« Il faut prendre à César tout ce qui ne lui appartient pas »

Dans l’Etat tunisien, nous venons d’assister à la fin d’une première séquence de quatre années avec des élections législatives et présidentielle où les clans de l’ancien régime rejoint par une camarilla de renégats issus aussi bien de la centrale syndicale, UGTT, que des anciennes formations politiques se réclamant de la « gauche », ont remporté une manche. Avec une petite majorité à l’Assemblée Nationale et le presque nonagénaire à Carthage, la Destourie crie déjà victoire ! Mais c’est une victoire à la Pyrrhus.

Chronique délirante d’une capitale en détresse

En me faufilant subrepticement à travers la porte du pâle bus public au teint blafard et jaunâtre, j’échappai habilement aux regards attentifs et panoptiques des contrôleurs-prédateurs, guettant des proies auxquelles ils projettent de soutirer quatre sous destinés à la trésorerie de l’Etat, ou aux poches criblés de trous de balle de leurs pantalons délabrés.

Hkeya #4 : Du droit, ou pas, de faire grève.

Personne n’aura échappé ces temps-ci aux interminables débats sous forme de polémique sur l’ensemble des mouvements sociaux qui ponctuent la vie de la nation. Des mouvements populaires sans précédent. Des révoltes qui n’ont fait que mettre en évidence, sous les grossissements d’une loupe impardonnable de vérité, les inégalités entre les diverses couches du pays et autres « richesses » inégalement dispatchées sur les différentes régions.

Quand l’association Shams fait face à la double-peine : une campagne haineuse et une interdiction

La polémique et la campagne de haine contre l’association Shams a au moins le mérite de nous éclairer sur l’état de la société tunisienne et surtout de la grande majorité de la classe politico-médiatique dès lors qu’il s’agit de mettre en pratique les valeurs et les principes pourtant admis par la constitution. En particulier quand il s’agit de questions sociétales et de mœurs. Et pourquoi ne pas le dire de la frilosité des intellectuels et penseurs qui ne se sont pas bousculés pour réagir sur le plan des idées.

Plans d’investissements communaux et participation citoyenne : le rôle crucial du facilitateur

Le rôle du facilitateur externe sera crucial dans la participation citoyenne au plan d’investissement communal. En effet, c’est de lui qu’émanera cette participation citoyenne aux projets de la commune. Son rôle, ses attributions, et les mécanismes dans la prise de décision sont consignés dans un « guide de la participation citoyenne aux investissements communaux » élaboré par des experts du ministère de l’Intérieur. Ce guide est malheureusement encore indisponible. Selon nos informations, bien que sa rédaction soit terminée, il n’a pas encore été signé par le ministre de l’Intérieur. Il sera probablement rendu public avant le début du Ramadan, juste avant de sélectionner et de former les futurs facilitateurs.

Loi 52 : polémique sur une réforme décidée à huis-clos. Retour sur quelques détails du nouveau projet de loi

Depuis le 14 janvier, le débat autour de la réforme de la loi 52 relative à la consommation des stupéfiants a connu des hauts et des bas. Après des manifestations timides devant la Kasbah, un collectif de militants et d’avocats regroupé autour de l’initiative « Al sajin 52 », s’est réuni pour pousser vers la réforme de la loi.

Tunisie : Quand les lobbies s’emparent du Plan National Stratégique et du secteur des TICs

Sur le volet de l’indépendance, on remarque l’existence de cas flagrants de conflit d’intérêt voire même de « délit d’initié » au sein de la composition même du Conseil Stratégique de l’Economie Numérique. Or personne n’a pris le temps de vérifier ces critères fondamentaux d’indépendance. Et la volonté d’écarter les représentants réels de la société civile, qui auraient pu constituer des garde-fous contre tout lobbying, n’a fait qu’aggraver les risques de conflit d’intérêt et de délit d’initié. Car, comment se fait-il que la moitié des membres du Conseil Stratégique de l’Economie Numérique sont à la fois juges et parties qui, d’un côté sont responsables du suivi des projets du Plan National Stratégique (PNS) et du développement numérique en Tunisie et de l’autre ils participent, via leurs sociétés de services, et remportent, des appels d’offres liés à l’exécution des mêmes projets.

Décision de fermeture d’un autre espace culturel à Tunis

Après le drame de l’espace « Mass’art » qui a fermé ses portes, dernièrement, sous la menace de la police, l’espace culturel « Whatever Saloon » rejoint la liste des espaces alternatifs disparus avec le consentement ou la volonté du pouvoir. En effet, le 13 mai 2015, le ministère de l’Intérieur décide de fermer l’espace définitivement et sans préavis. Des militants appellent à un rassemblement vendredi 29 mai devant le gouvernorat de Tunis pour contester la décision de fermeture de l’espace.

Juguler le vieillissement de la population : un impératif pour la survie des caisses sociales

Lors du dernier recensement effectué par l’Institut National des Statistiques pour l’année 2014, plusieurs données intéressantes ont émaillé. Mises en ligne progressivement, ces données ont été l’objet de contestations de la part de l’UGTT qui a mis en doute les résultats. Une des dernières données apparues sur le site de l’Institut National des Statistiques est celui de la Pyramide des âges de 2014. Que révèle-t-elle ?

« La lumière ne jaillit que de la discussion »

La réaction se frotte les mains et se rassure en décrétant ici la condamnation à mort par fournée des principaux dirigeants frères musulmans dont un président, le premier à avoir été élu démocratiquement, même si c’est de manière minoritaire, quoi qu’en disent les cassandres « démocrates » ou de « gauche ».

Ce chiffre « 7 » qu’on a oublié

Durant les 23 ans du règne de l’ex-président de la République, Zineabidine Ben Ali, le culte du chiffre « 7 » était omniprésent dans l’espace public et le paysage urbain tunisiens comme en témoigne la façade du siège de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).

Les alternatives citoyennes : maîtrise de pratiques et partage de savoir (2/3)

Je crois que l’organisation du vivre ensemble n’a pas à se réduire à la politique et à l’économie et qu’en fait, l’Etat et le marché ont beaucoup plus participé à la dégradation de situation pour l’individu, pour la nature et pour la société. Il semble aussi qu’entrer en confrontation avec ces institutions et critiquer à fond leurs logiques et pratiques ne s’est pas révélé efficace pour l’amélioration -du mieux vivre ensemble- du fait d’une part de leur forte, mais apparente, capacité de gérer et contenir les mouvements et d’autre part de la faiblisse de contestataires et (dits) révolutionnaires.

Aux Etats-Unis, la « doctrine Essebsi » se précise

« Nous entamons aujourd’hui une nouvelle page avec les Etats-Unis d’Amérique », « Nous avons besoin de vous, mais vous n’avez pas besoin de nous »… Telles sont, parmi d’autres, les affirmations de Béji Caïd Essebsi, en marge de sa première visite aux Etats-Unis en tant que président de la République du 20 au 22 mai. Elles préfigurent la nouvelle ère de politique étrangère de la Tunisie à l’égard de l’Oncle Sam, mais définissent également ce que l’on pourrait appeler « the Essebsi doctrin » en matière sociétale et politique.