Incarcérée depuis juillet 2023, la journaliste Chadha Hadj Mbarek dénonce des conditions de détention inhumaines et un procès entaché d’irrégularités. Son cas suscite l’inquiétude des défenseurs des droits humains.

Incarcérée depuis juillet 2023, la journaliste Chadha Hadj Mbarek dénonce des conditions de détention inhumaines et un procès entaché d’irrégularités. Son cas suscite l’inquiétude des défenseurs des droits humains.
En pleine campagne de répression tous azimut, on reparle d’un conseil de la presse, censé veiller au respect de la déontologie. Mais comment peut-on évoquer la régulation ou l’organisation des médias, alors que même la liberté de la presse et d’expression est bafouée ?
Face au verrouillage imposé au niveau de toutes les institutions, la presse n’a d’autres choix que de s’appuyer, dans ses comptes-rendus, sur des bruits de coulisse ou des sources «anonymes». Les journalistes n’acceptent plus cette situation.
Le journalisme n’est pas un crime, tant que le pouvoir n’en décide pas autrement. Des décrets et des lois promulgués à tour de bras nous rappellent les années de plomb. Et voici la porte de la prison grande ouverte à toutes les plumes et à tous les esprits, qui ne gravitent pas dans l’orbite d’un pouvoir irascible.
L’inauguration de la première plénière du nouveau parlement a été marquée par l’interdiction des médias privés et associatifs. Cette décision a provoqué le tollé des journalistes. Le SNJT tire la sonnette d’alarme face à ce nouveau coup visant la liberté de presse.
Quel est l’intérêt du gouvernement à priver les journalistes d’un cadre juridique garantissant leurs droits et préservant leur dignité? Mechichi serait-il au service de forces politiques cherchant à continuer d’appauvrir les journalistes et à corrompre davantage le secteur des médias pour en faciliter la prise de contrôle ?
Le journaliste Mohamed Yassine Jlassi, membre de la rédaction de Nawaat, a été élu président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), le 23 septembre, pour un mandat de trois ans. Le nouveau bureau exécutif de l’organisation compte neuf nouveaux membres, dont trois femmes. Avec la remarquable percée des jeunes et une respectable présence féminine, le nouveau bureau reflète les changements ayant marqué le secteur, dans un contexte sociopolitique tumultueux.
Depuis presque une semaine, El Hiwar Ettounsi mène une campagne de dénigrement contre Neji Bghouri. Le président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) est pris pour cible suite à son refus d’assister, en présence de Sami Fehri, à une réunion consultative sur le nouveau cadre législatif du secteur audiovisuel. Le patron d’El Hiwar Ettounsi a donc été contraint à quitter les lieux. C’était le 14 février au ministère des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les organisations des droits de l’homme.
« La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics », indique le préambule de la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes communément appelée la Charte de Munich, principal document de référence en termes d’éthique journalistique. Mais en Tunisie, le copinage, synonyme de connivence affairiste, semble primer sur tout, au vu et au su de tout le monde. Le cas Chafik Jarraya en est la plus récente illustration. Eclairage.
Tout en confirmant avoir subie des pressions de l’exécutif, la chaîne dirigée par Moez Ben Gharbia a assuré, dans un communiqué publié aujourd’hui, qu’elle diffusera « en entier » l’interview avec l’ancien président Marzouki « au moment opportun ». Retour sur une affaire dévoilant une crise de confiance aigue entre hommes de médias, responsables politiques et pouvoir exécutif. Une situation engendrée par un déficit de crédibilité de ces acteurs clés du débat public.
Ce témoignage n’est ni personnel, ni l’expression d’un cas isolé. Il est emblématique des agressions et des bavures que subissent les journalistes au quotidien. Certains portent plaintes, d’autres préfèrent le silence à cause de l’intimidation. Aujourd’hui, 3 mai 2016, le harcèlement et les agressions contre des journalistes continuent dans une impunité totale. En dépit de plusieurs plaintes et d’innombrables communiqués de dénonciation, aucune mesure judiciaire n’a été menée à terme, aucun agresseur n’a comparu devant la justice pour rendre compte de ses agissements. Jusqu’à quand ?
L’événement sur lequel je souhaite attirer l’attention est la tenue d’une réunion (très peu médiatisée, comme quoi pour vivre heureux, vivons caché!) à Tunis le 15 janvier courant pour avaliser le projet de création d’un rapporteur chargé de la liberté d’information dans le monde arabe, rattaché à la Ligue des États arabes et qui serait annoncée, à Rabat le 3 mai prochain, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de l’information. Ce projet me paraît dangereux à plus d’un titre.
Après les attentats de Paris et la décapitation du jeune martyr Mabrouk Soltani, le terrorisme frappe encore au cœur de Tunis. Mardi 24 novembre 2015, dans une ruelle perpendiculaire à l’avenue Mohamed V, un bus de la garde présidentielle avait explosé, vers 17h, au moment où il s’apprêtait à quitter les lieux.
Le numérique chambarde tout. A commencer par le champ d’intervention des divers acteurs concernés. La guerre des communiqués entre le ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie Numérique, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) et le parti Afek Tounes, est venue, brutalement, remettre à l’ordre du jour la nécessaire refondation de la régulation audiovisuelle.
Ce 25 août, à la fin du JT de la Wataniya I, Zina Khemiri annonce qu’elle ne présentera plus le 20 heures. La déclaration fait boule de neige sur les réseaux sociaux, transformée en démission par les médias dominants. Même les médias étrangers relayent sans vérification la fausse nouvelle.
Le gouvernement Essid a procédé, début juillet, au retrait du projet de loi sur le droit d’accès à l’information (PJL 55/2014) dès que la commission parlementaire des droits et libertés avait terminé de l’étudier et de l’amender. Ceci constitue pour la plupart des représentants du secteur des médias et de la société civile un énième signe de menace portée aux acquis constitutionnels qui va à l’encontre du processus démocratique en Tunisie.
Quel rôle les médias ont-ils joué dans l’orientation du débat public et la construction des opinions, dans ce contexte électoral extrêmement polarisé ? Un très mauvais rôle, si l’en croit le 3ème rapport de la HAICA sur le pluralisme politique, qui pointe la partialité de la couverture audiovisuelle de la présidentielle. Plus encore, la presse a pris un dangereux tournant en s’enlisant, de plus en plus, dans les sables mouvants de la propagande et de la connivence volontaire. Mais ces récidives ne semblent inquiéter ni les politiques, ni les journalistes.
Lundi soir, Ness Nessma a traité de « l’évolution de la situation sécuritaire entre la Tunisie et la Libye ». Mené par un animateur totalement dépassé, qui s’est contenté de renvoyer, mollement, la responsabilité des dérives déontologiques à ses interlocuteurs, le débat a vite dérapé vers l’apologie du terrorisme.