Police 201

Retour à un état policier en Tunisie ?

« Il n’y a pas de gouvernement, pas d’État, nous sommes l’État. » Ces mots glaçants d’un policier, lors d’un sit-in dans la ville de Sfax le 2 février, en disent long sur la dangereuse tournure que prennent les événements en Tunisie ces dernières semaines. Les récentes émeutes accroissent les risques d’un retour à un état policier après des années de transition démocratique épineuse, qui n’a pas permis de mettre un terme aux atteintes aux droits humains commises par les services de sécurité ni à l’impunité endémique dont ils bénéficient.

Hay Hlel sans poste de police depuis 9 ans

« Dans ce quartier, nous vivons complètement en marge. Je ne parle pas de l’absence de centres de loisirs, mais de celle des services de base, tels qu’un poste de police, des routes valables… En cas de pluie, nous sommes noyés ». Bienvenue à Hay Hlel, à un jet de pierres du siège du gouvernement.

Juges et avocats appellent à établir une police des tribunaux

L’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) a exigé la mise en place d’une police des tribunaux en vue de garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire. Une requête revêtant une acuité particulière, dans un contexte marqué par les  événements survenus au tribunal de première instance de Ben Arous, le 26 février 2018. Les syndicats sécuritaires ont été accusés d’avoir tenté de faire pression sur le pouvoir judiciaire.

« Prestige de l’État », concept malléable aux accents autoritaires

Où en est le prestige de l’Etat (haybet ad-dawla) ? Où en est cette promesse d’un retour à l’ordre qui a été la principale raison de l’élection de l’actuel président de la République fin 2014 ? Les réactions à une éventuelle prorogation du mandat de l’IVD et celles au scandale des syndicats policiers au tribunal de Ben Arous, en disent long sur les partisans de ce slogan politicien et sur son essence.

Carte d’identité biométrique : le flicage électronique généralisé

La sur-puissance du ministère de l’Intérieur, la tradition répressive des forces sécuritaires, le peu de scrupules quant aux moyens employés, laissent penser en effet que la carte d’identité biométrique sera un formidable instrument de fichage et de flicage électronique de la population – de chaque individu – qui sera associé à l’ensemble des nouvelles technologies d’identification, de reconnaissance et de surveillance.

Interview avec Klay BBJ : Sa censure, les festivals publics et les syndicats policiers [Vidéo]

Suite à la suppression de sa performance prévue dans le show du 27 juillet au festival de Carthage, Klay BBJ se retrouve avec 18 concerts annulés, l’intégralité de sa tournée estivale. A l’origine de cette censure, l’appel des syndicats policiers à boycotter les événements du rappeur après l’incident survenu lors de son concert à Mahdia le 16 juillet. Le ministère de la Culture, organisateur de plusieurs festivals publics ayant programmé Klay BBJ, s’est soumis à leur diktat. Nawaat est parti à Bab Jdid à la rencontre du rappeur pour en savoir plus. Interview.

Klay BBJ, en ligne de mire

Alors qu’il devait se rendre à Hammamet pour y donner un concert, Ahmed Ben Ahmed Aka Klay BBJ, devant son domicile à Bab Menara, se fait interpeller par la police, la nuit du 17 octobre 2015. En compagnie de Sniper, lui aussi rappeur, ainsi qu’un autre jeune homme. Ils sont transférés au centre de détention de Bouchoucha. Klay BBJ n’a cessé de dénoncer les violences policières contre les jeunes des quartiers. Dans ce reportage tourné en janvier 2015, par deux documentaristes, Marisa Holmes, américaine et Bruno Giuliani, italien, le rappeur parle à sa manière de son rapport au quotidien avec « El 7akem ».

Mouhib Toumi : Les circonstances d’une arrestation et poursuite judiciaire en raison d’un post sur facebook

C’est le 17 août dernier, au tribunal de Djerba, que s’est tenue l’audience de Mouhab Toumi. Celle-ci ne portait pas sur le terrorisme, la contrebande, la violence ou sur d’autres affaires pénales. Nawaat est allé à la rencontre de Mouhib à Djerba après le report de l’annonce du verdict dans le cadre de son procès, au 24 août prochain. Dans cette entrevue, Mouhab nous a éclairé, nous fournissant plus de détails sur les circonstances de son arrestation, de sa comparution devant le juge et sur sa position par rapport à ce qu’il traverse.

Tunisie : Etat minimum et 3e génération du Jihad

L’armée des invisibles est horizontale, sans hiérarchie, et se propage de façon omnidirectionnelle. Auto-radicalisés à domicile, ou radicalisés à distance depuis la Syrie ou l’Irak, ces individus ciblent désormais l’ennemi proche, « le Tyran » (Taghout en Arabe). La Tunisie, jadis ménagée par les jihadistes comme terre de prédication (ardh el Daawa), s’achemine vers le statut peu envié de domaine de la guerre (dar el harb) à la faveur de la folie meurtrière de daech.

A Sfax : un enseignant se fait maltraiter par les forces de l’ordre

Cette agression, tout comme les précédentes dans la Tunisie post-révolution, est très grave. Comme la victime fait partie du corps enseignant, cette agression est autant plus grave que les précédentes. Si l’enseignant en Tunisie ne trouve aucune dignité et aucun respect, on peut affirmer que le dernier pilier de liberté, savoir, et progrès est menacé et par la suite on ne peut plus être optimiste pour le devenir de notre Tunisie.

Smartphone, pédopornographie et terrorisme : l’alibi des incompétences de toutes les polices.

[…] Aucune société avec “zéro risque” n’existe. Les alibis qui s’appuient sur les salauds (comme le sont les pédopornographes) ou sur les lâches (comme le sont les terroristes) pour permettre le libre accès aux données personnelles ne sont finalement que des moyens pour combler l’incompétence des services de police et de renseignement via la violation des garanties fondamentales des citoyens […]

Anéantie par la violence policière, Amani, 19 ans, s’immole par le feu

Même après la promulgation d’une nouvelle constitution qui rompt avec l’héritage oppressif de la dictature, le Code de la procédure pénale ne prémunit toujours pas les citoyens contre la maltraitance policière et les abus de pouvoir. L’absence de droit à une assistance juridique, dès le début de la détention, rend la violation du droit de défense automatique, pendant la détention et surtout lors de l’interrogatoire.