Photographie 44

Hommage : Sophia Baraket, fondu au noir

L’une de ses dernières photos capte un jeu d’enfant. Mais à côté du jeu, il y a le temps que demande l’enfant terrible tapi en elle. Maintenant que le sablier est renversé, persiste sur la rétine ce bout de vie qui nous rapproche de Sophia Baraket, décédée dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 juillet 2018, à mesure que le temps nous sépare d’elle. Hommage.

Jaou Tunis 2018 : Pavillon « Feu », métaphores ininflammables

Avec un corpus de pièces inégalement intéressantes en soi, mais rentrées au forceps dans un propos thématique qui les décontextualise, le deuxième pavillon de Jaou Tunis 2018 rate son coche. Se voulant fidèle à l’élément feu, l’exposition réduit ses œuvres à des métaphores ininflammables. Elle se poursuit dans l’imprimerie Cérès, jusqu’au 27 juillet 2018.

Exposition « Lieux de nulle part » : insularités photographiques

Sur les différents territoires, géographiques et intimes, que Lieux de nulle part a transportés avec elle sur l’île de Kerkennah du 21 au 27 juin 2018, une sensation de dépaysement se fait jour. Au fil des travaux de huit photographes, cette exposition collective draine une réflexion variée sur les insularités aussi bien visuelles que psychiques. Organisée dans le cadre la première édition du Festival International de Photographies et d’Arts visuels Kerkennah, elle se poursuit à Ghaya Gallery, à Sidi Bousaïd, jusqu’au 27 juillet 2018.

Festival Kerkennah 01 : Fakhri El Ghezal, de l’intime collé à la rétine

Ce ne sont pas des photogrammes et encore moins des optogrammes. On dirait plutôt des intigrammes qui s’impressionnent en se surexposant au contact du dehors. Dans sa série « I was a prisonner in your skull », qu’il a réalisée après un séjour d’un mois en prison, Fakhri El Ghezal pousse les latitudes de son regard au point que ne subsiste plus qu’un jeu d’aller et de retour entre les absences, un trajet du vécu. Il participe par cette série à l’exposition collective « Lieux de nulle part », organisée par Ghaya Gallery, dans le cadre la première édition du Festival International de Photographies et d’Arts visuels Kerkennah, du 22 au 27 juin 2018.

Douraïd Souissi, photographe des hautes solitudes

En une dizaine de portraits, le geste photographique de Douraïd Souissi en dit beaucoup plus sur l’éthique du point de vue que sur le petit quart d’heure de gloire promis par les feux de la rampe. Ce ne sont d’ailleurs pas des images, mais des contre-images dont les sujets se refusent à notre regard. De ces sujets, en grande partie masculins que l’on voit se replier sur leur intimité, nous ne saurons d’ailleurs que les prénoms qui donnent son titre à cette troisième exposition personnelle du photographe. Celle-ci se poursuit actuellement à la galerie A. Gorgi, jusqu’au 10 mai 2017.

Décryptage : éloge du faux scandale

L’image montre le ministre Omar Mansour, attablé avec ses fonctionnaires et ses hôtes dans la cour de la prison civile de Mahdia. En haut, on y voit les blocs de chair des détenus, repliés derrière les fenêtres de leurs cellules bandées. La question est pourtant légitime : qu’y a-t-il de scandaleux dans ce bout de pellicule ? En prêtant aux vigies l’intelligence de leur curiosité, un faux scandale ne traîne-t-il pas quelque fumée ? Sans autre forme de précaution, la justice s’invite dans la lice d’une querelle des images, aux allures dérisoires et fallacieuses. Voyons voir.

Hamideddine Bouali : la photographie à hauteur de nuit

Loin de jouer à qui dort le moins, Hamideddine Bouali appartient à la caste des insomniaques. Dans sa récente exposition « Insomnia » (21 juin-2 juillet 2016*), le regard est logé à l’enseigne de la nuit. En un spectre qui va du port de Ghar el Melh aux marais salants de l’archipel de Kerkennah, en passant par les paysages étoilés à Mahdia, Hamideddine Bouali demande aux nuits ce que la veille peut apprendre au regard photographique.

*L’exposition se prolonge jusqu’au 21 juillet.

« West of life » de Zied Ben Romdhane : du photoreportage tel qu’il nous regarde

S’exerçant depuis une dizaine d’années à l’auscultation du réel tel qu’il va, le photographe-reporter tunisien Zied Ben Romdhane arpente dans « West of life » (2016) la région de Gafsa à la fois comme une terre connue et comme un territoire étranger. Des gisements de Redeyef aux mines de Métlaoui et aux collines d’Oum El Araies, c’est le visage fatigué mais résistant d’une terre qui ne l’est pas moins qui donne chair au dernier projet de Ben Romdhane.

Le photographe prophète… Fabrice Monteiro

La dernière livraison du jeune photographe Fabrice Monteiro intitulée : The Prophecy, est un cri d’alarme. Elle met en scène ce qui ne peut plus durer avec cette « modernité » que d’aucuns veulent nous imposer et qui engendre un véritable chaos non seulement sur notre continent l’Afrique, mais aussi sur tous les continents.

Hkeya #1 : A ciel ouvert

Pouvons-nous réellement pénétrer, viscéralement, spirituellement, et non pas seulement physiquement l’univers carcéral ? Cette microsociété, littéralement un monde parallèle, regroupant toutes sortes d’individus, brassant victimes et criminels, coupables et innocents, rebelles et révolutionnaires. Des « humains » dignes et d’autres lâches.

Etat des lieux de la photographie en Tunisie

La prise de vue photographique, en soi, occupe tout son sens et sa puissance dans la relation que le photographe essaie d’entretenir avec le temps et son temps. Amateur ou professionnel, amateur puis professionnel, de ses débuts dans la photographie jusqu’à ses premières « cibles » et ses premières révélations, ses « fixations » s’implantent peu à peu dans son quotidien et deviennent cet unique et véritable ciment qui nous colle littéralement à une « chose » pour la vie.

Tunis : Célébration du 14 janvier en images

« Enfin, il y a du multipartisme » s’est exclamé aujourd’hui, 14 janvier 2013, un jeune tunisien venu célébrer le deuxième anniversaire de la Révolution tunisienne. A l’avenue Habib Bourguiba, artère principale de la capitale de la Tunisie, plusieurs partis politiques ont envahi la rue. Cliquez sur la flèche pour visualiser les images.

L’art de rue à Gafsa : Première victime du Ramadan ?

Dix-huit mois après le soulèvement populaire qui a mis fin au règne de Ben Ali, l’un des rares signes tangibles de cet événement est incontestablement la libération de la parole. Le Graffiti, le tag et les différentes formes d’expression de l’art de rue ont été une des matérialisations concrètes de cette libération de la parole et de la pensée.