Les mesures populistes (gel des aides étrangères…) annoncées par Donald Trump tombent à point pour le pouvoir de Kais Saied, qui se nourrit de souverainisme et de complotisme. Mais gare à l’envers du décor !

Les mesures populistes (gel des aides étrangères…) annoncées par Donald Trump tombent à point pour le pouvoir de Kais Saied, qui se nourrit de souverainisme et de complotisme. Mais gare à l’envers du décor !
Le président Kais Saied a prêté serment au Parlement, lundi 21 octobre. Or rares sont les pays qui lui ont, à ce jour, adressé des félicitations publiques pour sa réélection. Le silence européen est vivement critiqué par les soutiens locaux de Saied. Mais les pays du Sud global se font tout aussi discrets.
L’odeur des hydrocarbures incite des gouvernements financièrement asphyxiés à se plier, sans rechigner, aux lubies des Al Saoud, en échange d’une hypothétique aide financière. Et c’est ainsi que Tunis garde le silence, quand certains de ses citoyens sont emprisonnés à Riyad. Difficile donc, de repousser sous le tapis, les faits dénoncés par le film «The Goat life ».
Sophie Bessis a sans cesse été attentive à l’histoire politique et culturelle de la Tunisie avec des livres indispensables comme Les valeureuses (2017). Elle a aussi exploré les décombres de la modernité dans le monde arabe avec La double impasse (2014), où elle réfléchit sur « le désordre d’un monde qui forge sans relâche les outils de sa perte ». Propagande, religion, normalisation : dans un entretien avec Nawaat, l’historienne franco-tunisienne livre un point de vue lucide sur la guerre à Gaza et ses répercussions majeures sur le débat public tunisien.
Depuis le début de l’opération « Déluge d’Al Aqsa », la position de Kais Saied rompt avec la solution de deux Etats portée par Habib Bourguiba depuis 1965. Retour sur les évolutions diplomatiques de Tunis au sujet des principaux conflits régionaux et internationaux.
L’échec de l’Algérie à intégrer les BRICS, malgré son poids démographique, géographique, économique et financier, a eu un effet inattendu : il a fait perdre leurs illusions aux «Bricsistes» tunisiens qui rêvaient de voir leur pays y adhérer.
Les récentes déclarations de hauts responsables occidentaux, à l’instar de Giorgia Meloni et d’Emmanuel Macron ainsi que la multiplication des contacts avec Doha relativisent les aspirations de rupture formulées par les partisans du pouvoir en place. Focus sur la géopolitique Saiedienne.
Rares sont les évènements historiques qui ont autant que la révolution tunisienne eu un impact aussi sensible, aussi rapide, et aussi retentissant sur le cours des évènements au Maghreb et dans le monde arabe. Mais les pays occidentaux se sont rapidement déployés pour reprendre le contrôle des évènements et les orienter, voire les instrumentaliser en fonction de leurs intérêts bien compris.
Une crise diplomatique a éclaté entre Tunis et Rabat, émaillée d’échanges musclés entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays. La participation du Sahara occidental au sommet TICAD 8 et la réception du chef du Front Polisario par Kais Saied ont révélé au grand jour des tensions qui existaient déjà.
Hier, le non-alignement consistait à se maintenir à égale distance des USA et de l’URSS. Aujourd’hui, il s’agit de ne se soumettre ni à l’Otan, ni au consensus de Washington ni à celui de Pékin. Parce que nous devons nous méfier aussi bien des puissances montantes que des puissances en déclin. Il s’agit d’opter pour une neutralité émancipatrice.
Les récentes déclarations du Secrétaire d’Etat, Anthony Blinken, et du futur ambassadeur américain Joey Hood sont le symptôme de la dégradation des rapports entre Tunis et Washington. Même si les liens entre les deux pays ont déjà connu des crises, les oppositions s’expriment désormais ouvertement. Retour sur une relation bicentenaire.
C’est devenu une habitude sur les réseaux sociaux et dans les médias : comparer le compte-rendu de la présidence de la République d’une conversation téléphonique entre Kaïs Saïed et un dirigeant étranger avec celui de l’autre partie. Le 2 octobre dernier, l’appel entre le président tunisien et son homologue français n’a pas dérogé à la règle. Compte tenu du passé colonial et des liens entre les deux pays, l’échange a suscité d’autant plus de réactions que la France n’a pas une position arrêtée sur le virage 80.
La récente visite d’une délégation parlementaire américaine en Tunisie a déchaîné les passions. Les analystes se sont écharpés sur l’interprétation à donner aux tweets du sénateur Murphy, chaque camp y voyant l’approbation de ses propres positions sur le virage 80. Un débat similaire a suivi la déclaration commune des ambassadeurs des pays du G7 enjoignant le président à renouer avec la normalité constitutionnelle. Ces épisodes tendant à mettre en évidence la permanence des ingérences étrangères. Et tout souverainiste qu’il est, le président Kaïs Saïed n’arrive pas à s’en débarrasser.
Des experts africains appellent à faire toute la lumière sur les agissements de la France dans toutes ses anciennes colonies africaines soulignant qu’ils revêtent le même degré de gravité que ceux commis en Algérie.
Le président de Machrou Tounes, Mohsen Marzouk, a évoqué une crise au sein de l’exécutif se traduisant par l’absence de coopération entre la présidence de la République et la présidence du gouvernement. Il y aurait ainsi deux diplomaties, l’une menée par Nadia Akacha, la conseillère de Kais Saied, et l’autre dirigée par Hichem Mechichi. Qu’en est-il des faits ?
Les mails de Hillary Clinton, rendus publics par le Département d’Etat américain relancent la polémique sur l’origine de la Révolution Tunisienne. Mais que dévoilent réellement ces échanges ?
Depuis les élections législatives de 2014, deux propositions de lois au sujet de la normalisation avec Israël ont été présentées, l’une en 2015, l’autre en 2018. Ces deux propositions de lois émanent des députés du Front Populaire, coalition réunissant des partis de gauche et des partis nationalistes-arabes. Aucune d’elles n’a dépassé le stade de la discussion en commission parlementaire.
La visite du président français Emmanuel Macron en Tunisie fait l’objet d’une attention médiatique particulièrement intense. L’agenda très rempli de la visite, l’importance de la délégation qui l’accompagne ou encore les préparatifs tunisiens de sa visite, tout porte à croire qu’un vent de renouveau souffle sur les relations franco-tunisiennes. Or, c’est justement la marque de fabrique de Macron : derrière le clinquant communicationnel qui célèbre le changement et la rupture, c’est une détérioration plutôt nette qui caractérise les relations franco-tunisiennes actuellement.