Rights 910

Réconciliation administrative : Décryptage du recours de l’opposition pour inconstitutionnalité

38 députés, dont 3 se sont par la suite désistés, ont déposé, le 19 septembre, un recours contre la loi relative à la réconciliation administrative devant l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi. L’argumentaire du recours est consistant, autant sur la forme que sur le fond. L’instance, assurant temporairement la mission de la cour constitutionnelle dans l’attente de sa création, émettra sa décision lundi 09 octobre avec un éventuel risque de report d’une semaine selon une déclaration de son secrétaire général, Haydar Ben Amor.

Affaire Ben Azza au Kef: Article 125 du Code Pénal, outil policier pour museler la dissidence ?

Jeudi 5 octobre 2017, Afraa Ben Azza, Tayma Ben Azza, Yosra Guerchi, Amir Fadhlaoui et Yasser Mejri comparaîtront au Tribunal de première instance du Kef. Ce groupe de jeunes âgés entre 18 et 25 ans est accusé d’outrage à un fonctionnaire public, attentat à la pudeur, ivresse et trouble sur la voie publique. L’affaire remonte au 9 septembre, date de leur arrestation au centre-ville du Kef. Selon les accusés, les policiers les ont insulté, tabassé et leur ont refusé le droit de contacter un avocat et d’informer leurs familles. La police du Kef n’est pas à sa première arrestation musclée d’Afraa Ben Azza. La jeune militante, proche du collectif Manich Msamah, a déjà été poursuivie pour les mêmes motifs, fin 2015, et relaxée.

Ouragan Irma: Récit d’un Tunisien abandonné à l’île Saint-Martin

L’ouragan Irma, qui a frappé Saint-Martin il y a deux semaines, a presque tout détruit sur son passage. Entre 90% à 95% de l’île a été saccagé. Parmi les rescapés, Bassem Kerkeni, un Tunisien résident à Saint-Martin depuis 14 ans, a tout perdu: ses appartements, sa voiture, celle de sa femme et son restaurant. Le labeur de toute une vie. Beaucoup sont dans sa situation. Il connait une quinzaine de Tunisiens à Saint-Martin. Mais à la différence des autres, lui, n’a pas été secouru par son pays. Quand d’autres ont été rapatriés d’urgence, Kerkeni, sa femme et ses deux enfants sont livrés à eux-mêmes. Témoignage.

La Tunisie en dépression démocratique

Quel est le point commun entre Afraa Benazza et Hicham Alaoui ? A priori, on pourrait penser qu’il n’y en a pas. La première, qui n’a pas vingt ans, est une inflexible militante kefoise dont l’éclosion, comme celle de beaucoup d’autres insoumis, constitue le principal acquis de notre révolution. Le second est un opposant marocain réformateur, membre de la caste régnante au Maroc et candidat au trône. Tous deux pourtant, aussi différents soient-ils, ont été victimes de l’arbitraire de l’Etat tunisien.

Interview avec le prince marocain Moulay Hicham suite à son expulsion de Tunisie

Chercheur à l’Université de Harvard, Hicham Alaoui, troisième dans l’ordre de succession au trône marocain, a été expulsé, vendredi 8 septembre, quelques heures après son arrivée à Tunis. Résident à Boston aux Etats-Unis, le surnommé « prince rouge » a fait le déplacement pour intervenir, dimanche, dans un symposium académique organisé par l’Université de Stanford. Malgré nos nombreuses requêtes, les autorités tunisiennes se sont abstenues de nous divulguer les motifs de leur décision. Pour sa part, Moulay Hicham, connu pour ses positions critiques à l’égard de l’autoritarisme dans le monde arabe notamment au Maroc, a répondu aux questions de Nawaat. Interview.

Abrogation de la circulaire de 1973: Paroles présidentielles sans actes gouvernementaux

Dans son discours à l’occasion de la journée nationale de la femme le 13 août dernier, Béji Caïd Essebsi a, entre autres, lancé un appel au chef du gouvernement Youssef Chahed et au ministre de la justice Ghazi Jribi pour abroger la circulaire du 5 novembre 1973 interdisant à une musulmane d’épouser un non-musulman. Trois semaines plus tard, qu’est-ce qui a été concrètement fait ?

A La Marsa, les réfugiés expulsés de Choucha en grève de la faim depuis 12 jours [Vidéo]

25 réfugiés ont entamé une grève de la faim, le 18 août, pour contester leurs conditions de vie à la maison des jeunes de la Marsa. 42 subsahariens y ont été transférés après leur évacuation, le 19 juin dernier, du camp de Choucha, où ils se sont réfugiés depuis le déclenchement du conflit armé libyen en 2011. Considérés comme des migrants par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), ils contestent la longue attente du réexamen de leurs dossiers afin de se faire accorder le statut officiel de réfugiés, une revendication soutenue par plusieurs organisations non-gouvernementales opérant en Tunisie.

Egalité à l’héritage : repenser les termes du débat

La seule question véritable concerne le paradigme dans lequel le problème est posé. En l’occurrence, le paradigme de l’égalité qui n’est jamais interrogé sinon dans sa compatibilité avec l’identité ou la tradition, sur lesquelles les partisans de l’égalité n’ont rien à répondre sinon leur sempiternelle ritournelle sur l’« ijtihad ».

Egalité homme-femme : Le pouvoir exécutif en marge des avancées juridiques

Près de 7 ans après la révolution et 3 ans après l’élection de Béji Caïd Essebsi, élu par « un million de femmes tunisiennes », le président de la République a plaidé, le 13 août dernier, l’abrogation de la circulaire 73 interdisant le mariage d’une musulmane à un non-musulman. Il a également appelé à un débat sur l’égalité successorale. Or, jusqu’à cette date, le bilan des réformes visant l’égalité homme-femme est mince. D’autant plus que les avancées législatives n’auront que peu de sens si la volonté politique du pouvoir exécutif ne s’exprimerait pas à travers des mesures concrètes.

Discriminés politiques en grève de la faim : La lutte continue [vidéo]

En grève de la faim depuis le 28 juillet 2017, les discriminés politiques contestent le refus du gouvernement de tenir ses promesses d’embauche faites depuis deux ans. Au bout de sept jours de grève de la faim, ces anciens militants estudiantins fichés par l’appareil policier -et donc privés de leur droit au travail- ont été informés par le gouvernement d’une résolution de leur situation dans 4 mois. La crise de confiance, conséquence des tergiversations gouvernementales, pousse les discriminés politiques à poursuivre leur grève de la faim et autres actions contestataires. Aujourd’hui, ils exigent un accord signé par le chef du gouvernement, un calendrier plus clair et un traitement plus rapide de leur dossier.

Luttes féminines régionales & féministes de la capitale : convergence ou rupture ?

Le constat est partagé par la majorité des observateurs : les mouvements sociaux, surtout ceux menés par des femmes, sont marginalisés par l’élite établie. La divergence de leurs intérêts et les différences entre leurs ordres de priorités les séparent. Mais qu’en est-il des possibilités de convergence quand les dynamiques féministes de la capitale partagent les valeurs fondamentales revendiquées par les protagonistes des luttes sociales féminines en région ? Nawaat ouvre le débat.

Sit-in « Haremna » à Meknassi : 18 mois de lutte sociale

Depuis 7 ans, Meknassi n’a pas connu de répit. Les gouvernements successifs n’ont pas répondu aux revendications de ses habitants qui ne cessent pas d’exprimer, de différentes manières, leur ras-le-bol de la marginalisation et du chômage. Si la courbe des mouvements sociaux a connu des piques en janvier et redescend en été, celle des négociations avec les autorités est en chute libre. Retour sur le parcours du sit-in « Haremna » [On a vieilli] qui se poursuit depuis un an et six mois sans aucun résultat concret.

Mouvements sociaux : éveil féminin contre la domination masculine

Il y a deux mois, le mouvement contestataire de Menzel Bouzaiene a connu une scission. 32 femmes ont lancé le sit-in #ManichSekta pour revendiquer leur droit au travail, loin de la domination masculine de leurs camarades. Au sit-in de Sbeitla, elles sont les plus nombreuses à se mobiliser depuis un an et demi. Idem pour celui qui a occupé le siège du gouvernorat de Kasserine début 2016. Durant la même période, à Jebeniana, des ouvrières ont occupé, seules, les locaux de la délégation durant des semaines. Malgré ces prémisses d’une sorte d’éveil féministe dans les mouvements sociaux, de nombreux obstacles restent à surmonter.

Meknassi : le calme avant la tempête ? [Vidéo]

Jeudi 15 juin 2017, des chômeurs du sit-in Haremna [Nous avons vieilli] à Meknassi ont barré la route aux camions de phosphate venant de Gafsa mobilisés en remplacement de deux trains bloqués au niveau de la même ville depuis deux mois. Une manière de faire pression sur le gouvernement qui n’a toujours pas mis en application ses accords avec les chômeurs de Meknassi. Cette délégation de Sidi Bouzid vit aujourd’hui un calme précaire après avoir connu en janvier 2017 des affrontements entre police et protestataires sur fond de désobéissance civile. Reportage.

Menzel Bouzaiene : Mobilisation féminine contre l’exclusion sociale [Vidéo]

« Tais–toi ! », ont ordonné, il y a quelques mois, des hommes regroupés dans un sit-in à leur camarade quand elle a voulu prendre la parole lors d’une assemblée. À Menzel Bouzaiene, cette scène n’est pas un cas isolé. Les femmes sont quasiment exclues de l’espace public et marginalisées au sein des mouvements sociaux malgré leur capacité de mobilisation. Conscientes de la double discrimination qu’elles subissent, 32 femmes ont décidé de lancer leur propre mouvement contestataire baptisé « Manich Sekta » [Je ne me tairais pas] pour faire entendre leurs voix. Depuis plus de deux mois, elles sont en sit-in devant le siège de la délégation. Sous un soleil de plomb, elles nous ont accueillies pour nous parler de leur combat pour le travail, la dignité et l’inclusion sociale.

Non-jeûneurs condamnés : Un problème d’arbitraire de l’Etat ou de liberté individuelle ?

Qu’on proteste contre l’arbitraire policier et judiciaire est une chose, qu’on le fasse au nom de la liberté de manger en public pendant le ramadan, embrouille la question politique posée au lieu de la clarifier. Cela masque et obscurcit les enjeux réels que soulèvent ce type de condamnations tout autant que le recours qui peut être fait pour les justifier à l’article de la constitution qui octroie à l’Etat, cette machine bureaucratique et policière, le rôle de protecteur de la religion qu’il ne mérite assurément pas.

Reportage à El Kamour : la résistance du Sud se radicalise malgré les intimidations

Installé entre un champ pétrolier et le chemin principal qui relie les puits de pétrole au reste du pays, le sit-in d’El Kamour, fortement contesté par le pouvoir et les médias, se poursuit depuis 18 jours. 48 heures après le discours de BCE, la volonté des sit-inneurs est toujours la même. Comme le pouvoir choisit le dialogue de sourds, la résistance se radicalise encore plus. Reportage.

Regards croisés sur le mal-être de la jeunesse tunisienne

A l’occasion de la présentation, le 2 mai, du rapport « Les dynamiques d’inclusion/exclusion de la Jeunesse en Méditerranée », commandé par l’Agence de Développement Française (AFD), Rim Ben Ismail, psychologue, et Imed Melliti, sociologue, ont apporté sur le mal-être de la jeunesse tunisienne des éclairages que les politiques ne sont pas toujours prêts à entendre.