Tous les 14 janvier, il est devenu quasiment l’usage de célébrer les acquis de la révolution tunisienne. La liberté d’expression et la fin des prisonniers politiques en font partie selon l’avis général. Mais avons-nous vraiment fait table rase du passé tortionnaire de la dictature ?
Ciao 2013 avec son cortège de violence. Bonne année 2014 !? C’est en tout cas ce que chacun espère. Pour lui et ses proches bien sûr, pour son pays, pour le monde. Ciao 2013 c’est aussi une façon de dire vivement la fin de la période de transition que connaît la Tunisie depuis bientôt trois ans. Depuis le déclenchement de la révolution du 17-14 (17 décembre 2010 – 14 janvier 2011).
Le 30 août, 78 députés ont signé une pétition demandant à M. Ben Jaafer de tenir une assemblée générale extraordinaire le 3 septembre. Mais c’est aujourd’hui 4 septembre que le président de l’ANC s’adressera au peuple.
L’abandon des élections pour le choix d’un nouveau rédacteur en chef de La Presse décidé par le président-directeur général de l’entreprise, sur proposition de certains collègues qu’on voit rarement au siège du journal, s’annonce comme un mauvais présage.
Les événements qui se précipitent dans notre pays mettent chaque jour davantage l’accent sur une vérité incontournable : il nous faut non pas une démocratie formelle relevant de la pensée classique, mais une démocratie réelle, donc plurielle, car capillarisée à l’échelle nationale.
Le printemps arabe a commencé le traitement d’une des questions les plus délicates et les plus controversées de la pensée arabe contemporaine, à savoir la relation entre religion et politique. Cette thématique pourrait laisser entendre que le mouvement révolutionnaire pense la politique à partir de la tradition.
Nous étions à Sidi Bouzid, berceau de la Révolution tunisienne. Nous cherchions le bureau régional d’Ennahdha. Chassé d’un endroit à un autre, le parti islamiste ose de moins en moins afficher ses enseignes…
En pleine crise politique, le gouvernement vient de nommer cinq nouveaux directeurs à la tête de radios publiques, sans même en informer la Haute autorité pour l’indépendance de la communication audiovisuelle (Haica). Des parachutages qui sèment le doute sur la réelle volonté du gouvernement de garantir des médias libres et indépendants.
Mise à jour du 23 août 2013 à 19h43: Certains membres d’Ennahdha sont revenus sur les annonces contradictoires qui ont créé la confusion hier sur l’acceptation ou non de l’initiative de l’UGTT.
Si la création de la Cour d’Appel de Kasserine est sans nul doute, une bonne chose, nul ne peux applaudir à l’émergence d’une fleur, dans un champ de sel, croyant que le printemps est aux portes de la ville !
L’Observatoire du Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse enregistre, pour le mois de juillet, le taux le plus élevé des agressions commises sur les journalistes, pendant les dix derniers mois.
Le monde arabe connaît aujourd’hui des mutations profondes et décisives pour son avenir, et les bouleversements provoqués dans ces deux dernières années peuvent se révéler plus cruciaux que les changements de la deuxième moitié du 20ème siècle ; avec les mouvements indépendantistes et l’installation des États modernes.
Si la tragédie égyptienne qui se déroule sous nos yeux aura à n’en pas douter une incidence bénéfique à long terme pour les pro Morsi, les exactions de la junte militaire d’al Sissi ont une incidence positive immédiate inespérée, à quelques milliers de kilomètres de là, pour Ennahdha en quête de sortie de crise.
La transition unanimement souhaitée est dans l’impasse. Une constituante à l’arrêt. Un gouvernement en panne. Une nouvelle crise politique où de toute évidence les forces en présence se sondent, se testent. L’une pour se maintenir au pouvoir “provisoire”. L’autre pour l’en déloger et s’ériger en recours. Dans l’arrière-cour de cette avant-scène politique, tout un petit monde grouille et s’affaire
Plusieurs propositions ont vu le jour de part et d’autre, et restent ignorées ; ce qui montre à l’évidence que les partenaires politiques ont perdu l’art et la manière de s’écouter mutuellement. Comment faire pour restaurer la confiance entre tous les acteurs sans aucun a priori ni condition préalable ?
Ainsi donc, après que le peuple (soi-disant légitimement représenté à la Kasbah) a « voulu une Assemblée Constituante », le peuple (maintenant soi-disant légitimement représenté au Bardo) « voudrait un gouvernement d’union nationale » ?
La réflexion sur la nature de la « transition démocratique » dans la Tunisie post-révolutionnaire passe inexorablement par une analyse minutieuse de la signification de la notion « peuple » (Chaâab).