, et leur matériel a été temporairement saisi, alors qu’ils disposaient d’ordre de mission officiel, en bonne et due forme.
Lina Attalah, rédactrice en chef de Mada Masr, a été arrêtée, dimanche 17 mai 2020, près de la prison de Tora au Caire. La journaliste égyptienne était en train d’interviewer Leila Souif, mère du prisonnier politique Alaa Abdelfattah en grève de la faim depuis un mois, quand elle a été interpellée. Elle a finalement été libérée sous caution.
Harcèlement contre les journalistes, arrestations arbitraires et conditions de détention provisoire inhumaines, la gestion désastreuse de la vague de contestations sociales par le ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem rappelle la manière de faire du régime déchu.
Cette tribune est la dernière de l’auteure en tant que directrice du bureau Afrique du Nord de Reporters sans frontières (RSF) à Tunis. Sur la base d’observations faites pendant 4 ans de l’évolution des médias en Tunisie, elle recense les principaux défis auxquels le secteur médiatique va devoir faire face dans les prochains mois.
Nawaat condamne fermement le harcèlement du directeur de sa rédaction et l’intention manifeste des autorités à s’acharner contre ses journalistes. Nous considérons ces procédés, indignes, comme une menace sérieuse contre la liberté d’expression et le droit de s’organiser. Nous nous engageons auprès de nos lecteurs et de l’opinion publique de ne jamais céder face aux pressions et à l’intimidation. Nawaat a résisté à la répression de la dictature et résistera davantage sous la protection de la Constitution tunisienne, des conventions internationales ratifiées, de la loi et, surtout, des tribunaux tunisiens. Et c’est sous la protection de ces mêmes tribunaux que nous continuerons à publier des leaks, y compris provenant de la présidence de la République, si l’occasion se présente.
“J’habite une blessure sacrée / j’habite des ancêtres imaginaires / j’habite un vouloir obscur / j’habite un long silence /j’habite une soif irrémédiable /j’habite un voyage de mille ans / j’habite une guerre de trois cents ans /j’habite un culte désaffecté /entre bulbe et caïeu / j’habite l’espace inexploité”. Aimé Césaire.