Dès 2011, la parole s’est libérée dans le monde arabe, et le soutien à la cause palestinienne en a été le principal bénéficiaire. En Tunisie, il s’est transformé en un enjeu électoral majeur. L’ordre nouveau mis en place par Kais Saied représente-t-il réellement une amélioration par rapport à la période antérieure pour la cause palestinienne ?
Reportage à Mellassine : ACAB et drogues partout, justice nulle part
« Je regrette le jour où j’ai lancé une pierre sur un policier », lance un habitant de Mellassine. 13 ans après la révolution, les ressentiments envers les policiers ne faiblissent pas pour autant. Plaque tournante du trafic de drogues, la cité s’enfonce dans la délinquance et la misère. L’étranger semble la seule porte de sortie.
La révolution selon Kaïs Saïed : Bonnes feuilles du nouvel ouvrage de H. Nafti
Hatem Nafti, essayiste et collaborateur de Nawaat, vient de publier un nouvel ouvrage intitulé « Tunisie. Vers un populisme autoritaire ? » (Riveneuve/Nirvana, octobre 2022). A la veille de la commémoration du 14 janvier, nous vous proposons cet extrait de l’ouvrage où Nafti analyse la lecture de Kais Saied de la révolution et l’influence théorique de son entourage.
Littérature : «Zendali» d’Amine Alghozzi, un 14 janvier polyphonique
La liberté qui rehausse les fictions nocturnes d’un 14 janvier, en fait une drôle de fresque polyphonique. C’est tout le sel de «Zendali» (Zaineb éditions, 2020), premier roman d’Amine Alghozzi, en lice pour le Prix de littérature de l’Union Européenne 2021.
Dix ans de révolution et de transition : un deuxième souffle ?
L’anniversaire de la Révolution cette année, affecté par l’absence des festivités habituelles sur l’avenue Habib Bourguiba à cause du confinement général de quatre jours décidé par le gouvernement, a été malgré cela marqué par des émeutes des jeunes de quartiers très révélatrices et donnant écho à un cri de colère retentissant. Des jeunes, et parfois des mineurs, se sont ainsi rassemblés dans des différents quartiers, pour exprimer leur ras-le-bol et entrer en confrontation avec la police.
Ce que dévoilent vraiment les mails de Hillary Clinton sur la Tunisie
Les mails de Hillary Clinton, rendus publics par le Département d’Etat américain relancent la polémique sur l’origine de la Révolution Tunisienne. Mais que dévoilent réellement ces échanges ?
Hay Hlel sans poste de police depuis 9 ans
« Dans ce quartier, nous vivons complètement en marge. Je ne parle pas de l’absence de centres de loisirs, mais de celle des services de base, tels qu’un poste de police, des routes valables… En cas de pluie, nous sommes noyés ». Bienvenue à Hay Hlel, à un jet de pierres du siège du gouvernement.
« De la révolution à la restauration », chronique d’un désenchantement
Avec son livre intitulé «De la révolution à la restauration, Où va la Tunisie ?», Hatem Nafti comble un vide d’une profondeur abyssale. Le traitement, concis et vif, de l’enjeu crucial de la lutte contre la corruption, fléau qui mine l’édification d’institutions démocratiques et l’établissement d’un Etat de droit, illustre la qualité de l’ouvrage.
Exposition: « Before the 14th », l’histoire immédiate au risque de ses images
L’exposition « Before the 14th » interpelle le regard en essayant de restituer l’intelligibilité des faits de la révolution dans le travail des mots et des images. À ce pan du présent, elle peine néanmoins à offrir une nouvelle disponibilité qui transformerait la façon dont nous en sommes les témoins. Itinérante, elle se poursuit jusqu’au 31 mars 2019 au Musée national du Bardo.
« L’autre révolution » de Mohamed Kerrou, plus de raison dans l’émancipation
C’est un essai aussi poli que les verres optiques de son auteur, le politologue Mohamed Kerrou, qui invite à la banquette d’une citoyenneté « accomplie » et d’autres sucettes de la même espèce. S’il foule un terrain dont il ne possède pas encore la carte, « L’autre révolution » (Cérès, 2018) éclaire plus qu’il n’interroge.
JCC 2018: « Au bout du fil » de F. Djemal, métaphore d’une révolution avortée
Avec « Au bout du fil », Faouzi Djemal met toutes les chances de son côté, scénario et mise en scène, pour accoucher d’une excellente métaphore filmique d’une révolution avortée. Le film est en compétition officielle des courts-métrages de fiction, aux Journées Cinématographiques de Carthage 2018.
Tunisie, cafouillage d’une révolution dénaturée
Unique survivant de ce que certains appellent abusivement « un printemps arabe », dans un monde musulman devenu (ou redevenu) fou et dominé par la violence, la Tunisie a également réussi à passer sans trop de dégâts d’un régime autoritaire de parti unique à un régime démocratique de multipartisme. Et pourtant, sept ans après la chute du dictateur Ben Ali, les Tunisiens, par vagues successives, fuient leur pays vers d’autres cieux et d’autres horizons.
Reportage: Que reste-t-il de la mémoire du 14 janvier dans les rues de Tunis ?
Tunis, janvier 2018. Le pays célèbre 7 ans depuis la chute du régime autoritaire. Le 14 janvier 2011 a marqué un tournant historique, celui du passage de l’autoritarisme à la démocratie, aussi balbutiante soit-elle. L’espace public était le témoin de la rage populaire contre le pouvoir. Est-il fidèle à cette mémoire ? Les autorités post-révolutionnaires sont-elles conscientes de cet enjeu ? Les constats sont amers.
Les 10 meilleurs films tunisiens (2011-2017)
Entre 2011 et 2017, une poignée de films se sont distingués, dans le documentaire comme dans la fiction. S’ils se font néanmoins rares, dix en tout et pour tout se détachent de la mêlée. Audacieux, inventifs ou simplement touchants par ce qu’ils mettent en scène, ils n’épargnent pas plus la sensibilité que les neurones. Les goûts, on n’y insistera jamais assez, se discutent. Ce n’est que du subjectif. Mais ici, on assume tout. En voici notre cuvée.
Une révolte sociale ancrée dans le processus révolutionnaire
L’incandescence protestataire que nous connaissons depuis une semaine n’est pas fortuite. Elle n’est pas un simple mouvement revendicatif suscité par les récentes hausses de prix. Elle n’est pas comparable aux grandes mobilisations sectorielles du printemps dernier. Elle a peu à voir également avec les mouvements de grèves impulsés par les syndicats. Ce qui s’exprime actuellement dans la rue, c’est toute la colère accumulée depuis la révolution.
« Forgotten » de Ridha Tlili : la révolution, le temps d’après
Le dernier volet de la quadrilogie documentaire de Ridha Tlili nous ramène encore une fois en territoire de marge. Sur fond de désillusion ambiante, deux années après la révolution, « Forgotten » suit quatre amis à la vie ébréchée, oscillant entre le dépit devant tant d’espérances trahies et la possibilité encore de faire bouger les choses. S’il va dans le sens d’une suffisance formelle qui n’est pas étrangère à la démarche du cinéaste, ce dernier chapitre aurait mérité un coup d’aiguille pour marquer enfin une passation de regard qui s’impose. Le film a été projeté en avant-première le 23 décembre 2017, dans le cadre des Rencontres du Film Documentaire de Redeyef.
Tunisie-Emirats: Abu Dhabi à la recherche d’un allié docile
La décision émiratie d’interdire aux femmes tunisiennes l’entrée et le transit sur leur sol continue de susciter des réactions, surtout après la décision tunisienne de suspendre l’activité de la compagnie aérienne Emirates sur son sol jusqu’à nouvel ordre. Si cette crise, très commentée sur les réseaux sociaux depuis vendredi dernier, n’est pas la première en date, elle est sans précédents vu l’escalade engendrée. La tension entre Tunis et Abou Dhabi rappelle l’ingérence émiratie en Tunisie depuis 2011, et le chantage visant à obtenir un soutien tunisien face au Qatar, frère ennemi des Emirats Arabes Unis. Un bras de fer qui a eu un impact important sur le paysage politique tunisien.
Comme mon nom l’indique, je m’appelle révolution
Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi mettait le feu au monde arabe. J’ai envie de dire que, depuis la victoire de la révolution algérienne, nous n’avons pas connu d’événement positif d’une telle importance. Le moment négatif majeur a été sans doute la défaite de juin 1967. Moins d’un mois après le sacrifice du héros de Sidi Bouzid, le plus laid des dictateurs prenait l’avion pour Ryad. Une période historique nouvelle, loin d’être close à ce jour, était ouverte.