Liberté d’expression 196

Nawaat dénonce le harcèlement de nos confrères Marocains par les autorités marocaines

Notre confrère Abdessamad Aït Aïcha de l’Association Marocaine pour le Journalisme d’Investigation (AMJI) devait être parmi nous, du 26 août au 07 septembre 2015, pour un stage au sein de notre média Nawaat. Or, le jour de son départ de l’aéroport de Casablanca, il a été empêché de prendre son vol pour Tunis, sans justification légale. Le harcèlement dont fait l’objet notre confrère M. Abdessamad Ait Aicha s’inscrit manifestement dans un mouvement plus large qui touchent nos confrères Marocains dont, récemment, la condamnation de Hicham Mansouri –lui aussi de l’AMJI – à une peine de 10 mois d’emprisonnement à l’issue d’un procès monté de toutes pièces.

Communiqué de Presse – Tunisie : Retirer ou amender la loi sur la sécurité

Les législateurs tunisiens doivent abandonner les dispositions problématiques d’une nouvelle loi sur la sécurité, ont indiqué aujourd’hui 13 organisations non gouvernementales dans une déclaration conjointe. Les dispositions du projet de loi, qui sont incompatibles avec les standards internationaux des droits humains et avec la Constitution tunisienne, pourraient incriminer le comportement des journalistes, des lanceurs d’alerte, des défenseurs des droits humains et de tout individu qui critique la police, et permettent également aux forces de sécurité d’utiliser la force létale lorsque celle-ci n’est pas strictement nécessaire pour protéger des vies humaines.

Tunisie: ARTICLE 19 appelle à la libération du blogueur Yassine Ayari

ARTICLE 19 dénonce la condamnation du blogueur Yassine Ayari à un an de prison ferme rendue hier par la justice militaire, en raison de la publication sur les réseaux sociaux de déclarations considérées comme diffamatoires à l’égard de l’armée nationale tunisienne.
ARTICLE 19 demande l’annulation de la condamnation ainsi que la libération immédiate du blogueur.

12 organisations non gouvernementales tunisiennes condamnent l’agression barbare contre le journal français “Charlie Hebdo”.

[…] Alors que toutes les organisations arabes et internationales des droits de l’homme attestent que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est devenue, ces dernières années, l’une des régions les plus dangereuses pour les journalistes et les professionnels des médias, il incombe à la société civile, en Tunisie et dans le reste des pays arabes, de s’engager d’urgence dans la lutte contre l’utilisation de l’islam comme prétexte pour attenter à la liberté d’expression et de critique, pour assassiner les défenseurs de la liberté d’opinion, tels que les martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, ou pour kidnapper des journalistes, comme Soufiene Chourabi et Nedhir ktari, détenus depuis quatre mois en Libye […]

La liberté d’expression ne sera pas bâillonée

La Tunisie s’émeut également de cette tragédie. La Tunisie résonne elle-même des tragédies que peut connaitre la libre expression. On pense dernièrement aux blogueurs et journalistes actuellement poursuivis pour avoir critiqué, pour avoir parlé, pour s’être exprimé. La Tunisie n’oubliera également jamais toutes ces plumes brisées dans les geôles de l’ancien régime. Ni celles qui résistent encore aujourd’hui. La Tunisie peut clamer haut et fort « nous sommes Charlie Hebdo ». N’oublions jamais que le retour de Charlie Hebdo dans nos kiosques marquait bien le retour de la liberté en Tunisie.

L’affaire Yassine Ayari révèle une faille juridique

Dans la soirée du mercredi 24 décembre, Yassine Ayari a été arrêté, à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage, et transféré en centre de détention. Cette arrestation fait suite à sa condamnation par contumace à 3 ans de prison, le 18 novembre 2014, – il était alors à Paris – par le tribunal militaire permanent de première instance de Tunis.

La démocratie, notre levier de développement économique

La Tunisie ne dispose pas de réserves énergétiques exceptionnelles. Etant donné qu’elle a signé un certain nombre de partenariats économiques et qu’elle s’est endettée auprès des instances internationales, elle ne pourra pas imposer des mesures protectionnistes (dévaluation de la monnaie ou barrières à l’entrée) pour protéger son économie locale contre la concurrence des firmes multinationales. Par conséquent, l’unique garant de notre développement économique serait un modèle démocratique basé sur l’état de droit, la lutte contre la corruption et l’application rigoureuse des règles de bonne gouvernance.

Weld El-15 et El-Haqed parmi les 7 candidats au “Prix Sakharov 2014 pour la liberté de l’esprit”.

L’un est Tunisien, il s’appelle Alaa Yahcoubi, plus connu par son nom d’artiste Weld El 15. L’autre est Marocain, il s’appelle Mouad Belghouate alias El Haqed (El7a9ed). Les deux ont en commun des démêlés avec la justice de leurs pays respectifs pour leurs chansons contestataires. Des chansons pointant les comportements illégaux de la police. Et les deux viennent d’être honorés le 23 septembre 2014 en figurant parmi les sept candidats au “Prix Sakharov 2014 pour la liberté de l’esprit” du Parlement européen.

« Boulissia Kleb » n’en finit pas de faire enrager les policiers : les poursuites contre l’artiste Dhafer Ghrissa

La scène rappelle l’arrestation de Weld 15 et Klay BBJ au festival de Hammamet. Dhafer Ghrissa, lui aussi, s’est fait arrêter par la police, dimanche 21 septembre. Le comédien a été accusé d’injures publiques à l’encontre de la police, pour avoir diffusé, pendant cinq secondes, un extrait de « El boulissia Kleb », lors de son one-man-show.

Mesh Sayada : entre fantasme et réalité

Dans un article paru sur le New York Times du 20 avril, sous le titre « US promotes networks to foil digital spying », Sayada est mise à l’honneur comme la première ville tunisienne à se doter d’un réseau communautaire sans fil (WIFI) local gratuit pour tous. Ce projet pilote appelé « Mesh Sayada » permet aux habitants de se connecter à un serveur local hébergeant des services libres d’accès aux quelques 14000 habitants de cette ville côtière.

À propos du Rapport 2014 du SNJT sur les libertés : Entre menaces de la loi et violence banalisée, la transition médiatique prise en otage.

A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a présenté, lors d’une conférence de presse, son rapport 2014 sur les libertés. Trois ans après, le bilan n’est pas très réjouissant […] C’est dire le contexte difficile des médias locaux ballotée entre l’Insécurité des journalistes et les insuffisances du cadre légal (I). Ce même cadre aux carences encourageant l’autocensure et menaçant l’étendue de la liberté d’expression (II) dans une atmosphère, le moins que l’on puisse dire où la violence banalisée devra nécessiter beaucoup de lucidité pour être contenue (III).

Un deuxième round dans l’affaire de Jabeur Mejri : gracié mais pas libéré

Enfin du nouveau dans l’affaire de Jabeur Mejri, premier prisonnier d’opinion, après le 14 Janvier. La présidence de la République a annoncé à travers Adnen Mnasser, son porte parole, qu’une grâce présidentielle a était signée en faveur de Jabeur Mejri, ces derniers jours. Cependant, Jabeur Mejri reste en prison. Sans détails, Adnen Mnasser laisse entendre que Jabeur est inculpé dans une affaire de malversation sans préciser le pourquoi du comment.

« Free Jabeur : 7 ans de sa vie et vous ? »

Le comité de soutien de Jabeur Mejri, avec le soutien de la FIDH, d’Amnesty International Tunisie, de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, de l’Organisation Tunisienne pour la Citoyenneté, de TAHHADI, de Doustourna, de l’ATFD, et de La League of Tunisians Humanists et du Manifeste du 20 Mars, a organisé, hier, un événement « Free Jabeur : 7 ans de sa vie et vous ? »