A quand un projet de loi de décentralisation ? (2e Partie)

L’épineuse question de la décentralisation a fait l’objet de nombreux rapports allant de l’organisation territoriale générale de l’Etat tel que celui de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) ou encore du Livre Blanc du Développement Régional de Abderrazak Zouari, à la question primordiale de la gestion des municipalités à travers ceux de la Banque Mondiale ou encore du ministère de l’Intérieur. Faisant suite à l’article paru la semaine dernière sur Nawaat , nous reviendrons ici sur le rapport le plus récent, celui de l’ITES, qui dresse une nouvelle cartographie des collectivités locales.

L’absurde gouvernement Essid

Et la montagne accoucha d’une souris… est-on tenté de commenter au terme de trois semaines de gestation, à la découverte vendredi de la composition du gouvernement du très peu charismatique Habib Essid. Un gouvernement insipide, aux choix incompréhensibles, où Nidaa Tounes et l’UPL se partagent le pouvoir aux côtés de « compétences », et où la technocratie est toujours de mise après des élections législatives libres. Le pays fait un net pas en arrière vers le régime présidentialiste, avec intégration d’un parti de l’argent roi. Déjà faible aux yeux de l’opinion publique, il est politiquement affaibli dimanche par la décision d’Ennahdha de ne pas le soutenir.

Gouvernement Essid : le lion qui fait la grimace

Avec le gouvernement de Monsieur Essid, la locution « Faire la grimace » pour dire signifier son désaccord, son mécontentement trouve sa plaine matérialisation. En l’occurrence, c’est ce que fait le chef du gouvernement — dont le nom, comme tout le monde sait, veut dire lion —, le désaccord qu’il afficherait portant sur les acquis de la Révolution pour lesquels il signifierait son mécontentement, préférant aller à contre-courant des attentes populaires.

Tunisie : Après Ben Ali, la société civile a-t-elle réussi à faire contre-pouvoir ?

Vivre dans un pays où la liberté d’expression et d’association sont garanties était le rêve des Tunisiens, pendant des décennies. Au lendemain du départ de Ben Ali, qui s’est employé à manipuler l’associatif, une multitude de citoyens ont voulu créer, dans l’urgence, des associations qui seraient un contre-pouvoir puissant et indépendant. Mais la réalité se révèle plus tenace que nos rêves. Car la société civile semble dériver au gré des conflits politiques et idéologiques.

La vérité sur la caricature en islam

Si, aujourd’hui, on a dans le droit positif des pays arabes et musulmans une catégorie juridique nommée blasphème, elle n’est nullement islamique. Elle est juste de nature politique, maintenue dans le cadre de lois liberticides propres aux dictatures arabes soutenues par leurs alliés occidentaux qui, rappelons-le, sont de tradition judéo-chrétienne, consciemment ou inconsciemment hostile à l’islam.

Tunisie: ARTICLE 19 appelle à la libération du blogueur Yassine Ayari

ARTICLE 19 dénonce la condamnation du blogueur Yassine Ayari à un an de prison ferme rendue hier par la justice militaire, en raison de la publication sur les réseaux sociaux de déclarations considérées comme diffamatoires à l’égard de l’armée nationale tunisienne.
ARTICLE 19 demande l’annulation de la condamnation ainsi que la libération immédiate du blogueur.

A quand un projet de loi de décentralisation ? (1e Partie)

Bien que de tailles différentes, les municipalités souffrent d’un pouvoir décisionnaire limité. Leur budget ne représente que 4% des dépenses publiques totales, ce qui démontre la faible marge de manœuvre dont elles jouissent dans le développement local. Pire encore, les inégalités entre les municipalités elles-mêmes sont flagrantes : en 2013, 18 municipalités (Tunis, La Marsa, La Goulette, Sidi Bousaid, Carthage, etc.)° soit 7% du nombre total, détenaient 51% des ressources propres de l’ensemble des municipalités. A l’inverse, 246 municipalités, soit 93% d’entre elles, détiennent 49% de ces ressources.

La parodie de justice cathodique d’Al-Hiwar Ettounsi ou le parti-pris de la barbarie !

Al Hiwar Ettounsi (ex-Ettounsia TV) nous a encore gratifié cette semaine d’une bande annonce de l’émission « Labés » dont elle seule a le secret. Dans cette émission, Naoufel Ouertani a reçu sur le plateau, un tortionnaire du ministère de l’Intérieur, en l’occurrence Kamel Mraihi, qui avoue fièrement des crimes « passionnels », ainsi que l’une de ces victimes. Cette scène surréaliste a duré trois minutes et vingt secondes.

Apologie de la torture : Quand Naoufel Ouertani et l’avocat d’Al-Hiwar Ettounsi rivalisent d’intox

Sur Mosaique FM, la désinformation était à son comble, ce mardi 20 janvier 2014. Interviewé sur sa propre radio par un collègue, Naoufel Ouertani, également animateur de l’émission « Labés », récemment épinglée par la Haica pour « apologie de la torture », déclarait que le régulateur méconnait le journalisme et que sa sanction outrepasse ses prérogatives (sic).

Le retour du « discours obséquieux » : Halte à la langue de bois !

Les premières élections libres de la Tunisie n’ont pas mis fin à une activité favorite qui fait prospérer de nombreux observateurs et médias, à savoir les discours obséquieux ou en dialecte tunisien : le t’hiin. Ce que nous observons, aujourd’hui, comme congratulations ou du moins comme « caresses intéressées » ne sont pas moins que de vieux réflexes ayant fait le bonheur d’une dictature qui n’en demandait pas tant : celle de Ben Ali.

Pourquoi les Tunisiens sont les plus nombreux des jihadistes ?

Les plus fiables statistiques montrent que les filières de recrutement des jihadistes sont majoritairement tunisiennes. Que veut dire une telle réalité ? Il serait erroné de croire que cela traduirait un radicalisme religieux qui, pour être présent dans les rangs de cette jeunesse — perdue pour les uns, avant-gardiste pour les autres —, n’est pas moins négligeable parmi les motivations premières relevées.

Tunisie : Au nom de la lutte contre le terrorisme, le ministère de l’Intérieur continue à bafouer les droits de l’Homme

La diffusion par le ministère de l’intérieur et certains médias de la vidéo des aveux des trois présumés assassins du policier égorgé à El Fahs alimente encore la polémique. Cette vidéo censée montrer la hideur des motivations terroristes repose la question du délicat équilibre entre la sécurité et la liberté, entre la justice et l’oppression.

14 janvier 2015 : la concurrence mémorielle institutionnalisée par la présidence

Dans le fraîchement entamé mandat du président Béji Caïd Essebsi, il y aura un avant et un après 14 janvier 2015. Véritable acte fondateur de cette mandature, nous n’avons pas fini de tirer les leçons du houleux incident survenu au Palais de Carthage, en marge de la cérémonie de commémoration du quatrième anniversaire de la révolution de la dignité, rebaptisé pour l’occasion « Fête de la révolution et de la jeunesse » par l’entourage du bientôt nonagénaire.

Des ateliers de théâtre pour des adolescents sous protection judiciaire

Proposer des ateliers de théâtre à des adolescents sous protection judiciaire, c’est le défi que s’est donné l’association Culture for Citizenship, en partenariat avec l’espace Mass’Art. Ils ont entre 14 et 18 ans. Et en connaissent déjà un peu trop de la vie. Sous protection judiciaire, ces jeunes filles et garçons vivent au Centre de Protection Sociale des Enfants de Tunis (CPSET). Reportage.

Tunisie 2014 : La Constitution du 27 janvier 2014, les périls de l’imprécision des compromis

L’accouchement de ce document a été long. Un accouchement qui a été précédé par plusieurs projets aux maladresses et aux vocabulaires parfois stupéfiants pour un texte constitutionnel. La version finale, adoptée après moult améliorations, le fut à une majorité écrasante. Une majorité conséquente venant clore les difficiles concessions de parts et d’autres. Si le produit constitutionnel final a, pour beaucoup, satisfait -dans son ensemble- aux exigences d’une transition démocratique, il demeure néanmoins porteur de nombreux risques.

Tunisie 2014 : économie, l’année de la peur, du spectre de la faim et des jeux de pouvoir

Assurément, 2014 fut, par excellence, l’année des guerres froides. Ainsi, au cours des trois dernières années, la rue fut le théâtre de toutes sortes de manipulations et de pressions sur les différentes parties politiques, qu’elles soient au pouvoir ou dans l’opposition. Mais, après la chute de la Troïka et l’avènement du gouvernement “consensuel” de Mehdi Jomaa, les luttes politiques et les guerres de pouvoir se sont retranchées dans les coulisses. Ce qui eut pour effet de neutraliser la contestation de la rue, à la dernière étape d’un processus transitionnel difficile, sous la pression de la crise économique et de la lutte contre le terrorisme.